Maxime Lopez : un arrêt au stand pour mieux revenir ?

Il y a de cela encore quelques semaines, Maxime Lopez était un titulaire en puissance à l'OM et une future recrue potentielle du Barça, qui voyait en lui le digne héritier du maître à jouer Xavi Hernandez. Rien que ça ! Mais depuis, le minot a fait les frais de la mauvaise passe olympienne et l'équipe s'est remise à gagner sans lui. De son côté, le Barça aurait lâché l'affaire, l'estimant un peu trop juste physiquement. Une inversion de la courbe cruelle, mais aussi un raccourci un peu facile, à la hauteur de ce que peut générer le football, et l'OM en particulier, en terme d'excès, que ce soit dans la louange ou dans l'exécution express. De quoi rappeler que Maxime n'est autre qu'un gamin doué de 19 ans, exposé au rayon X olympien bien avant même d'avoir foulé une pelouse de Ligue 1. Ailleurs, à Nantes ou à Metz, sa baisse de régime n'aurait pas fait une ligne dans la presse, mais il joue à l'OM, avec les avantages et les inconvénients qui vont avec. On l'a vu avec la résurrection flash d'un Amavi passé de la D2 anglaise à l'équipe de France, on l'a aussi constaté avec un Rudi Garcia passé du statut de chef de file des coachs français à celui de fossoyeur de l'OM en quelques matches, puis redevenu bankable trois victoires plus tard...

C'est la réflexion que doit avoir Maxime Lopez actuellement, sans s'enfermer dans une frustration qui ne peut que lui être néfaste. Il doit continuer sa progression sans s'attarder sur la pression inhérente au maillot qu'il porte, comme nous l'explique son ancien coach au centre de formation Thomas Fernandez : "Quel joueur n'a pas de baisse de forme au cours d'une saison ? On est allé trop vite avec lui. Il y a des joueurs aussi jeunes que lui dans le championnat, mais lui joue dans l'un des plus grands clubs français, et c'est différent, c'est deux fois plus dur. Tout le monde connait ses qualités, c'est un milieu qui excelle quand l'équipe a le ballon, et il est normal de moins le voir quand l'équipe tourne un peu moins bien. De plus, le changement de système le pénalise forcément puisqu'il est taillé pour le 4-3-3 avec une pointe basse et deux meneurs. Il doit travailler pour s'adapter à cette nouvelle donne".

La pression du jeune marseillais lâché dans la fosse aux lions du Vélodrome, Fabien Laurenti la connait. En 2002, il débute sous le maillot blanc à 19 ans et fait une vingtaine d'apparitions avant de poursuivre à Ajaccio, Lens, Brest ou Arles-Avignon. Pour le Phocéen, il décrypte la passe difficile du jeune meneur marseillais : "On est tous surpris de son début de saison après avoir fait des débuts très remarqués la saison dernière. Mais on s'est sûrement emballés trop vite, comme on sait le faire ici à Marseille. Pour un jeune joueur comme lui qui part très fort, le plus dur est toujours de confirmer, et il n'est absolument pas surprenant de le voir un peu dans le dur actuellement. D'ailleurs, je trouve que le coach a raison de le mettre un peu sur le banc, ça va lui faire du bien. Il doit aussi s'adapter à Luiz Gustavo, alors qu'il s'entendait très bien avec Vainqueur la saison dernière. Il est aussi victime de la baisse de niveau de l'équipe, car en dépit de la troisième place, il ne faut pas se voiler la face, ça tourne moins bien au milieu. Mais ce qui arrive à Maxime n'a rien d'étonnant, car on sait que le maillot de l'OM est très lourd à porter quand on est un jeune formé au club, on n'a pas le droit à l'erreur. Il le sait et je pense qu'il est prêt à vivre ça, car on est prévenu dès le centre de formation".

Avec le calendrier à venir, Maxime Lopez aura à coup sûr de nombreuses occasions de montrer de nouveau le bout de son nez d'une manière ou d'une autre. D'ici là, son séjour avec l'équipe de France Espoirs va lui permettre de s'aérer, histoire de revenir gonflé à bloc. On ne demande que ça...