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OM : non, Sampaoli n'a pas que des détracteurs
Autour de l'OMPublié le 24/02 à 01:00

OM : non, Sampaoli n'a pas que des détracteurs

Le futur coach de l'OM suscite toutes sortes de commentaires. Certains négatifs, mais aussi beaucoup de positifs.

Entre le journal L'Équipe et les supporters de l'OM, ce n'est pas franchement le grand amour, et ce n'est pas en ce moment que la relation devrait s'améliorer. En effet, dans un article publié mardi et consacré à l'arrivée imminente de Jorge Sampaoli à l'OM, le quotidien sportif interroge des journalistes et consultants brésiliens sur le désormais ex-technicien de l'Atlético Mineiro, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le coach argentin ne fait pas l'unanimité. "Imprévisible, instable, sans équilibre émotionnel...", tout y passe, y compris un dirigeant de l'Atlético Mineiro qui déplore avoir misé autant d'argent sur un homme "fermé au dialogue". Soyons honnêtes, depuis les premières rumeurs sur son arrivée, nous avons beaucoup enquêté sur Sampaoli en Argentine et au Brésil, et nous avons effectivement entendu ce genre de reproches à plusieurs reprises. Mais, inversement, plusieurs spécialistes nous ont aussi dressé des portraits élogieux de ce technicien qui, de par son caractère, ne fera jamais l'unanimité, et il est bon de le rappeler à ceux qui ne veulent entendre qu'un seul son de cloche.

"Il a ramené Santos et l'Atlético sur le devant de la scène, en deux saisons, il a même réalisé un travail titanesque avec ces deux clubs"

Au-delà des envolées sur son caractère volcanique, beaucoup de critiques résident sur son échec à la tête de la sélection argentine lors du mondial 2018. Certes, l'équipe des Messi, Mascherano, Di Maria et Agüero s'est arrêtée en 8es face à la France, mais Sampaoli est loin d'être le seul coupable, comme l'expliquait dimanche au Phocéen la journaliste Véronica Brunati, l'une des meilleures spécialistes de l'Albiceleste : "On retient surtout ça, mais ce n'était pas de sa faute. Il a dû composer avec des stars vieillissantes comme Javier Mascherano et d'autres qui n'ont finalement rien gagné sous ce maillot. L'équipe était en déclin et il n'a pas su sortir au bon moment des joueurs qui étaient considérés comme des vaches sacrées, mais qui l'aurait fait ?" Personne, au vu des échecs répétés de ses innombrables prédécesseurs depuis la Copa America de 2013 et ceux de son successeur Lionel Scaloni. On lui reproche aussi ses échecs en dehors de son palmarès au Chili, mais là non plus ce n'est pas tout à fait vrai. "Il faut rappeler qu'il a fait un excellent départ avec Séville avant de rejoindre la sélection. Et puis on ne parle pas assez des performances qu'il vient de réaliser au Brésil avec Santos puis l'Atlético Mineiro", rappelle Brunati. Des performances un peu enterrées par son coup de sang du weekend dernier, mais qui ne sont pas passées inaperçues au pays du football-roi. "Il a ramené ces deux équipes sur le devant de la scène, explique le spécialiste du foot brésilien Dominique Baillif. En deux saisons, il a même réalisé un travail titanesque avec ces deux clubs, notamment à Santos où il a proposé un jeu très attractif avec des moyens limités" Et pour revenir sur son passage à Séville, Sampaoli y a entraîné un certain Adil Rami, et l'ancien défenseur olympien livre aussi un autre son de cloche : "Je pense qu'il a le bon profil, expliquait-il dans L'Equipe. Il s'en fout des on-dit et des critiques. Il est focalisé sur son travail et ça, c'est une bonne nouvelle. Si tu as un mec nonchalant, qui ne fait pas les efforts, il va prendre cher !" Effectivement, un peu d'autorité dans l'effectif actuel de l'OM ne devrait pas faire de mal.

"C'est un personnage sanguin, clivant, donc caricaturable, mais c'est un vrai technicien capable de proposer un jeu très spectaculaire"

Pour en revenir aux critiques reçues par Sampaoli dans son propre pays, elles existent, effectivement, mais elles sont aussi souvent accompagnées du bon revers de la médaille, comme nous l'expliquait récemment Renato Civelli : "C'est d'abord un caractère très fort, explosif même. En Argentine, il a eu des clashs avec des joueurs, en club comme en sélection. Après, il a quand même la réputation d'un très gros travailleur. En fait, il est difficile à gérer à cause de ça, que ce soit avec les joueurs ou le staff. On peut le comparer à Marcelo Bielsa pour ce côté très singulier, très directif, c'est la même école. Il faut aussi rappeler qu'il a eu des résultats exceptionnels au Chili, que ce soit en club ou à la tête de la sélection avec qui il a gagné la Copa America. Mon frère, qui est aussi footballeur, l'a eu comme coach à l'Universidad de Chile, et ça s'est très bien passé". Une immense réussite au Chili qui n'est pas passée inaperçue et qui fausse peut-être un peu la perception de ce que Sampaoli a fait par la suite à Séville et avec l'Argentine, car ses titres se sont effectivement arrêtés là. Pour autant, cette Copa America 2015 n'est pas de l'histoire ancienne et reste une véritable performance pour l'Argentin. "On dit aujourd'hui qu'il n'a fait que continuer le travail de Bielsa avant lui avec le Chili, mais c'est très réducteur, explique Maxime Masson, journaliste du site Ultimodiez.fr. Gagner une Copa America avec cette équipe était et reste un exploit. Bien sûr, son aventure avec l'Argentine n'a pas été une réussite, mais on a tort de dire la même chose sur son passage à Séville juste avant (2016-2017). Une équipe qui vient de perdre des pointures comme Gameiro, Krychowiak et Banega et à laquelle il impulse un impact très fort pendant plus de six mois avec des matches spectaculaires et un style de jeu magnifique. Malheureusement, ça n'a pas duré à partir du moment où l'Argentine l'appelle pour reprendre la sélection à la fin de la saison. Mais il a tout de même obtenu le deuxième meilleur résultat du club en championnat en termes de points. C'est un personnage sanguin, clivant, donc caricaturable, mais c'est un vrai technicien capable de proposer un jeu très spectaculaire." Sanguin, spectaculaire... des qualificatifs qui ne devraient pas déplaire au public marseillais. En tout cas, pas de quoi l'enterrer avant même son arrivée...