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Billel Omrani III : la revanche
SaisonPublié le 13/01 à 07:00

Billel Omrani III : la revanche

Billel Omrani a marqué son premier but en Ligue 1 à la Mosson vendredi. Un vrai but d'attaquant, de renard, ce qui ne veut pas dire un but tout fait, loin de là. Le contexte n'a pas amené le jeune attaquant à crier sa joie. Comme il est de coutume, il a pris le ballon dans les buts adverses, l'a ramené dans le rond central et a encaissé une tape amicale de Gignac dans la nuque. Pourtant, il y a fort à parier que cela devait bouillir dans la tête du jeune attaquant (21 ans). Rod Fanni n'est désormais plus le seul joueur revenu du "loft". Et si ce n'est qu'un but sur une deuxième entrée en Ligue 1 cette saison, Omrani voit plus loin, gardant la foi dans l'impartialité de son entraîneur, comme il le confiait dimanche à La Provence : "Bielsa fonctionne comme ça et j'espère que ce n'est que le début". Alors que l'OM doit faire sans Alessandrini, André Ayew et Barrada, le numéro 19 se verrait bien pointer à nouveau le bout de ses crampons pour le reste de la saison. Certains assidus de la Commanderie pourront trouver l'ambition un poil démesurée, mais ce n'est pas grand-chose à côté du Real Madrid, de Manchester City ou du Bayern Munich, dont les noms étaient mentionnés à côté d'Omrani dans des articles il y a encore quelques années.

Entre buzz et réalité

Car en catégorie de jeunes, que ce soit avec l'OM ou avec l'équipe de France, Billel Omrani cassait tout sur son passage. Il enchaînait les buts comme des perles, faisant parler des capacités physiques nettement au-dessus de la moyenne. C'est que le jeune Billel, né à Forbach, est issu d'une famille portée sur le sport. Sa soeur Yasmina, recordwoman en Lorraine en heptathlon, lui a appris à courir alors que son frère, Abdelhakim est une des pépites du centre de formation de Lens. Interrogé par le Républicain Lorrain, ce dernier avoue d'ailleurs avoir en rêve dans le foot : "Jouer au Real Madrid avec Billel". Quand même. Recruté dès le plus jeune âge par l'OM, il signe pro en 2011 alors qu'il n'a pas encore fait une seule apparition en compétition officielle. C'est qu'il faut faire vite, le Bayern Munich et Manchester City s'arracheraient sa signature. En mars, l'OM le fait signer pour trois ans avec deux années supplémentaires en option. L'été suivant, alors qu'il vient tout juste d'être nommé sélectionneur, il se murmure que Vahid Halilhodzic souhaiterait le convoquer avec l'Algérie ! Buzz savamment orchestré ou réalité ? Toujours est-il qu'Omrani ne voit pas sa carrière décoller. Avec Deschamps, il ne prend part qu'à trois bouts de matchs, contre Le Havre en coupe de France notamment. A la fin de la saison, Anigo jure qu'il ne signera plus de tels contrats à des jeunes qui n'ont rien prouvé. Terrible désaveu qui ne s'arrange pas avec la venue d'Elie Baup. L'entraîneur a pour conseiller un agent dont Omrani veut se séparer à tout prix. Il cherche alors à être prêté en Ligue 2. Mais lorsqu'il est aligné avec les jeunes ou avec la réserve, il est clairement le plus mauvais élément. Et Baup le fait rentrer à Bordeaux, avec Apruzesse, où il ne récolte qu'un avertissement. "En fait, il était fort dans les catégories de jeunes car il était au-dessus physiquement. Mais une fois que les autres ont rattrapé leur retard..." glisse aujourd'hui un de ses anciens coéquipiers. Il est prêté à Arles-Avignon pour la saison suivante. Marcel Salerno, le président, assure qu'il va prendre la suite de l'OM avec lui. Il démarre avec un but, mais s'éteint vite. Retour à la case Marseille en fin de saison où une clause a manifestement été activée puisqu'il est alors indiqué que son contrat se termine en juin 2016.

Et maintenant ?

Dans le loft avec Kadir, Raspentino ou Fanni, Omrani ne se fait aucune illusion. Au vu de son parcours et de son salaire, aucune proposition intéressante ne peut tomber. Autant se mettre à bosser. Après tout, Bielsa ne se fie pas aux réputations mais à ce qu'il voit. Entré en jeu contre Bordeaux, il est dans le coup sur le troisième but, inscrit par Batshuayi. Régulièrement dans le groupe, il entre à Montpellier. "Le coach m'a dit de me positionner à gauche, de jouer tous les bons coups" confie-t-il. Ce qu'il a réussi à faire donc. Et après ? Son gabarit pourrait rendre des services devant, dans une équipe qui marque beaucoup de buts de la tête. Et bien que maladroit puisqu'il a récolté un nouvel avertissement, passant même près de l'expulsion, Omrani prouve qu'il a envie en donnant tout au pressing, ce qui devient extrêmement rare dans les rangs olympiens. De quoi pousser les titulaires à réagir tout en s'offrant une visibilité en Ligue 1 ? Tout le monde y serait gagnant.

> à retrouver en vidéo sa réaction à Montpellier.