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OM : Comment en est-on arrivé là ?
SaisonPublié le 15/05 à 00:38

OM : Comment en est-on arrivé là ?

Zubizarreta quitte le club, André Villas-Boas pourrait le suivre. Pourquoi ?

C'est la consternation, une fois de plus. Pas le temps de chambrer les supporters de Lyon, quelques jours à peine, et revoilà l'Olympique de Marseille sur le devant de la scène, au coeur de tous les débats. Inutile de pleurnicher, d'accuser les médias nationaux d'en faire des tonnes sur le club phocéen pour trois fois rien, ou alors, il faut trouver une réponse à la question suivante : quel club se sépare de son directeur sportif alors qu'il est qualifié pour la prochaine Ligue des champions ? Ce n'est pas tant que l'homme en question se soit rendu indispensable mais cela fait des mois que l'entraîneur, l'homme à la base des succès de l'équipe cette saison, a lié son avenir au sien. Vous pouvez revoir son coup de gueule de janvier, plutôt explicite, en vidéo. Résultat, André-Villas Boas serait aussi sur le départ de l'OM.

La faillite de Zubizarreta sur les ventes

Pour comprendre l'origine de ce fiasco, il faut remonter à la fin du mercato, l'été dernier. Valentin Rongier vient de signer au club, mais, au moment de faire le bilan, Frank McCourt est furieux. Certes, Ocampos, Luiz Gustavo, Njie, Rami, Balotelli, Rolando et Abdennour, notamment, ont quitté le club, mais entre la masse salariale et les montants perçus sur les transferts, les objectifs sont loin d'être atteints. Déjà, l'été d'avant, l'homme d'affaires américain n'avait pas compris comment un club qui se hisse en finale de coupe d'Europe ne peut vendre à l'intersaison qu'un seul joueur. Ce n'est pas qu'il souhaitait s'affaiblir mais il connaît le business du sport et c'est quand on est exposé qu'il faut vendre, au prix fort. Cela n'a donc pas été le cas ici. Pire, sur cette fameuse vente, Zambo Anguissa à Fulham, le directeur s'est mis en retrait, laissant des intermédiaires habitués aux transferts juteux entre la Ligue 1 et la Premier League faire grimper les chiffres. Zubizarreta se défend alors en expliquant que le Camerounais aurait pu partir pour encore plus cher la saison suivante. Mais aurait-il pu mener la transaction, lui qui déclare attendre que les agents ramènent des offres, ce qui amuse certains de ses confrères ? En septembre 2019, McCourt répond tout seul à la question, et plutôt par la négative. Du coup, dans les semaines qui suivent, le couperet tombe. Le club informe Zubizarreta qu'il s'est mis en quête pour la saison suivante d'un directeur général du football. Un terme à la mode ces dernières saisons pour ne pas dire "deuxième directeur sportif". L'AS Monaco avait procédé de la sorte par exemple avec Luis Campos et Claude Makélélé, dont la collaboration, tient donc, ne s'était pas très bien passée. Là, l'OM met clairement Zubizarreta face à ses responsabilités. Le Basque encaisse. En janvier, quand il apprend que Paul Aldridge va aider son président dans les ventes vers l'Angleterre, son sang ne fait qu'un tour. Ca y est, son futur ennemi est identifié. Les murs de la commanderie ont l'habitude, c'est une nouvelle guerre de clans qui se met donc en place. Quelques heures plus tard, André Villas-Boas monte au front en conférence de presse pour défendre Zubizarreta, l'homme qui l'a fait venir, et s'en prendre à Aldridge et Eyraud. Dans une réunion qui se tiendra quelques jours après, JHE n'aura pas de mal à faire redescendre AVB en pression : Aldridge ne fait pas partie des postulants. Mais la méfiance règne de part et d'autre. Villas-Boas ne manque jamais une occasion d'évoquer une réunion de clarification avec Eyraud avant de vraiment envisager l'avenir. 

Eyraud propose à Villas-Boas de prolonger mais...

Mais si la cote de Villas-Boas à Marseille grandit de jour en jour, celle de Zubizarreta ne remonte absolument pas auprès des décideurs marseillais, et si les deux sont liés, au bout d'un moment, le fil va lâcher. Cette issue que tout le monde voyait venir gros comme une maison, les supporters de l'OM se la sont prise en pleine face ce jeudi soir. C'était prévu. Ces derniers jours, Zubizarreta s'est vu confirmer que le process de recrutement du directeur général du football avait avancé. Il a alors expliqué qu'après la gestion Rudi Garcia, cela commençait à faire beaucoup pour lui et qu'il préférait partir. La sortie a donc été soignée des deux côtés. Et à peine a-t-il mis un pied en France qu'André Villas-Boas en a été averti. Eyraud s'est dit que s'il avait une chance, c'était celle d'être le plus transparent possible. Il a donc informé ces derniers jours son coach de son envie de le prolonger au-delà de la fin de son bail, en 2021, de lui donner plus d'importance et même de discuter ensemble du fameux nouvel arrivant. Mais pour ce qui était de Zubizarreta, c'était acté, il a même pu lire en avance le communiqué de départ. Du coup, AVB est reparti au Portugal, et s'il n'a pas encore donné sa réponse, des sources proches du technicien assurent qu'il ne faut pas attendre de miracle. Le fait qu'il ne programme aucun entretien individuel avec ses joueurs à la fin de saison était un mauvais présage pour certains membres du vestiaire. Alors on peut toujours se dire qu'il reste du temps. Pour qu'AVB pèse le pour et le contre, pour qu'un directeur général redéfinisse une politique sportive performante le cas échéant... mais une telle déflagration laisse des traces. Bielsa n'était parti alors qu'il n'y avait qu'une seule petite journée de championnat au mois d'août. Derrière, cela a été jusqu'au mois de mai une des saisons les plus apocalyptiques, des matchs qui se terminent avec des supporters qui tentent de pénétrer de force en tribune présidentielle pour avoir une explication du plus haut gradé dans ce foutoir. Pour éviter tout cela, il faudrait agir. Vite, et surtout bien car vu la situation du club, l'OM n'a pas le droit à l'erreur.