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Alvaro/Neymar : comment fonctionne la commission de discipline
Autour de l'OMPublié le 29/09 à 20:30

Alvaro/Neymar : comment fonctionne la commission de discipline

La commission de discipline de la LFP devrait rendre son verdict demain mercredi dans l'affaire Alvaro/Neymar.

Mercredi, l'affaire Alvaro / Neymar devrait connaitre son épilogue. On parle ici au conditionnel, car dans un dossier d'une telle sensibilité médiatique, on imagine qu'un verdict juste et définitif ne sera pas évident à rendre. En attendant, on peut s'intéresser au fonctionnement de la commission de discipline de la LFP et au contexte qui attend le défenseur espagnol et ses défenseurs demain. Pour cela, Le Phocéen a fait appel à un habitué : l'ancien directeur de la sécurité et de l'organisation de l'OM entre 2000 et 2017, Guy Cazadamont. Interview :

Comment peut-on décrire le déroulement d'une commission de discipline ?

Guy Cazadamont : "Tout d'abord, le délégué du match concerné détaille son rapport, ainsi que celui de l'arbitre. Après, cela dépend en fonction de la présence d'une instruction ou pas sur le dossier, et c'est ce qui se passe avec Alvaro et Neymar. Logiquement, les deux joueurs sont convoqués, en présence des juristes des deux clubs, des avocats, et bien sûr des dirigeants, qu'il s'agisse des présidents ou des directeurs généraux. Là, ce sera probablement par visioconférence compte tenu de la situation".

Qui dirige les débats ?

GC : "Il s'agit du président de la commission Sébastien Deneux, que je connais bien pour avoir eu souvent affaire à lui lorsque j'étais directeur de la sécurité de l'OM. Il mène les débats avec ses assesseurs à ses côtés. En tout, la commission est constituée d'une dizaine de personnes, et tous posent des questions".

Comment se passent ces débats ?

GC : "Il y a d'abord un rappel des faits et un visionnage complet des images concernées. Il y a aussi éventuellement les rapports des enquêtes, s'il y a instruction, par ceux qui les ont menées. Ils posent des questions aux joueurs en cause pour avoir leurs versions et leurs explications. Ces derniers répondent, avec évidemment les avocats et les juristes des deux clubs".

Peut-on assister à des ambiances tendues ?

GC : "Oui, bien sûr, selon les dossiers et s'il y a des antagonismes entre les clubs concernés. Mais c'est surtout tendu entre eux, et c'est au président et à ses assesseurs de ramener tout le monde à la raison".

Pensez-vous que ce sera le cas entre le PSG et l'OM ?

GC : "Oui, car c'est déjà un dossier très tendu ou chacun défend très gros. Mais, à mon avis, on risque d'attendre encore pour avoir le verdict final, car c'est une affaire très compliquée. Il se peut que les sanctions tombent, mais là, on se base sur des images qui doivent être interprétées, qui existent ou pas. On va avoir des avocats qui vont aller jusqu'au bout du bout, donc les décisions justes vont être extrêmement difficiles à prendre. Ils doivent quand même trancher avec des éléments clairs, et là on parle de paroles très difficilement déchiffrables, voire invisibles sur les images. On ne peut pas condamner dans le doute".

Enfin, peut-on avoir confiance en l'impartialité de cette commission ?

GC : "Je sais que les supporters la trouvent toujours trop sévère, voire orientée. Mais avec mon expérience, pour y être allé une bonne cinquantaine de fois, je les ai toujours trouvés à l'écoute. On a réussi à faire passer des amendes de 50 000 euros à 5 000. Après, on a toujours le sentiment que l'OM est particulièrement visé, notamment dans des dossiers que j'ai défendus sur des fumigènes ou des bagarres. Ce ressenti d'injustice existe, mais j'ai généralement été écouté, à condition que le dossier soit bien défendu, évidemment. Là, on ne parle pas de récidive, donc les décisions devraient rester dans la logique par rapport aux faits".