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OM : pourquoi on ne trouve pas Milik dans la surface ?
SaisonPublié le 18/01 à 12:00

OM : pourquoi on ne trouve pas Milik dans la surface ?

L'attaquant polonais n'a pas marqué contre Lille. Mais est-ce seulement de sa faute ?

Contre Lille, l'OM a fait parler une nouvelle fois ses carences offensives. L'OM de Sampaoli est allé chercher une possession record. : 88% en seconde période, 22 tirs sur tout le match, 26 coups francs, 15 corners... et dans tout ça donc, zéro but pour Arkadiusz Milik, qui n'a touché que 27 ballons en 84 minutes. De quoi faire ressortir de la boîte un débat intense : est-ce que l'attaquant d'une équipe qui joue en supériorité numérique pendant une heure et ne l'emporte pas est forcément coupable d'une telle contre-performance ou est-ce qu'il a des circonstances atténuantes ? Est-ce qu'il n'est pas alimenté comme il faut, est-ce que l'équipe ne joue pas comme elle le devrait avec lui ? 

Plus de la faute de Milik ou de Lirola ?

Par exemple, Pol Lirola a fait 9 centres dans la partie. Mais il n'a trouvé l'attaquant polonais qu'à une seule reprise. En seconde période, dans la surface, et le numéro 9 a tenté un extérieur du pied qui n'a pas trouvé le cadre. C'est dans ces moments-là où l'on attend Milik, un grand attaquant, un joueur capable de débloquer la partie sur une demie-occasions. Mais est-il vraiment dans les meilleures dispositions alors que le reste de la partie, il s'est demmené comme un beau diable pour ne pas être récompensé ? Sur ce match, Lirola et Milik, c'est un chassé-croisé sur une autoroute en plein été entre le premier et le deuxième poteau. Est-ce la faute du centreur, ou du receveur, qui ne sent pas les coups comme il faut ? Pour le tacticien Bernard Rodriguez, il y a des règles simples à mettre en place : "Moi je suis entraîneur, à mon attaquant de pointe, je lui donne une seule consigne pour les centres : va toujours au premier poteau. Après les autres, ils s'adaptent. Mais toi, parce que tu es le joueur le plus avancé dans l'équipe, c'est ton travail. Donc les séances d'entraînement, tout le travail de la semaine, il est axé là-dessus. Les mecs doivent le savoir. Regarde Clauss à Lens. 90% de ses centres c'est au premier poteau. Et il faut voir le nombre de centres car Lens est l'équipe qui centre le plus en France. Les attaquants savent qu'il fait ça, donc ils se mettent dans une situation pour pouvoir récupérer le ballon. Et ils marquent beaucoup de buts comme ça (c'était le cas le week-end dernier avec le but de Wesley Saïd contre Rennes et encore le cas samedi avec Sotoca à Saint-Etienne, ndlr). Milik, ce doit être premier poteau. Alors bien sûr, il peut y avoir un cas exceptionnel, une situation de jeu, une action où il est au départ du coup quelqu'un prend sa place, mais d'une manière générale il doit manger le premier poteau. Après, c'est à lui de se démerder. Mais sur le match de Lille, il est tout de même très peu en mouvement dans la surface...". 

Sampaoli sait très bien mettre Milik et Lirola en valeur

Pour Eric Di Meco, qui a donné son point de vue dans Virage Marseille sur le sujet, l'immobilisme de l'attaquant s'explique avec le timing des centres : "Le problème de nos actions construites avec des centres c'est que l'on a un mec sur le côté qui va pour centrer, puis qui feinte, crochet, qui se met sur l'autre pied et qui éxécute. C'est long ! Du coup, une fois dans la boîte, le mec qui doit recevoir le ballon est arrêté, planté. L'an dernier, les centres de Lirola étaient bien meilleurs. Pourquoi ? Parce qu'il s'arrachait sur son côté, il centrait en bout de course, et là un mec arrivait lancé dans la surface pour reprendre". En ce sens, les cas de Milik ET Lirola sont plus que symboliques. Car ils sont tous deux aujourd'hui présentés comme les cailloux dans la chaussure de Sampaoli, les deux joueurs qui ne rentrent pas dans son système et déjouent, alors qu'ils étaient si performants l'année dernière... C'est oublier un peu vite que si Milik a cartonné avec ses 10 buts en 16 matchs, ce que personne n'avait fait depuis Drogba, et si Lirola est devenu le chouchou du public, c'était avant tout... grâce à Sampaoli ! Avant, Lirola avait par exemple vu Nasser Larguet lui préférer Yuto Nagatomo sur un OM-PSG. Tout n'est peut-être pas perdu. Sampaoli, Milik, Lirola et les autres vont peut-être tirer des leçons de ce couac contre Lille. Et sauront quoi faire la prochaine fois qu'une équipe se présentera à l'Orange Vélodrome pour défendre.