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Diarra : et pourtant, c'était écrit
InterviewPublié le 15/02 à 14:40

Diarra : et pourtant, c'était écrit

Si son arrivée à l'été 2015 ressemblait à un pari, son départ dix-huit mois plus tard ne surprend personne. En tout cas, pas ceux qui le connaissent. Pour les autres, et notamment les supporters marseillais, cette fin en queue de poisson est même un soulagement. En effet, le comportement de Lassana Diarra avec l'OM a écoeuré tout le monde, même les plus fervents admirateurs de ce milieu capable du meilleur sur le terrain, mais aussi du pire dans sa gestion de carrière et son rapport aux clubs qui l'emploient.

Il y a un an et demi, lors de l'annonce de son arrivée, Le Phocéen avait contacté Roland Sheubel, ancien conseiller sportif d'Arsène Wenger à Arsenal, le deuxième club de Premier League de Diarra. S'il n'avait aucun doute sur le niveau sportif du joueur, il émettait quelques réserves sur son esprit club. Dix-huit mois plus tard, nous l'avons rappelé pour recueillir son sentiment sur cette fin qu'il pressentait. Interview :

Le Phocéen : Êtes-vous surpris par l'aventure Diarra à l'OM ?

Roland Sheubel : "Ça me déçoit, mais ça ne me surprend pas du tout. Lors des quelques mois où il a joué avec l'OM, il a prouvé qu'il avait toujours son talent et son influence sur le jeu. Et c'est d'autant plus regrettable de le voir une fois de plus quitter un club de cette manière-là, sur une mauvaise image. Je ne sais pas pourquoi il a toujours ce problème. Cela a commencé à Arsenal et ça ne s'est pas arrêté depuis"

- Comment l'expliquez-vous, cela fait partie de sa personnalité ?

RS : "Certainement parce que chez lui la règle économique prend le dessus sur la règle sportive, et à un moment donné, le football vous le fait payer. Il est victime de ses propres choix philosophiques, si on peut dire, en ne donnant jamais la priorité au sportif et il paye les pots cassés. On le voit avec cette amende qu'il doit payer. Du coup, il doit encore partir libre pour essayer de trouver un club qui l'aidera à la payer. Quand on fera le bilan, il n'aura recueilli que 20 ou 30% de la carrière qu'il aurait pu avoir. Un tel talent gâché, c'est consternant..."

- À Arsenal, il était déjà à part dans le vestiaire ?

RS : "On ne peut pas dire qu'il était très sociable. Un garçon assez secret et individualiste, ce qui ne passait pas à Arsenal où l'esprit de famille est très développé. Il restait à la marge et ne donnait pas toute l'étendue de son talent. C'est dommage, car il aurait pu y faire une grande carrière, il a vraiment la science du football et aurait pu jouer partout. Il n'y a qu'à voir les clubs où il est passé, mais sans vraiment être allé au bout. Encore une fois, c'est dommage"

- Il a peut-être aussi été mal conseillé ?

RS : "C'est très possible, cela arrive souvent dans des choix de carrière, malheureusement. Il est peut-être trop perméable à l'influence de son environnement. On m'a souvent dit que ce n'était pas un mauvais garçon, et c'est sûrement vrai. Malheureusement, cela ne l'a pas empêché de faire de très mauvais choix et de gâcher un très grand talent".