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Comment ça marche le chômage partiel pour les joueurs de l'OM ?
SaisonPublié le 22/03 à 01:00

Comment ça marche le chômage partiel pour les joueurs de l'OM ?

Focus sur le chômage partiel à l'OM.

La mesure était dans l'air du temps, en début de semaine, tous les dirigeants de Ligue 1 l'avaient évoqué entre eux, avant de l'appliquer dans leur club. Ca n'a pas manqué, vendredi, l'OM a annoncé passer au chômage partiel, comme la plupart des entreprises nationales. Le fameux ratio des 84%. Soit la part du salaire maintenu pour les employés qui ne peuvent exercer leur activité et qui sera complété par l'Etat jusqu'à un plafond qui représente quatre fois le SMIC. Dans la matinée, Jacques-Henri Eyraud a réuni tous les joueurs de l'OM en visioconférence pour leur annoncer la nouvelle. Evidemment, il n'y a pas eu une seule voix pour s'élever, contester. Dans la foulée, le président de l'OM s'est adressé à tous les salariés du club pour leur annoncer la même mesure. Il a surtout précisé que, par solidarité, les membres de la direction, lui le premier, qui sont tout sauf au chômage technique en ce moment avec des réunions qui se multiplient pour défendre les intérêts phocéens sur le futur de la Ligue 1, allaient également baisser leur salaire, par solidarité. Même si cela n'a rien d'héroïque, l'annonce a été appréciée en interne. Plus au final, que le retour des supporters vis-à-vis des joueurs. 

L'exemple Grégory Sertic

Car en ces temps de crise, ce sont plus les formules populistes qui l'emportent. Comme cette punchline d'une chercheuse espagnole qui fait fureur sur les réseaux sociaux : "Vous payez des footballeurs des millions mais 1800 euros pour une chercheuse biologiste. Maintenant vous voulez un vaccin ? Allez voir Messi et Cristiano Ronaldo". Sauf que, si on y regarde bien, en France, la chercheuse est payée par de l'argent public, là où un footballeur de l'OM est payé par de l'argent privé. Laissons Messi et Cristiano Ronaldo où ils sont, prenons un cas plus proche, qui cristallise bien plus de réactions chez les supporters marseillais suite à cette mesure : Grégory Sertic. Pour rappel, l'ancien joueur de Bordeaux est encore sous contrat à l'OM pour quelques mois, alors qu'il n'a pas disputé une seule minute cette saison en match officiel. La première réaction, taquine, est donc de se demander si le club ne peut pas demander une clause de rétroactivité pour démarrer son chômage partiel à l'été 2018. Plus sérieusement, lorsqu'on parle des footballeurs en France, on évoque toujours un salaire brut. Dans ce cas, si l'on prend le salaire régulièrement donné dans la presse pour Sertic, il faut partir du principe qu'il ne garde pas 84% mais 70%, puisque c'est le taux du salaire brut. Pour régler le différentiel, le club percevra une indemnité plafonnée à hauteur de quatre SMIC et rien ne permet encore d'affirmer comment les choses vont se passer. Si les joueurs vont s'abstenir de demander cette somme, si elle sera reversée, où, quand... Ce qui est sûr, c'est que certains sont d'ores et déjà scandalisés, se disant que, quelque part, leurs impôts vont servir à payer le joueur de l'OM. Mais dans l'histoire, il ne faut pas oublier que cette somme ne représente pas grand-chose par rapport aux impôts que Sertic paie en France depuis des années, qui ont par exemple servi à rémunérer des chercheuses en biologie. Par contre, le salaire de Sertic est lui assuré par des fonds privés : Frank McCourt et si on extrapole les supporters de l'OM qui choisissent de leur plein gré de s'abonner au stade et aux chaînes payantes pour suivre leur club préféré. 

"Un footballeur n'a pas le droit de se plaindre"

Alors de la même manière qu'il n'a pas lieu de louer la générosité d'un joueur de l'OM qui paie ses impôts en France, c'est juste normal, il n'y a pas lieu de s'indigner sur le fait qu'il en récupère une infime partie sur une mesure comme celle qui vient d'être décidée par le gouvernement français. Pour l'OM, une des masses salariales les plus importantes du championnat, cela va permettre de faire des économies, sans compter que les primes de match vont également s'envoler et que pour certains joueurs, ce n'est pas négligeable. L'expert-comptable d'un des joueurs de l'OM, réticent à communiquer sur le sujet, nous explique juste en guise de conclusion : "Il n'est pas dit que les joueurs acceptent cet argent, ils sont encore loin de l'avoir touché, et ils peuvent tout à fait choisir par exemple de le reverser à une association caritative. D'ailleurs, sur une année, ils donnent généralement bien plus que ce qu'ils pourraient toucher à cette occasion. Mais on n'en parle pas, parce que, de toute façon, on sera toujours tenté de se dire qu'ils peuvent donner plus, pour plus de causes. C'est sans fin. Eux ne s'en plaignent pas, car ils ne perdent jamais de vue qu'ils restent des privilégiés. C'est comme ça".