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"L'OM, c'est le Guiness Book des records en fait !"
InterviewPublié le 09/10 à 08:50

"L'OM, c'est le Guiness Book des records en fait !"

Azzeddine Ahmed-Chaouch cosigne un livre sur l'histoire de l'OM quelques jours après la disparition de Bernard Tapie, qu'il a vu pour la dernière fois lors de son procès. Interview.

Même si le timing est presque trop opportun, il n'est pas volontaire. Ce mercredi 6 octobre, quelques jours après la disparition de Bernard Tapie, l'ancien président de l'OM, Antoine Bréard et Azzeddine Ahmed-Chaouch sortent aux éditions Larousse un ouvrage "OM, premier pour toujours", qui fait la part belle à tous les records détenus par le club phocéen. Et donc forcément à Tapie, car il y est un peu pour quelque chose. Entretien avec le journaliste de Quotidien, qui ne manque jamais de clamer son amour du club phocéen dans l'émission de Yann Barthès.

Azzeddine, est-ce qu'on peut dire que, sans Bernard Tapie, ce livre compterait 100 pages de moins ? 

Azzeddine Ahmed-Chaouch : "C'est très bien dit. Clairement, l'ombre de Tapie plane sur ce livre. Quand on a commencé à l'écrire, évidemment qu'on s'est demandé si on le contactait. Mais il était déjà malade et il était hors de question qu'on l'embête, même pour un écrit. Mais c'est une lapalissade de le voir en filigrane de partout dans le livre. Dès qu'on interroge quelqu'un, il a un mot pour Tapie. On ne voulait évidemment pas coller à la triste actualité. Mais si on peut dire que c'est un hommage à son oeuvre, à sa réussite, j'en suis heureux en tant que journaliste et supporter de l'OM". 

En tant que journaliste justement, tu as été amené à couvrir ses procès. Quand on est supporter de l'OM, face à lui au tribunal, on doit avoir envie de lui parler de Waddle ou de Papin non ? 

A. A-C : "Bien sûr. Surtout que quand je l'ai vu malheureusement c'était pour une de ses dernières audiences pour l'arbitrage du crédit lyonnais. Déjà, en tant qu'afficionado de l'OM, on a tendance à oublier les affaires c'est normal, mais là en plus, vu son état de santé, sa combativité... Il y avait une Tapie-mania ces dernières semaines, ces derniers mois après son cambriolage où il s'est battu pour défendre sa famille. Il y avait une affection logique et si ce n'est pas à moi de juger, oui, ça me faisait de la peine de le voir dans ce tribunal. Et oui, j'avais envie plutôt qu'il me parle d'une anecdote sur l'OM, d'un joueur qu'il affectionnait particulièrement ou qui l'énervait. Ce qui m'avait marqué sur ce procès je peux le dire maintenant c'est qu'il se défendait et qu'il devait enlever son masque car il avait la voix blanche à cause de sa maladie, on avait du mal à l'entendre. Et j'avais été étonné par la juge qui lui avait ordonné de remettre son masque. Elle avait perdu l'adhésion de la salle à ce moment-là, tout le monde était du côté de Tapie". 

Là où ce procès est intéressant, c'est qu'il est d'actualité en 2021 alors qu'on parle d'une histoire des années 90, il fait le lien. 

A. A-C : "Ca résume bien la carrière de Bernard Tapie. Il n'est pas du genre à lâcher l'affaire. Il s'est senti lésé, il va jusqu'au bout. Et effectivement ce procès nous a replongé dans ces années-là, parce que le crédit lyonnais, c'était les années OM, c'était le Tapie qui gagnait, souriant, celui qui soulève la Coupe, qui a dit après Vata qu'il avait compris ce qu'il fallait faire pour gagner. En le voyant pendant le procès, on le voyait malade, mais on voyait aussi ce beau Tapie, fin, qui portait bien le costard et qui a amené l'OM sur le toit de l'Europe". 

Comment vous est venue l'idée de faire ce livre ? 

A. A-C : "Antoine Bréard est un très bon ami et il s'était penché pour Larousse sur les 50 ans du PSG en 50 histoires. Un jour autour d'une bonne bière je lui ai dit que s'il voulait raconter une histoire sur un vrai club, qui a gagné une coupe d'Europe, il fallait qu'il fasse un bouquin sur l'OM. Je l'ai mis au défi de venir s'intéresser à l'OM. C'est parti d'une blague mais on s'est mis sur le sujet. Avec cette idée "à jamais les premiers" mais on n'a pas pris le titre car il appartient aux Marseillais, on n'a pas cette prétention. Mais en se penchant sur l'histoire de l'OM, tu te rends compte que ce club, c'est le Guiness Book des records, il y a toute une série de records, de premières que d'autres n'ont pas réussi à battre, suivez mon regard vers Messi et le Qatar. J'ai pris un énorme plaisir à déterrer, exhumer, dénicher des histoires, des anecdotes où Marseille est premier. Cette phrase pour se protéger de nos adversaires, on constate que c'est la réalité, ce n'est pas un fantasme marseillais, une vanne provençale".

Sous le prisme des records, on a un angle pour revivre les 120 ans du club. 

A. A-C : "C'est pour ça que c'est un livre pour ceux qui ont pris les années 90 de plein fouet, mais aussi pour les nouvelles générations qui pensent que le foot a démarré avec MBappé et Messi. La belle histoire du foot français qui gagne, elle s'écrit d'abord avec l'Olympique de Marseille. J'avais oublié que l'OM était le premier club français à avoir battu l'Inter, le Milan AC, Manchester, Liverpool... ça valait bien une trentaine de chapitres".