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LdC : pourquoi les aventures OM et PSG sont incomparables
Autour de l'OMPublié le 22/08 à 15:00

LdC : pourquoi les aventures OM et PSG sont incomparables

Les Parisiens vont tenter de remporter une deuxième Champions League pour un club français dimanche. Mais la comparaison avec l'OM s'arrête là.

Dimanche soir, les supporters du PSG pourront finalement se promener avec leur maillot dans le centre-ville de Marseille et c'est tant mieux. Mais, ce début de polémique est venu alimenter l'interminable débat qui veut opposer la victoire de l'OM sur le Milan AC en mai 1993 avec celle possible du PSG dimanche soir face au Bayern. Un débat bien pratique pour alimenter les JT en mal de sensation, mais qui, si on se penche intelligemment sur le sujet, n'a pas vraiment lieu d'être. Pourquoi ? Parce que si les Parisiens sont effectivement en position de soulever une deuxième coupe aux grandes oreilles pour la France, la comparaison entre les deux épopées s'arrête là. Et il n'est pas question ici de fanfaronner, car le PSG n'a pas volé sa place en finale et ses supporters sont tout à fait en droit d'atteindre dimanche soir l'extase que nous avons connue il y a 27 ans. Seulement, les deux aventures ne sont pas transposables dans le sens où le football français et surtout le football mondial ont beaucoup changé.

"C'était l'aventure d'une ville de province rebelle, d'un président et d'un état d'esprit. On était comme Saint-Etienne vingt ans plus tôt"

En effet, tous les acteurs et spectateurs de l'épopée de la bande à Boli se souviennent de ce soutien populaire qui les a portés jusqu'au bout du rêve. Pas seulement du soutien de leurs supporters, mais aussi celui de tout un pays au palmarès encore vierge dans cette compétition. "Ce n'était pas du tout la même chose, se souvient l'ancien défenseur central Bernard Casoni pour Le Phocéen, lui qui a aussi vécu la finale perdue de 1991 à Bari. C'était l'aventure d'une ville de province rebelle, d'un président et d'un état d'esprit. On était comme Saint-Etienne vingt ans plus tôt, avec tout un pays derrière nous. On ne parlait que de ça, on passait au 20 heures de TF1, dans toutes les émissions de divertissement. C'était une aventure collective, alors que Paris a mis des moyens colossaux depuis huit ans dans ce but précis de gagner la Champions League. Il y a une forme de logique de les retrouver là, et je pense aussi à Manchester City qui dépense encore plus depuis dix ans sans y parvenir. Nous, on dégageait autre chose, plus de sympathie, de générosité, et les gens s'identifiaient. C'est normal, car le football a beaucoup changé".

"Ce n'était pas le même football. On sentait que ça poussait derrière nous, c'était l'affaire de tout un pays"

C'est justement ce changement de visage qui fait pencher la balance. Déjà, les victoires de l'équipe de France 1998, 2000 et 2018 sont passées par là, faisant de la France une nation majeure du football. Mais il y a eu aussi et surtout l'arrêt Bosman, qui donne un PSG avec seulement deux titulaires français dans ses rangs, alors que l'OM de 1993 ne comptait que trois étrangers (Pelé, Völler, Boksic), tout comme le Milan AC. "On jouait presque tous chez les Bleus, se rappelle Bernard Casoni. Ce n'était pas le même football. On sentait que ça poussait derrière nous, c'était l'affaire de tout un pays. Tout le monde avait pleuré avec nous à Bari et tout le monde s'est vengé deux ans plus tard. C'est une vraie histoire. De son côté, Paris multiplie les gros transferts et son effectif parle beaucoup moins aux gens. Ça ne les empêche pas de mériter d'être là aujourd'hui et ça ne me dérange pas de les voir gagner dimanche, car je préfère voir une équipe française s'imposer pour notre football. Mais, ce n'est pas la même chose". Voilà, ce n'est pas la même chose, tout simplement. Un élan populaire n'est pas accessible pour n'importe quelle équipe. Ce fut le cas pour l'OM, pas pour le PSG. Peut-être plus tard, mais pas pour le moment. Ne confondons pas les deux aventures, elles sont incomparables.