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Barça-Juve sur une autre planète que l'OM, vraiment ?
MercatoPublié le 06/06 à 10:54

Barça-Juve sur une autre planète que l'OM, vraiment ?

Ce samedi, l'OM n'est pas au programme. Pourtant, ce sera soirée-foot pour la quasi-totalité des Marseillais fans de ballon rond. Pas un ne pourra être traité de footix : il s'agit quand même de la finale de la Ligue des champions. La destination finale de la piste aux étoiles, la rencontre la plus importante de la saison. Et dur de faire plus belle affiche que ce Barcelone - Juventus. Une belle opposition de style entre deux équipes qui ne se croisent pas si souvent que ça (en 2003 la dernière fois en Ligue des champions), ce qui devient miraculeux avec la multiplication des matchs dans la nouvelle formule. Si la culture club est aussi forte qu'opposée chez les Culés et les Bianconeri, ils n'ont pas attendu le mois de juin pour soulever des trophées. Les deux équipes se sont déjà adjugées les coupes et les championnats en Liga et en Série A. Un sommet que Marseille va regarder par définition de plus bas. D'une autre planète diront même certains observateurs, rappelant que les Messi, Pirlo, Pogba ou Neymar ne font pas le même métier que les joueurs de l'OM, sans vouloir les offenser. Et pourtant, en regardant bien les deux onzes, n'y a-t-il pas des joueurs qui auraient pu passer un jour par l'écurie phocéenne ?

Des intouchables...

En posant cette question, beaucoup de noms s'éliminent d'eux-mêmes. C'est le cas des joueurs formés au club par exemple, qui n'ont jamais eu une raison d'aller voir ailleurs, que ce soit à l'OM ou même pour le meilleur salaire de Manchester City (Busquets, Iniesta et Messi au Barça, Marchisio à la Juve). Il y a ensuite ceux dont le parcours n'a laissé aucune fenêtre de tir aux décideurs olympiens. C'est le cas de Ter Stegen, déjà parmi les espoirs mondiaux pour sa première saison à Mönchengladbach, Jordi Alba, révélé à Valence après avoir été formé au Barça, Piqué, formé à Barcelone puis parti deux saisons à Manchester, Dani Alves, recruté au fin fond du Brésil par le FC Séville, Neymar, star de youtube depuis de longues années, mais aussi Morata, formé au Real, Vidal, recruté déjà une belle somme à Leverkusen, Pogba, qui était à Manchester, Pirlo, Buffon et Bonucci, qui n'auraient jamais quitté la botte. Tevez et Mascherano étaient dès leur plus jeune âge la propriété d'un agent nébuleux, Kia Joorabchian, qui les a prêtés aux Corinthians puis à West Ham. Enfin, Evra, même s'il est français et qu'il a été recruté pour presque la moitié de ce que l'OM a payé un an auparavant pour Benjamin Mendy, n'aurait pas pu rentrer dans la grille salariale du club, alors qu'un retour dans l'Hexagone aurait été forcément très délicat pour l'éphémère capitaine de l'équipe de France.

... mais pas que !

Mais il reste quelques noms en suspens. Des cas qui sont peut-être autant d'exemples à retenir précieusement à l'heure d'entamer une nouvelle campagne de mercato. Il y a d'abord le suisse Stefan Lichtsteiner. Formé au Grasshoper, l'arrière droit a passé trois saisons à Lille avec Claude Puel. En 2008, il est presque poussé dehors car il faut faire de la place à l'enfant du Pays, Mathieu Debuchy. Il est parti se former à la Série A trois saisons à la Lazio Rome avant de signer à la Juve et de devenir une référence à son poste, au même titre qu'Ivanovic à Chelsea. Bien pourvu avec Habib Beye pendant cette période, l'OM n'a jamais étudié son cas, même au départ du Sénégalais, remplacé par Bonnart, qui avait été recruté pour jouer sur le côté gauche. Si, avec le déclin du Calcio, les Italiens jouent de plus en plus à l'étranger, Andrea Barzagli avait franchi le pas dès 2008. Joueur de Palerme, il était parti à Wolfsburg. S'il a fait une première saison de feu, il est un peu tombé dans les oubliettes jusqu'à son retour à la Juve en 2011. Le parallèle avec Simon Kjaer, défenseur central passé lui aussi de Palerme à Wolfsburg, fait dire que l'OM aurait pu tenter de le relancer. Car le LOSC a relevé le défi avec le Danois, qui sort de deux bonnes saisons en Ligue 1 et qu'ils espèrent aujourd'hui revendre 10 millions d'euros. Dans le camp d'en face, Ivan Rakitic, fait une première saison époustouflante avec les Blaugrana prenant sans encombre la succession du monument Xavi. Il était auparavant au FC Séville et à Schalke 04, deux clubs qui pouvaient résister sans mal aux propositions phocéennes. Mais de 17 à 19 ans, le meneur de jeu croate évoluait au FC Bâle. Et il n'y avait pas besoin d'avoir un scout solidement implanté en Suisse pour savoir qu'il fallait aller voir cette pépite de plus près : pour sa première saison, il avait été élu meilleur joueur du championnat, se faisant également remarquer en coupe UEFA. Reste enfin le cas de Luis Suarez. Après son titre de champion de France, l'OM de Didier Deschamps veut recruter une pointure en attaque pour la Ligue des champions. Selon l'aveu de son président, DD veut en premier le haut du panier, à savoir un autre DD bien populaire à Marseille, un certain Didier Drogba. Mais ça ne peut pas se faire. Alors il prospecte en Europe. Et trouve une ouverture avec Luis Fabiano de Séville. Dans la short-list et aux mêmes tarifs, il y avait un attaquant uruguayen de l'Ajax Amsterdam que les Phocéens avaient croisé en Coupe UEFA deux ans auparavant. Mais pour remplacer Mamadou Niang et Hatem Ben Arfa, les dirigeants marseillais s'offriront Loïc Rémy et André-Pierre Gignac. Suarez signera six mois plus tard à Liverpool pour rejoindre rapidement cette fameuse planète des cracks.

Qui sait, fort de ses exemples, l'OM recrutera peut-être cet été des joueurs qui seront appelés à jouer la finale de la plus prestigieuse des coupes d'Europe en 2020...