Mercato OM : "Longoria, parfait pour identifier les bons profils"

Le mercato français semble tourner au ralenti, et ce même si l'OM s'est attaché hier les services de Yuto Nagatomo. Tour d’horizon d’un marché frémissant mais qui ne donne pas encore sa pleine mesure avec Jennifer Mendelewitsch, agent de joueur, qui estime que les dirigeants français peinent encore à planifier un marché réussi. Et qui voit Pablo Longoria comme une bonne pioche pour l’OM.

Les compétitions européennes terminées, pensez-vous que le mercato va démarrer plus franchement ?

Jennifer Mendelewitsch : "On occulte que les gros clubs anglais ont déjà bien avancé dans leur mercato : je pense à Chelsea avec Werner, Chilwell ou Ziyech, en plus de Thiago Silva et Malang Sarr. City a également bougé, avec Nathan Aké et Ferran Torres. Après, il est vrai que nous sommes très en retard en France. Si Rennes ou le LOSC ont un peu bougé, le reste des clubs de Ligue 1 attend surtout des départs. On sait aussi que beaucoup de choses se passent durant la dernière quinzaine du mercato."

Quand vous parlez d’une dernière quinzaine de mercato, les supporters marseillais sont tentés de penser "panic buy".

J.M. : "Le risque est de recruter un joueur hors du prix du marché et dont le club n’a pas forcément besoin. Dans ces derniers jours et ces dernières heures, les prix flambent et à ce titre, beaucoup de clubs manquent de lucidité et d’organisation à ce sujet. Et on sait que c’est une spécialité française : peu de dirigeants planifient. On observe surtout une volonté de vendre avant de pouvoir acheter, sauf qu’en fin de mercato, c’est comme la dernière semaine des soldes : on trouve rarement un vêtement à sa taille."

Sommes-nous condamnés à attendre que les clubs étrangers jettent leur dévolu sur des cibles de Ligue 1 ?

J.M. : "Les Italiens n’achètent pas très cher en France et sont plutôt les professionnels des prêts avec option d’achat. Cela peut aider les clubs en difficulté à s’y retrouver au niveau de leur masse salariale mais, cela ne fait pas entrer d’argent dans les caisses. On se plaint souvent que les anglais pillent les clubs français : mais sans ça, beaucoup de clubs de Ligue 1 n’auraient pas d’argent ! Demandez aux présidents s’ils n’aimeraient pas que la Premier League leur achète plus souvent des joueurs…"

Certains joueurs de Ligue 1 sont encore susceptibles de rejoindre la Premier League cet été ?

J.M. : "S’il y avait dû avoir de gros achats en Ligue 1 de la part de clubs anglais, ils auraient déjà été faits. Maintenant, sur des opérations moindres, regardons les effectifs de Monaco, du LOSC ou de Rennes qui sont susceptibles de bouger."

Dans votre analyse, où se situe un club comme l’Olympique de Marseille dans ce mercato ?

J.M. : "C’est un club reconnu à l’étranger, avec un coach estimé, qui s’apprête à retrouver la Ligue des Champions. L’Olympique de Marseille est à plusieurs titres un club de stature internationale. Concernant les transferts, il leur est par contre difficile de faire de bonnes affaires. Quand je regarde les joueurs qui signent en Bundesliga ou aux Pays-Bas ces derniers temps, je me dis que certains d’entre eux auraient pu être de belles cibles pour l’OM. Les dernières recrues sont de qualité mais restent tout de même étonnantes pour un club comme Marseille. Des erreurs ont été faites lors des périodes de transferts précédentes et ne sont toujours pas corrigées aujourd’hui. Cela m’interroge car, pendant qu’il ne se passe trop rien à Marseille, d’autres clubs avancent."

Longoria semble tout de même avoir une idée précise des joueurs qu’il souhaite pour l’OM.

J.M. : "Si l’OM a fait l’effort d’aller chercher quelqu’un comme lui, c’est pour le laisser travailler. Il est parfait pour identifier les profils par rapport à son budget, aux désirs de son coach. Il est aux commandes et j’espère qu’une liberté lui est laissée concernant la politique de recrutement du club. Cela peut être, à ce moment-là, le début d’une ère plus prometteuse pour l’OM. Mais, seul le temps nous permettra de confirmer ce sentiment. Même si je sais que la patience est une denrée rare à Marseille."