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Le vrai problème du mercato de l'OM
MercatoPublié le 13/08 à 01:00

Le vrai problème du mercato de l'OM

Pourquoi le mercato de l'OM est bloqué.

C'était dès le mois de mars, dans les colonnes du Dauphiné Libéré, Jacques-Henri Eyraud se projetait sur le mercato à venir de l'Olympique de Marseille : "On arrivera probablement au bout d’un cycle dans quelques mois où il y aura des départs. Comme à chaque période de mercato, il y aura des changements". Sur le coup, le président de l'OM s'était fait tailler de toutes parts. Alors que le club phocéen était encore en course pour finir sur le podium, il pouvait, par une phrase, démotiver ses cadres, ceux qui étaient censés tirer le groupe vers le haut. Mais au moins, et cela n'avait pas non plus manqué d'être souligné, cela faisait la part belle à une anticipation assumée, à un travail en amont exposé. Enfin. Mais si le changement d'entraîneur ne s'est pas fait attendre, au niveau de l'effectif, le nerf de la guerre, cela n'a pas suivi. Pour la première journée de championnat 2019/2020, l'OM a aligné onze titulaires qui étaient déjà là la saison dernière. La faute au vilain fair-play financier, comme le souffle André-Villas Boas à chaque intervention sur le mercato. Mais il ne faut pas croire que l'organisme européen est composé de technocrates qui ont une dent personnelle contre l'OM. Alors comment en est-on arrivé là ? 

Derrière Lyon, Lille, Monaco mais aussi Rennes, Nice, Saint-Etienne... 

Dans le projet initial, l'OM devait se qualifier pour la Ligue des champions lors de la troisième saison. Au printemps, alors que le scénario catastrophe industrielle se profilait, le directeur sportif se voulait confiant, selon certaines indiscrétions parues dans la presse. Avec deux ventes, Andoni Zubizarreta pensait couvrir le déficit. Et le problème de l'OM lors de ce mercato semble bien se situer là : cette incapacité à bien vendre, ce qui est pourtant la marque de fabrique des grands clubs. Si le mal est chronique à Marseille, force est de constater que l'arrivée du ticket McCourt-Eyraud n'a rien changé à l'affaire. Pourtant, un directeur sportif de renom a été nommé, Andoni Zubizarreta. Un homme avec un bagout, des réseaux, capable de mettre une distance avec les agents qui veulent donner le tempo. C'est tout du moins comme ça qu'il avait été présenté. Au final, sur la période, les cinq plus grosses ventes de l'OM (Zambo Anguissa, Ocampos, Cabella Njié, Alessandrini) n'égalent pas la seule cession de Tanguy Ndombélé cet été par Lyon. Et le club phocéen dans ce domaine ne peut même plus avoir l'audace de se comparer aux Lyonnais. Ni même à Lille ou à Monaco. Rennes, Saint-Etienne ou Nice ont également bien mieux vendu sur les derniers mercatos... 

Doit-on encore croire à une grosse vente de Thauvin ?

C'est que, au départ, le but était d'enrichir la qualité de l'effectif, pas la balance des transferts. Une intention louable, mais, comme il est question d'équilibre, l'OM se retrouve aujourd'hui coincé : le fair-play financier exige un différentiel positif entre les départs et les arrivées. Les ventes d'Ocampos et Njié couvrent les arrivées d'Alvaro et Benedetto mais ne peuvent pas faire plus. Avant de penser à recruter, il faut vendre et alléger la masse salariale, comme le soulignait André Villas-Boas lors de sa dernière conférence de presse sur le mercato. Et face à cette situation, le club semble avoir adopté une position ferme, s'appuyant sur les reins solides de son actionnaire principal. Fin juin, Everton a proposé moins de 10 millions d'euros pour Lucas Ocampos, persuadé que le club phocéen devait vendre avant le 30 du mois pour équilibrer son budget. Refus des dirigeants marseillais qui ont finalement trouvé un terrain d'entente pour Ocampos avec le FC Séville sur des bases plus élevées. Une manière comme une autre de rattraper ce fameux retard par rapport à Rennes, Saint-Etienne, Nice et consorts, des clubs qui ont compris qu'il fallait penser à vendre avant d'acheter. Il s'agit donc désormais de rester sur cette ligne et de ne pas avoir la tentation d'en dévier d'ici la fermeture du marché. A savoir ne céder un membre de l'effectif que si l'offre est au niveau et pas vendre pour vendre. Toute la problématique est là, car dans le même temps, il va y avoir des matchs, et donc quelque part une urgence de résultats, sur tous les terrains. Si l'équipe ne se redresse pas sportivement, n'y aura-t-il pas la tentation d'en bazarder un pour s'acheter un latéral gauche par exemple, n'importe lequel ? Réponse dans les prochaines semaines...