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Stop avec l'absence de Bielsa !
SaisonPublié le 30/06 à 07:00

Stop avec l'absence de Bielsa !

Les joueurs de l'OM sont actuellement en Catalogne pour un premier stage. Ils ont déjà repris depuis une semaine et, comme la saison dernière, ils enchaînent les tests sans leur entraîneur en chef. Pas de quoi être choqué, cela est arrivé trois fois lors des quatre dernières années. Seul Elie Baup était là à la rentrée, fin juin 2013, et il avait perdu son poste cinq mois plus tard. Comme le football est aussi une histoire de superstition... Comme la saison dernière, Marcelo Bielsa n'était donc pas là pour voir ses joueurs à la reprise passer sur la balance et se voir remettre leurs nouveaux équipements. Son retour est programmé pour la semaine prochaine. 15 jours de décalage qui font beaucoup parler et se déchirer une nouvelle fois les pros et les anti-Bielsa. 

Des sarcasmes

C'est Pierre Ménès qui a ouvert la mèche sur Twitter : "Donc Bielsa prolonge ses vacances jusqu'à début juillet et tout le monde trouve ça normal". Il a été suivi ce dimanche par José Anigo à qui Stade 2 consacrait un reportage : "C’est comme si vous faisiez une rentrée des classes sans le prof. Si c’était un entraîneur français, n’importe lequel, que diraient les médias, les supporters ou les dirigeants ? Aux entraîneurs français on ne le permet pas ce genre de choses. Il a de la chance. Il jouit d'une telle notoriété que beaucoup de choses passent. Il est adulé à Marseille, tant mieux, mais à un moment donné, il faudra gagner quelque chose. Ça ne dure qu'un temps tout ça". Bielsa, coach méthodique obsédé par le détail, qui a consacré sa vie au football, se serait bêtement rendu prisonnier de négociations qui traînent en longueur concernant sa prolongation pour mieux prendre le club en otage, en rentrant au pays pour enchaîner les asados sur le compte de la législation française et de ses semaines de congés payés ?

Une explication

Comme de nombreux entraîneurs à travers l'Europe et depuis la nuit des temps, Marcelo Bielsa aime prendre de la hauteur en donnant de l'importance à ses adjoints. C'est aussi le cas d'un entraîneur français tiens, Laurent Blanc, qui laisse Jean-Louis Gasset animer les séances. Sachant qu'il demande beaucoup aux joueurs et qu'il est craint, le coach argentin a donc choisi une solution claire pour convaincre son groupe de reprendre dès le 22 juin alors qu'il n'y aura pas de tours préliminaires d'Europa League à disputer dans l'été. L'accord est tacite : la reprise sera légère et, comme Bielsa ne souhaite pas corrompre sa réputation et son exigence, il laisse ses ouailles faire sans lui. Cela permet en outre à ses adjoints, Quiroga, Van Winckel et Passi, de gagner du crédit, de devenir un peu plus auprès du groupe ce ciment si précieux dans les moments difficiles que l'on peut rencontrer dans une saison. Pour sa première saison, il a laissé Jan Van Winckel annoncer au groupe un certain nombre de décisions. Elles étaient prises par Bielsa mais le coach tenait à ce que le préparateur physique qui les annonce, pour lui donner de l'importance. Mais cela prenait plus de temps et, du coup, une partie du groupe a tenu le Belge pour responsable d'éventuels couacs au niveau de l'organisation et du timing. Conscient de son erreur, l'ancien sélectionneur argentin veut que son staff ait tout son crédit et la confiance du groupe à l'aube d'une nouvelle saison. Les comptes rendus au jour le jour en Espagne ne disent pas autre chose. Des sourires, des activités ludiques, pas de foncier ou le parcours qualifié de militaire comme la saison dernière à la Commanderie par une partie de la presse. Bielsa applique tout simplement la technique du bon flic/méchant flic, connu par ceux qui se sont un jour retrouvés devant un interrogatoire dans un film ou une série policière. Avec son retour, au cours de la semaine prochaine, les choses sérieuses vont commencer. 

Bielsa a tout calculé ?

Le club, qui ne veut pas devancer Bielsa dans sa communication par peur de ne pas le voir prolonger, n'a évidemment pipé mot, laissant la voie libre à ceux qui ne veulent voir qu'une situation qui frise avec l'amateurisme, entre une direction qui se laisse marcher sur les pieds et un entraîneur qui pose lui-même ses CA dans le tableau de l'entreprise. Mais avec "El Loco", rien n'est décidément laissé au hasard. Avant la mi-juin, alors qu'il se trouvait encore dans la région pour travailler sur la future saison, il était allé prendre un bain dans une calanque de La Ciotat. Une sortie en vitesse où des plagistes l'avaient évidemment reconnu. Une manière habile pour le technicien pour faire savoir qu'il était là et non en Argentine. Outre le fait de mettre sa direction sous pression avec le mercato puisqu'il n'a toujours pas resigné, laisser les sarcasmes s'accumuler avant son retour lui permet de faire passer un message à ceux qui le défendent à Marseille : les opposants sont nombreux, déjà prêts à bondir au moindre accroc. Y a-t-il plus fédérateur dans le football ?