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La majorité silencieuse gronde...
InterviewPublié le 13/03 à 16:25

La majorité silencieuse gronde...

Le Phocéen donne la parole à la majorité silencieuse, qui souffre de voir cet OM à la dérive.

Depuis la défaite contre Nice vendredi au Vélodrome, la vie olympienne est devenue morose, triste, en rupture avec les amoureux du club. Après son billet d'humeur dimanche (lire ici), la rédaction du Phocéen a donné la parole aux groupes de supporters en début de semaine (voir : "En train d'écoeurer tout le monde"). Il est donc logique désormais d'écouter la troisième voix, celle que l'on surnomme généralement la majorité silencieuse, celle qui s'exprime à longueur d'année sur notre forum, et qui se sent parfois oubliée.

Prenons le pouls de ceux qui aiment l'OM, parfois loin de Marseille, mais avec la même envie et cette passion, dévorante, pour ce club qu'ils aiment tant, et dont ils ne comprennent pas la dérive actuelle.

Deux hommes, évidemment, cristallisent les maux actuels de l'OM : José Anigo, monté au front depuis le départ de Baup, et Vincent Labrune, dont le discours de communicant ne passe plus. "Honte" était le mot le plus utilisé après la défaite face à Nice. "Il faut POSITIVER dixit le patron !! Bref, on s'en fiche on continue de la sorte !" ironise VIPER06 du forum du Phocéen. "La mort du club est annoncée depuis plusieurs mois, mais le stade avait encore 30000 mecs qui croient encore à la mouche qui pète. Il ne faut plus aller au stade, seule solution hélas pour qu'ont soit entendu par tous ces incompétents. ANIGO démission, Labrune démission" explique andreunis, qui, à l'instar de René Malleville, propose un boycott du Vélodrome. Mais plus grave encore, c'est d'un coup de balai total dont rêve beaucoup de supporters. Triste constat d'un club à la dérive.

La parole à Ebola, qui gère le forum du Phocéen.

Quelle est l'ambiance actuelle au niveau du forum ?

"Ce que je constate aujourd'hui, c'est qu'il y a surtout un gros désespoir. Les supporters ne voient pas très bien où l'on va à court terme et à long terme."

Tu sens vraiment ce désespoir ?

"Oui. De manière importante. Jusqu'à un certain moment, il y avait encore de la colère, maintenant, c'est beaucoup de résignation. Même s'il y a des erreurs d'arbitrage, il n'y a plus personne qui rouspète, on n'en est plus là. On a vraiment l'impression que c'est le désespoir qui prime."

Les supporters ont atteint un point de non-retour avec les dirigeants du club...

"Aujourd'hui, on en est là. Les supporters ont l'impression que l'OM est en train de couler. Les deux personnes qui disent que l'on va reconstruire quelque chose, ce sont, du point de vue des supporters, les personnes qui ont mis par terre dix-sept ans de travail, puisqu'on était remonté au haut niveau. Donc, aujourd'hui, la direction du club a un problème de crédibilité au niveau des supporters, qui fait que ça va être très compliqué de faire passer un message auprès des supporters."

Quelles sont les attentes de la majorité silencieuse ?

"Le rachat est un sujet qui revient, mais pas tellement pour une question de budget. Mais c'est d'abord parce que les supporters veulent une réorganisation complète du club, parce qu'ils estiment que l'organisation actuelle ne permet pas de viser des ambitions élevées."

Ce n'est pas un problème d'argent ?

"Aujourd'hui, il y a un manque de motivation de la part de la direction, un manque d'ambitions affichées. Le fait que l'on ait moins de moyens ne doit pas empêcher l'équipe de se battre et d'essayer de jouer le titre, même s'il y a peu de chances qu'on y arrive. On a l'impression que la direction se satisfait de la situation actuelle, et que l'on va jouer la troisième ou la cinquième place pour les dix ans à venir, et que l'on doit l'admettre sans même essayer de se battre. Et ce n'est pas une image que l'on a l'habitude de voir à Marseille, même venant de personnes comme José Anigo, qui, au début des années 80, avait montré que quand il fallait se battre, l'OM savait avoir le couteau entre les dents."