OM : il y a neuf ans, Lucho éteignait le volcan de l'Olympiakos

Olympiakos-OM en coupe d'Europe, cela rappelle d'abord la confrontation de 1994, lorsque les Olympiens alors en D2 avaient réussi l'exploit en gagnant à l'aller et au retour face au club grec. Pilier de l'équipe à l'époque, Marcel Dib se souvient très bien de ce déplacement épique dans le chaudron du vieux stade de Karaïskaki et nous l'a raconté dans cet article : Dib : "En 94, on a fait la misère à l'Olympiakos".

Mais 17 ans plus tard, il y a aussi eu un déplacement marquant de l'OM dans l'antre de l'Olympiakos : c'était en 2011, on jouait alors la 1ere journée de la phase de groupes de la Ligue des Champions, configuration que l'on retrouve cette année... Entre temps, le stade Karaïskaki avait été rénové, et s'il n'accueille alors plus que 32000 spectateurs (contre 48000 en 1994 !), il est toujours aussi chaud et impressionnant pour les adversaires. Mais comme en 94, l'OM de 2011 avait totalement fait abstraction de cette ambiance oppressante et avait livré un match solide.




Didier Deschamps s'était permis de réussir un joli coup tactique en positionnant Jérémy Morel milieu gauche dans un 4-2-3-1 défensif. L'ancien Lorientais avait profité de sa position pour délivrer une passe décisive à Lucho Gonzalez, unique buteur de la rencontre à la 51e minute. A l'époque, l'OM avait surtout besoin de se rassurer, après un début de saison laborieux avec 5 matchs sans victoire en championnat. C'est donc avec ce onze que coach DD était venu l'emporter sur la pelouse de l'Olympiakos : Mandanda - Azpilicueta, Diawara, Nkoulou, Djimi Traoré - Alou Diarra, Cheyrou (Fanni, 81e) - Amalfitano, Lucho (Kaboré, 76e), Morel - Loïc Rémy (Jordan Ayew, 67e). Pour l'anecdote, Mathieu Valbuena était resté toute la rencontre sur le banc de touche. Et côté grec, l'équipe entrainée par Ernesto Valverde et emmenée sur le terrain par le capitaine Vasilis Torosidis comptait dans ses rangs le latéral gauche José Holebas... aujourd'hui toujours titulaire à 36 ans le onze de l'Olympiakos ! 

Côté supporters, les 400 Marseillais qui avaient fait ce déplacement doivent forcément s'en souvenir. Car l'accueil fut des plus houleux lorsque les bus des supporters de l'OM étaient arrivés à proximité du stade. Ceux des South Winners et du Commando Ultra furent la cible de bombes agricoles tandis que la police grecque se montra très agressive envers les fans olympiens, n'hésitant pas à gazer et à matraquer même jusqu'à l'intérieur du bus ! L'amitié entre les Ultras Marseille et ceux de l'AEK Athènes, l'un des clubs rivaux de l'Olympiakos, avait en effet cristallisé les tensions dans le camp grec. Passé cet accueil bête et méchant, on avait davantage apprécié l'ambiance dès l'échauffement des deux équipes. Une heure avant la rencontre, le stade était déjà presque plein et les chants des supporters grecs résonnaient déjà très fort. Ce fut un peu moins impressionnant durant la rencontre, surtout parce que l'OM avait globalement maitrisé la partie. Mais ce déplacement dans le quartier portuaire du Pirée, à l'écart de l'opulent centre-ville d'Athènes, reste toujours un moment particulier pour le visiteur.

Ce soir, l'OM d'André Villas-Boas n'aura pas à s'en faire au niveau de l'ambiance puisque la rencontre se déroulera à huis clos, alors que dans un premier temps, il avait été annoncé la présence de 3500 supporters grecs. En revanche, le coach portugais pourra toujours s'appuyer sur ce qu'avait fait Deschamps il y a neuf ans, en proposant une équipe avant tout solide défensivement pour mieux contrôler la partie et faire mal sur des attaques rapides. Histoire de poursuivre la tradition phocéenne en terres grecques...