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Comment l'OM a tout gagné avec Perrin
SaisonPublié le 03/10 à 01:00

Comment l'OM a tout gagné avec Perrin

En n'hésitant pas à faire jouer Lucas Perrin, André Villas-Boas a envoyé un signal positif aux éducateurs mais aussi aux parents de jeunes joueurs de l'OM.

Il n'avait pas attendu la fin du mercato pour en parler. Au vu des moyens mis à sa disposition, André Villas-Boas avait décidé de partir pour une saison avec trois défenseurs centraux plus un jeune, pour que les postes soient doublés. Comprendre Boubacar Kamara, Duje Caleta-Car, la recrue Alvaro Gonzalez, et donc Lucas Perrin pour "faire le nombre". La charnière, c'est déjà le secteur où l'on tourne le moins. Et comme si ça ne suffisait pas, au besoin, un coach peut toujours faire glisser un latéral, car il faut de l'expérience à ce poste exposé. Sous Elie Baup, Pape Mbow était officiellement le quatrième central derrière Nkoulou, Lucas Mendes et Souley Diawara. Mais en vrai, il n'a jamais joué, Rod Fanni glissait dans l'axe au besoin. Après Montpellier, alors qu'Alvaro en avait pour plusieurs semaines d'indisponibilité et Kamara avait pris un rouge, André Villas-Boas évoquait, fataliste, son expérience à Tottenham. La première année, il avait de nombreux centraux à disposition (Vertonghen, Kaboul, Caulker, Dawson, Gallas). Certains avaient peu joué et leurs états d'âme n'avaient pas aidé à avoir une bonne ambiance dans le vestiaire. Alors il a allégé ce secteur pour la deuxième saison où il a dû faire face à une cascade de blessures, donnant sa chance au jeune Milos Veljkovic, 17 ans à l'époque, un Serbo-suisse qui n'a pas vraiment marqué les esprits. Tout ça pour dire que la titularisation de Lucas Perrin à Dijon, et le respect donc de l'annonce initiale du coach, ne sonnait comme une évidence pour quasiment personne. Mais AVB a tenu parole et Perrin a enchaîné deux titularisations. 

Plus dur de faire jouer Perrin que Lopez ou Kamara

Rien de fou là-dedans ? En réalité, dans un club qui a connu Elie Baup, mais aussi Didier Deschamps, Franck Passi ou Michel pour citer des exemples récents, cela s'apparente à une sacrée prise de risque. Et elle n'est pas passée inaperçue. Les éducateurs du club ont apprécié l'initiative de l'entraîneur de l'équipe première et ce ne sont pas les seuls. Des parents de jeunes licenciés à l'OM, qui hésitaient à envoyer leur progéniture dans des clubs plus formateurs, se disent que cet acte vaut bien plus pour le Next Generation Project initié par Jacques-Henri Eyraud que la place dans le groupe pro accordée à Maxime Lopez ou Boubacar Kamara, au-dessus du lot dès le plus jeune âge et donc voués de toute façon à faire carrière. L'analyse est pertinente. Lopez n'était pas encore majeur que Liverpool l'avait invité à visiter les installations du club, Rodgers voyant en lui le futur Coutinho. Boubacar Kamara a fait lui l'objet d'une cour assidue de Chelsea, Dortmund et Manchester City dès l'adolescence. Les promouvoir, c'était presque une obligation vu leur valeur future supposée. Mais Lucas Perrin n'a pas eu cette trajectoire. Et il a pourtant eu sa chance. 

Au tour de Lihadji... de signer son contrat

André Villas-Boas a eu vent de cette externalité. Il en a parlé en conférence de presse, vous pouvez retrouver son intervention dans la vidéo : "La différence entre la CFA et la Ligue 1 est grande, mais comme Lucas s'entraîne avec nous, il était prêt. Il a été nerveux lors de son premier match, en première mi-temps surtout, puis il a été bien en deuxième mi-temps. Son deuxième match contre Rennes a été incroyable. J'espère que ça donnera de l'espoir aux jeunes de la formation. Ça ne veut pas dire que ça se passera tout le temps comme ça. On a des jeunes de qualité. On a fixé une règle, quand un joueur joue son premier match en pro, il peut rester dans le vestiaire avec nous. C'est le cas de Marley, Isaac et Lucas. C'est bon pour les jeunes, et j'espère que ça augmentera la confiance entre l'équipe principale et formation". Quelques minutes plus tard, après avoir présenté la carotte, AVB a montré le bâton, voulant par exemple sécuriser avec un contrat pro les jeunes pépites, notamment Lihadji, toujours en négociations avec l'OM : "On attend sa prolongation pour lui donner un peu plus de temps de jeu. J'ai parlé avec Isaac et Andoni avec l'agent, car c’est important d'avoir le joueur avec nous avec un contrat signé, pour qu'il joue plus. Ce qui est bien pour nous, c'est que le joueur a cette volonté". Ce qui est bien aussi, c'est que ça ferait un signal positif de plus envoyé à la formation phocéenne.