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Pourquoi l'OM 1990-1991 est la plus grande équipe de l'OM
SaisonPublié le 23/05 à 16:00

Pourquoi l'OM 1990-1991 est la plus grande équipe de l'OM

Retour sur l'équipe que vous avez élu "meilleure équipe de l'OM de ses cinquante dernières années"

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A la vue des résultats, cela semble évident. Mais il valait mieux quand même solliciter les lecteurs, pour s'assurer que même dans les plus jeunes générations, la valeur des équipes de l'OM ne bouge pas. L'OM 1990-1991 est donc la plus grande équipe de l'OM sur les cinquante dernières années, après un tournoi organisé ces derniers jours. Derrière elle, on trouve, les vainqueurs de la Ligue des champions (1992-1993), une équipe qui fait le doublé (1971-1972) et la victime de la main de Vata (1989-1990). Et pour les mentions d'honneur, il y a l'équipe du titre en 2010, celle de Courbis en 1999 et la bande de Ribéry, Niang, Nasri, Cissé et Pagis au milieu des années 2000. 

Pourquoi 91 plus que 93

Puisque les plus jeunes ont également voté, force est de constater que l'éducation a été bien faite, les valeurs bien transmises. Car cet OM 1990/1991 était déjà considéré comme la plus belle équipe phocéenne de l'histoire lors d'un sondage réalisé par France Football il y a plus de 20 ans. Pourtant, c'est deux ans plus tard que l'OM gagnera la Ligue des champions. Mais déjà, quand il y a un succès, les prémices ont toujours la cote, cela fait connaisseur. Il y en a toujours pour préférer le premier album de Daft Punk au second, pour citer "Memento" de Christopher Nolan en référence. Ca gagne ? Oui mais moi j'étais là avant... ajoutez à cela une dimension romantique à l'histoire, une face "poète maudit", avec une défaite en finale de Coupe des clubs champions aux tirs au but. Aux tirs au but ! Contre un outsider sur qui personne ne voulait miser... Car cet OM avait fait le plus dur, en quart de finale. Sortir le grand Milan AC d'Arrigo Sacchi, vainqueur des deux précédentes coupes des clubs champions. Et il était là, le vrai exploit. Toute cette révolution tactique, ce 4-4-2 qui a marqué l'histoire de ce sport et qui reste dans l'imaginaire collectif comme une des plus grandes équipes, ont été mis à terre par l'adresse de Jean-Pierre Papin, bien aidé par la créativité de Chris Waddle et Abedi Pelé. L'OM de 91, c'est un sommet logique, car c'est une période dorée pour beaucoup de gens : le début des années 90. Avec les icônes américaines incontestées, Michael Jordan et Mickael Jackson, l'introduction du rap avec MC Solaar, les baraques de jeux avec Street Fighter... et en ce qui concerne le foot, une certitude, cet OM de Bernard Tapie qui roule sur tout le monde. C'est l'époque bénie pour les boutiques sur la Canebière, avec les maillots Panasonic satinés, et les trois numéros disponibles qui s'arrachent comme des petits pains. Pour les trois stars de l'équipe, qui offrent à chacun une voie différente pour s'affirmer : il y a le 9 du leader et buteur Jean-Pierre Papin, la machine qui aura même droit à son ballon d'Or en fin de saison, le 8 de Chris Waddle, le fantasque anglais, drôle et déroutant, et il y a enfin le 5 de Carlos Mozer. Le défenseur intraitable avec ses crampons coniques. Alors même s'il n'y a pas au bout du compte le titre suprême qui viendra en 1993, cette équipe est la plus belle car elle incarne cette époque, où l'OM ne regardait encore que vers les sommets. Ce n'est plus le cas deux ans plus tard : Papin sera vendu au Milan AC, Waddle retournera en Angleterre, Bernard Tapie récupère des liquidités et nombreux sont ceux qui se disent que le grand train de vie du club va progressivement s'arrêter... 

Le onze et le banc à la loupe

Et donc, cette équipe de 1991, comment se composait-elle exactement ? Elle s'articulait déjà assez clairement en 5-2-3, même si trois entraîneurs se sont succédés sur la saison (Gili, Beckenbauer puis Goethals). Aux cages, le club est allé chercher Pascal Olmeta au Racing et n'aura pas à le regretter. Derrière, pour épauler Carlos Mozer, Tapie ira chercher Bernard Casoni à Toulon. Mais pas que. Dès la fin de la saison 89-90, il va demander à Jean-Pierre Papin quel est le défenseur qui lui pose le plus de soucis en Ligue 1. JPP évoque sans se creuser longtemps la tête les oppositions musclées contre l'AJ Auxerre de Guy Roux et ce Boli qui le prend au marquage. Du coup Tapie l'achète. "Non seulement il sera avec toi, mais en plus, il ne sera pas contre toi". Di Meco et Amoros s'occupent encore des couloirs. A la récupération, Bernard Pardo arrive de Bordeaux pour prêter main forte à Bruno Germain, en lieu et place d'un Didier Deschamps encore un peu léger. Devant, Abedi Pelé revient son prêt à Lille pour s'affirmer aux côtés de Papin et Waddle même si, au départ, c'est une superstar, Pixie Stojkovic, qui était attendue pour faire oublier Francescoli. Le Yougoslave sera trop souvent blessé ce qui fera les affaires du Ghanéen, belle révélation. Sur le banc, c'est pas mal aussi puisqu'on retrouve Philippe Vercruysse, un buteur fiable de Ligue 1, Laurent Fournier, un espoir français arraché à Saint-Etienne, l'expérimenté Jean Tigana pour un baroud d'honneur, et un Eric Cantona lui aussi en retour de prêt, et qui, même sans confiance à Marseille, va tout même allé chercher sa dizaine de buts. 

C'est que cette équipe a su inscrire une trace indélébile dans le coeur des supporters pour les tarifs infligés au Vélodrome, que ce soit en coupe d'Europe (Tirana 5-1, Poznan 6-1) ou en Division 1 (Lyon 7-0, Rennes 4-1, Nantes 6-0, Nancy 6-2). Encore merci messieurs !