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Ce que la rumeur Conceiçao dit de l'OM
SaisonPublié le 22/03 à 07:00

Ce que la rumeur Conceiçao dit de l'OM

La situation de l'Olympique de Marseille est telle qu'au départ, cela peut passer pour une bonne nouvelle. Si, vraiment. Une invitation, un lundi matin ça tombe bien, pour se dire qu'il faut regarder vers l'avant et se projeter sur un avenir qui peut être meilleur. Vincent Labrune serait donc sur la piste de Sergio Conceiçao, et donc oui, promis, cela peut être une bonne chose. Après tout, un bon entraîneur, c'est peut-être le meilleur moyen de relancer la machine. Conceiçao, qui était sur le point de prendre en main Porto en janvier dernier, si ça se trouve, c'est donc le nouveau Mauricio Pochettino, le nouveau Thomas Tuchel, l'homme qui saura enfin tirer le meilleur des jeunes pousses marseillaises pour ramener le club au moins à la position que son budget devrait lui conférer, et que l'on peut avoir avant qu'il ne soit hors de portée en se révélant dans une autre écurie. Et puis, Sergio Conceicao, c'est aussi le moyen d'en finir avec le mythe Doyen Sports. Car le Portugais a eu toute sa carrière un certain Luciano D'Onofrio comme agent. Un homme qui connaît bien Nelio Lucas, le patron de Doyen, mais pas que. Proche de Robert Louis-Dreyfus, c'est lui qui avait convaincu le milliardaire d'investir dans le Standard de Liège, à la fin des années 1990. C'est aussi lui qui a convaincu, quelques années plus tard, le latéral droit portugais de quitter la Série A et Porto pour ce même club belge, où il a été élu meilleur joueur du championnat. Présent en tant qu'agent "à la grande époque" de l'OM, D'Onofrio était encore dans la boucle quand les dirigeants marseillais ont fait signer Lucho Gonzalez en 2009. Et à cette époque-là, personne ne se plaignait ou n'évoquait une éventuelle "mise sous tutelle".

Même Mourinho n'y pourrait rien ?

Mais les temps ont changé. L'équipe n'est plus la même. Et ça sera encore pire dans quelques mois. Les deux meilleurs joueurs, Steve Mandanda et Lassana Diarra, devraient partir sans même laisser aux supporters la consolation de garnir les comptes du club. Il faut juste se satisfaire d'avoir pu les voir jouer cette saison, et tant pis si c'est avec des mines déconfites vu le niveau de ceux qui jouent à côté d'eux. La case départ devrait également concerner Nicolas Nkoulou, Alaixys Romao, Benjamin Mendy, Michy Batshuayi et Georges-Kévin Nkoudou. À la limite, un seul dans le lot pourrait rester. Et pour ce qui est du recrutement, il faudra faire à nouveau avec le réseau et l'avis de Vincent Labrune. Pas de quoi faire rêver un technicien qui a refusé de signer cet hiver à Porto, faute de garanties suffisantes pour son poste. Dès lors, dans ces conditions, même avec un autre entraîneur portugais, un certain José Mourinho, ça ne pourrait peut-être pas changer grand-chose. Ce qu'il faut vraiment à l'OM pour reprendre espoir, c'est une nouvelle révolution culturelle et structurelle, ou une réelle, enfin, pas un simple changement poste pour poste.

Feu, contre-feu ?

D'ailleurs, cette information a le mérite de recentrer le débat sur les maux de l'OM et sur la question de l'entraîneur. En cette période de flou artistique, la frontière entre méfiance et paranoïa est extrêmement étroite. Et les éléments glissés par Vincent Labrune, lors de son intervention au micro de Canal + après OM-Rennes, ne sont pas de nature à rassurer. Sur le coup, l'attention était plutôt portée sur l'urgence, la situation explosive du club, voire une hypothétique décision forte. A la place, il y a eu des phrases qui vont faire date, notamment le "je ne souhaite pas à mon meilleur ennemi d'être à ma place". Mais à la réécoute, il y a aussi des indices sur le fonctionnement du président de l'OM. "Au moment où il y a écho, dans les médias, qu'il y a de possibles repreneurs, je constate qu'il y a un truc qui s'organise qu'on n'a pas vu depuis longtemps" se plaignait-il notamment. Au mieux donc, s'il y a une fumée Conceiçao dans les médias, c'est que ces derniers ont souvent les bons feux dès qu'il s'agit de l'OM. Au pire, le président les aide. Et là, c'est la fameuse technique du contre-feu. 

> A écouter, l'avis de Nicolas Vilas, le spécialiste du football portugais, sur Sergio Conceiçao.