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Fair-play financier : comment l'OM a échappé au pire
Autour de l'OMPublié le 20/06 à 01:00

Fair-play financier : comment l'OM a échappé au pire

Grâce aux assouplissements décidés par l'UEFA, l'OM n'a écopé "que" de sanctions financières et pourra donc jouer la Champions League.

Jeudi dernier, le comité exécutif de l’UEFA statuait sur le fair-play financier, avec une modification des règles pour aider les clubs à faire face à la crise du coronavirus. Comme prévu, l’institution européenne a décidé d’assouplir ses positions dans le but de laisser respirer les clubs durant la période du mercato, et plus généralement pour leur permettre d'assumer les pertes causées par la pandémie. Résultat, les clubs auront un an de plus pour faire valider leurs comptes sur cette saison, et les exercices 2020 et 2021 seront regroupés. De bonnes nouvelles, sauf que l'UEFA a également précisé que les clubs déjà sanctionnés ou sous le coup d'un accord de règlement antérieur n'étaient pas forcément sortis d'affaire, et c'était évidemment le cas de l'OM. Mais, comme l'avait annoncé à plusieurs reprises Jacques-Henri Eyraud, l'OM est bien passé entre les mailles du filet. En effet, l'UEFA a décidé hier vendredi d'infliger à l'OM une amende de 3 millions d'euros. L'instance européenne prélèvera également 15% des gains du club en Ligue des Champions lors des deux prochaines saisons. Une sanction accompagnée d'une limitation à 23 joueurs inscrits sur les trois prochaines saisons européennes. Autant dire un moindre mal, car le coup est vraiment passé près.

Eyraud était confiant, les suiveurs du dossier beaucoup moins...

Il y avait en effet de quoi trembler, et c'est certainement ce qu'a fait l'OM, jusqu'au verdict de la Chambre de jugement. Cette crainte, l'OM l'a pourtant écartée ces dernières semaines par la voix de Jacques-Henri Eyraud, lui qui a affirmé à plusieurs reprises que ces éventuelles sanctions à venir ne concerneraient pas la participation du club pour la Champions League la saison prochaine. On ne peut pas véritablement parler de garanties données à JHE par l'UEFA, puisque le président utilisait plutôt le conditionnel, mais il avait l'air sûr de son fait et il a eu tout juste. Pourtant, de nombreux observateurs persistaient à penser que l'OM n'était pas à l'abri d'une très mauvaise surprise, compte tenu du déficit abyssal que le club affiche saison après saison. Du coup, les supporters continuaient de serrer les fesses, même si un indice nous poussait quand même à être optimistes. En effet, on pouvait estimer que si André Villas-Boas a accepté d'honorer sa dernière année de contrat, ce n'est pas par passion pour la Ligue 1, mais bien pour disputer avec son groupe la plus belle des compétitions européennes. Ce sera donc le cas.

Granturco : "Ils avaient de quoi aller devant l'UEFA en prouvant qu'ils auraient pu être prêts si le mercato s'était déroulé normalement"

Toutefois, soyons honnêtes. Si l'OM s'en tire à si bon compte, il le doit beaucoup, et même énormément à une crise sanitaire qui a complètement bouleversé les règles du jeu. C'est ce qu'explique au Phocéen l'un des plus fins connaisseurs des arcanes de l'UEFA, l'avocat spécialiste du sport Thierry Granturco. Pour lui, les dirigeants olympiens disposaient d'un excellent argument pour arrondir les angles et c'est ce qu'il devait plaider devant les juges de l'ICFC : "Il aurait été totalement injuste que l'OM soit exclu de cet assouplissement du FPF. Évidemment, le club s'était engagé à vendre pour 60 M€ avant le 30 juin, mais il n'a échappé à personne que cette date avait explosé en vol avec la crise et l'arrêt des championnats qui a suivi. De fait, les dates du mercato estival 2020 ont été décalées parce que les grands championnats européens ont repris. Cette échéance n'a donc plus de sens puisque le marché va se poursuivre jusqu'à début octobre. C'est pour cela que je restais assez optimiste pour l'OM. Pour moi, une équipe de dirigeants et de juristes bien huilée pouvait légitimement plaider ça et obtenir une certaine souplesse. Ils avaient de quoi aller devant l'UEFA en prouvant qu'ils auraient pu être prêts si le mercato s'était déroulé normalement, et c'est aussi le cas devant la DNCG d'ailleurs. Là, compte tenu de ce mercato décalé, il est facile d'expliquer que l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne ou l'Italie vont différer leurs achats, et que ce n'est pas avec le mercato franco-français que l'OM pourra obtenir ces 60 M€. Cet argument, ajouté aux pertes de droits TV, billetterie et sponsoring entraînées par l'arrêt de la L1, tenait parfaitement. Car si les juges de l'ICFC sont raides, ils sont quand même conscients de cette particularité française. L'OM avait de bonnes chances de l'emporter, ou au moins de limiter la casse". C'est ce qui s'est passé, même si l'OM devra quand même passer à la caisse et va perdre de jolies sommes sur le coup. Mais l'essentiel est sauvé !