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Nice-OM : Longoria-Rivère, deux salles, deux ambiances...
Autour de l'OMPublié le 23/08 à 12:00

Nice-OM : Longoria-Rivère, deux salles, deux ambiances...

Les déclarations après les incidents de Nice-OM des présidents respectifs des deux clubs ont montré un écart de classe béant en faveur du dirigeant marseillais.

Que dire des exactions commises par une partie des ultras niçois, dimanche soir lors de la rencontre Nice-OM (1-0, match arrêté), si ce n'est que les images se passent de commentaires ? Que ce que l'on pensait réservé à des championnats de deuxième zone est en train de s'installer chez nous en Ligue 1. Que le comportement du kop niçois hier soir va contribuer encore un peu plus au désintérêt croissant du football déploré ces deux dernières saisons par les têtes pensantes de ce sport. Enfin, que ce retour dans les stades, dont on rêvait tant depuis des mois, est gâché par une connerie humaine encore loin d'avoir livré toutes ses capacités. Mais, la question que l'on peut (doit) se poser ce lundi concerne la responsabilité des dirigeants de clubs et le devoir d'exemplarité qui accompagne la fonction. Le "rookie" Pablo Longoria l'a déjà endossé, lui l'amoureux du football avant tout. Quand à son homologue niçois Jean-Pierre Rivère, pourtant bien plus expérimenté au poste, il va devoir suivre une formation accélérée, sous peine de traîner comme un boulet sa déclaration en conférence de presse pour des années. Et ce serait mérité.

Payet serait donc le déclencheur de ce qu'il s'est passé, le vrai coupable. Quant au service de sécurité de l'OM, il serait coupable lui aussi d'être allé au secours de ses joueurs !

"On a eu des jets de bouteilles d'eau, ça, on ne peut pas les contester, déclarait le président azuréen. Je pense que, malheureusement, ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la réaction de deux joueurs marseillais de rejeter ces bouteilles ou d'autres bouteilles à nos supporters. Cela s'est enchainé. Ce que je regrette, c'est que le service de sécurité de Marseille n'a pas à intervenir sur le terrain et surtout à frapper nos joueurs (...) Je n'ai pas très bien compris la décision de nos confrères marseillais de ne pas vouloir reprendre le match." On a beau se repasser la bande dans tous les sens, Jean-Pierre Rivère a bien prononcé ces mots. Dimitri Payet est donc le déclencheur de ce qu'il s'est passé, le vrai coupable. Quant au service de sécurité de l'OM, il est coupable lui aussi d'être allé au secours de ses joueurs alors que, finalement, ils ne risquaient rien d'autre qu'un lynchage en règle et en direct télévisé. Des broutilles. Peu importe que trois Olympiens aient été blessés par les hooligans niçois qui étaient chez eux, après tout. Si on n'a plus le droit d'agresser des étrangers qui piétinent notre gazon, alors où va-t-on ? On ne peut plus rien faire, n'est-ce pas Monsieur Rivère ?

Longoria est avant tout un passionné de football de toujours, ce qui l'a conduit à en faire son métier. En gros, l'inverse de son homologue niçois

La seule réflexion qui pourrait sauver le dirigeant niçois du ridicule à vie est finalement : qu'auraient fait d'autres dirigeants à sa place, et en particulier les Marseillais ? Soyons honnêtes, tout le monde aurait tenté de minimiser les événements ou, pour le moins, d'arrondir les angles. Ne serait-ce qu'en prévision des sanctions à venir, ou pour ne pas se montrer trop hostile envers ses propres supporters. Mais peut-on imaginer un seul instant Pablo Longoria se livrer à une diatribe aussi pitoyable ? La réponse est non, d'autant que Rivère ne croit pas lui-même un seul instant à ce qu'il a dit. Longoria est avant tout un passionné de football de toujours, ce qui l'a conduit à en faire son métier. En gros, l'inverse de son homologue niçois. Pour l'Espagnol, comme pour les joueurs du monde entier qui ont réagi aux images, une chasse à l'homme sur un terrain ne peut pas déboucher sur une reprise du match, comme si rien ne s'était passé. Le terrain et la sécurité des joueurs sont sanctuarisés dans l'esprit des amoureux du sport, et Longoria en est un. Sa décision de ne pas reprendre la rencontre découle donc d'une réflexion en tant que passionné, et pas de l'esprit d'un dirigeant attaché avant tout à sa relation avec ses supporters-clients. L'arbitre était, d'ailleurs, totalement dans cette ligne. Seuls le pauvre Rivère et la Ligue ont tapé à côté en décrétant la reprise du jeu, même si les heures qui suivent ne pourront (on l'espère !) que donner raison à Longoria et match gagné à l'OM, comme le réclament tous les observateurs, y compris ceux qui ne portent pas spécialement l'OM dans leur coeur. En attendant le verdict, dans le match des présidents, le Marseillais s'est déjà largement imposé.