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Gili : "Villas-Boas cherche des solutions"
InterviewPublié le 30/10 à 01:00

Gili : "Villas-Boas cherche des solutions"

L'ancien coach olympien s'exprime sur les difficultés actuelles de l'OM.

Entre la défaite face à Manchester et le report du match OM-Lens, l'OM traverse une semaine délicate. Un OM rattrapé par l'incertitude et les questionnements. Malgré une position tout à fait favorable en championnat, on sent aussi un André Villas-Boas irrité et gagné par le doute. Une période étrange analysée pour Le Phocéen par l'ancien coach olympien Gérard Gili, auteur du doublé coupe-championnat en 1989. Interview.

Quel est votre sentiment après la prestation de l'OM face à City ?

Gérard Gili : "C'est un match que l'OM a joué comme un sparring-partner, où il n'était pas au niveau dans tous les domaines. C'est le cas physiquement, avec des joueurs majeurs de la saison dernière qui sont complètement hors du coup, mais aussi parce que la réussite qu'avait cette équipe l'an passé n'est plus là. Tout cela génère une dynamique négative et une perte de confiance. Villas-Boas met un point d'honneur à défendre ses joueurs, mais j'imagine qu'il ne doit pas beaucoup dormir, car il cherche des solutions".

Vous voyez un entraîneur en difficulté ?

GG : "Pour moi, le problème vient d'abord d'un mercato incomplet. L'OM a recruté des joueurs là où il n'avait pas forcément besoin d'en prendre, et n'a pas recruté là où c'était essentiel. Résultat, c'est un entraîneur qui ne dispose pas de solutions aux postes où il y a des joueurs en difficulté".

Pourtant, l'effectif n'est pas plus faible que la saison dernière ?

GG : "Oui, mais il y avait un engagement total, un véritable esprit de groupe. Là, le fait qu'il n'y ait pas tout le monde au rendez-vous au même moment a détraqué le mécanisme. Du coup, ce groupe ne parvient pas à jouer, même dans cette Champions League pour laquelle il a fait tant d'efforts l'an dernier. Je pense qu'il faut arrêter de chercher des explications : on a un groupe très limité qui a donné 130 % de ses capacités l'an dernier et qui s'est qualifié en C1 en grande partie, à mon avis, grâce à l'arrêt de la Ligue 1. Là, on repart avec une équipe qui n'a pas été renforcée et qui a, de plus, été contrariée dans sa préparation".

D'où la nervosité actuelle et inhabituelle de Villas-Boas ?

GG : "Oui, on voit qu'il est nerveux. Dans ce métier, on est parfois obligé de défendre des choses auxquelles on ne croit pas. Par exemple, il savait que l'OM avait besoin d'un avant-centre et il ne l'a pas. Il est donc obligé de défendre devant la presse un mercato qu'il sait incomplet. J'ai connu ça dans ma carrière, et je sais que je n'aimais pas répondre à ces questions, car je ne pouvais pas dire que le mercato de mon club n'était pas bon. Dans ce cas, on essaie de répondre, mais tout le monde voit qu'on est à cran".

Enfin, le fait d'avoir une semaine pour s'entraîner avec le report d'OM-Lens est une bonne chose ?

GG : "Personnellement, je ne crois pas. Au contraire, Villas-Boas aurait certainement préféré jouer afin de tenter autre chose, d'autres compositions ou d'autres systèmes pour se recaler lui aussi. Là, il reste sur un non-match complet et sur beaucoup de doutes sur le système et les hommes qu'il a utilisés. Ce report laisse l'incertitude planer, alors qu'il aurait pu retrouver quelques certitudes avec ce match".