Demain se prépare aujourd'hui
L'OM s'est imposé à Angers. Le maintien est assuré. Ce n'est pas vraiment une surprise, mais même le pire des scénarios catastrophes n'y pourra rien, l'équipe olympienne sera en Ligue 1 la saison prochaine. Seule certitude à l'heure actuelle. Car c'est toujours le flou en ce qui concerne la présidence du club, le staff, le poste d'entraîneur et bien évidemment l'effectif où il n'y a pas un seul joueur qui peut affirmer qu'il sera là l'an prochain. C'est devenu une habitude dans le football moderne. Ce qui change avec cet OM c'est qu'il y en a beaucoup, en revanche, qui savent déjà qu'ils ne seront plus là.
Mais cela marche aussi dans l'autre sens. Après tout, on ne sait jamais. Rien n'est encore signé par exemple concernant Benjamin Mendy ou Michy Batshuayi, si ce n'est leurs prolongations l'hiver dernier. Si le club, avec l'arrivée, par exemple, d'un nouvel investisseur, retrouve de l'ambition, rien ne dit qu'il ne soit pas possible de les conserver encore une saison, en leur faisant comprendre qu'il vaut mieux partir de Marseille en ayant réussi à mettre tout le monde d'accord. S'il est impossible de savoir de quoi l'avenir de l'OM sera fait, il y a néanmoins certaines choses qui reviennent immanquablement dans le football. Une saison, cela se prépare. Et dès la fin de la précédente. A la fin de l'exercice 2011-2012, Didier Deschamps et sa formation finissent en roue libre. L'entraîneur a beau être sous contrat, il sait qu'il est impossible de repartir dans de telles conditions. Mais n'insultant jamais l'avenir, il décide d'aligner pour les derniers matchs un onze avec deux attaquants qui ont besoin de temps de jeu : Jordan Ayew et André-Pierre Gignac. Le premier s'est plus fait remarquer pour son comportement que par ses buts, le second a contribué à l'agitation de la saison pour son clash avec son coach. Autant dire qu'ils ont été sifflés plus d'une fois par les supporters. Mais la saison suivante, l'OM a fini deuxième du championnat grâce à un André-Pierre Gignac retrouvé devant (18 buts). Et quand APG n'était pas disponible, c'est Jordan Ayew qui a fait le travail (10 buts).
Difficile aujourd'hui de se dire que l'OM va retrouver les sommets avec Rekik, Barrada, Alessandrini ou encore Zambo Anguissa. Mais en football, tout est possible. Dans un rôle peut-être plus limité mais clairement défini, emmené par de réels cadres et un projet lisible, ces éléments peuvent enfin tourner à plein régime. Ce qui sera plus qu'utile car jamais une équipe ne change vraiment du tout au tout en une intersaison. Et si l'enveloppe de recrutement ne permet pas de faire un onze en intégralité, il sera peut-être plus intelligent de mettre le paquet sur un élément par ligne capable de tirer le groupe vers le haut plutôt que sur une dizaine de joueurs corrects. Ceux-ci, l'OM les possède déjà, ils manquent juste un peu de confiance. En eux, en leurs partenaires. Avec cette victoire à Angers, où ils ont aussi retrouvé le goût d'un jeu plus simple, ils se sont peut-être mis dans le sens de la marche. Avec deux victoires supplémentaires contre Reims et à Troyes, ils pourraient prouver que l'avenir du club peut s'inscrire avec eux. Des certitudes en plus, ça ne serait pas du luxe.