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Quels enseignements à tirer du bilan de Jacques-Henri Eyraud ?
MercatoPublié le 24/05 à 07:00

Quels enseignements à tirer du bilan de Jacques-Henri Eyraud ?

Cela fait quelques semaines que Jacques-Henri Eyraud est présent sur le front médiatique. A l'image de son passage sur le plateau du Phocéen, il est à chaque fois resté flou sur les conditions du mercato à venir. Ce qui pouvait se comprendre, la saison n'était pas encore terminée. Alors, quand il a annoncé il y a quelques jours qu'il allait tenir une conférence de presse / bilan à l'issue du championnat, de nombreuses mains se sont frottées. Ca y est, c'est sûr, c'était une manière originale pour l'OM de lancer les hostilités et déclarer ce mercato officieusement ouvert avec des intentions claires, voire des noms. Evidemment, cela ne s'est pas passé comme ça. Ceux qui avaient oublié l'été dernier en ont eu pour leur argent. Le président de l'OM a tenu l'assemblée une vingtaine de minutes avec un powerpoint sur son bilan de la saison, le tout en quatre parties, les quatre axes initiaux de l'OM Champions Project. Avant de répondre aux questions des journalistes, toujours sur ce bilan. De quoi passer son tour comme pour un vulgaire cours d'amphi en attendant la présentation de la première recrue pour les choses sérieuses ? Pas vraiment, car il y avait plus d'une raison de tendre l'oreille. 

Crédibiliser le projet à tout prix

Il y a de quoi déjà s'arrêter sur la méthode. Une nouvelle fois, JHE a martelé ce qui avait été fait de bien cette saison, l'engouement du parcours en Europa League qui a dépassé les frontières marseillaises et la valorisation de l'effectif. Besoin de reconnaissance, egotrip digne du show-business ? Non. Par le passé, après une saison réussie, certains dirigeants s'aventuraient à des comparaisons ou un positionnement dans la hiérarchie des exploits historiques du club. Ce n'est pas le cas ici, Eyraud ne parle que d'une chose, même pas de lui-même, mais de l'OM Champions Project. L'homme de confiance de Frank McCourt reste dans les clous et joue la carte prof à Sciences-Po pour un message qui ne s'adresse en réalité pas aux personnes dans la salle. A l'heure où l'OM entend négocier de plus en plus de partenariats commerciaux, il est important de donner l'image la plus sérieuse possible, faire comprendre que rien n'a été laissé au hasard. Au fil des slides, le président affine cependant la liste des destinataires des messages qu'il a à faire passer. C'est peut-être sur le sujet de l'exploitation du Vélodrome qu'il se montre le plus offensif avec un cinglant "on en tirera toutes les conséquences, je vais arrêter de le dire", que vous pouvez retrouver dans la vidéoDès le premier match de la saison prochaine, le président de l'OM compte sur une exploitation exclusive du stade. Tout est déjà planifié. Cela risque de discuter sec avec Arema et la Mairie. Une suite en forme de bras de fer, comme à l'été 2014, n'est peut-être pas à écarter. 

Autant de moyens au mercato que l'été dernier ?

Au sujet du mercato, là-aussi le message ne se destinait pas aux journalistes. Malgré le fair-play financier, malgré la non-qualification en Ligue des champions, Jacques-Henri Eyraud a assuré que les investissements au mercato seront significatifs. Ce qui n'est pas forcément une pirouette. Annoncer que l'OM est prêt à dépenser une petite fortune, c'est préparer tous les présidents des autres clubs à demander le double si un de leurs éléments est dans le viseur. Pour les mêmes raisons, ce n'est pas judicieux de donner un montant d'enveloppe. Alors va pour le "significatif". Qui n'est pas totalement abstrait. Eyraud, qui a rappelé qu'ils avaient toujours tenu leurs engagements, a eu un mot pour les investissements passés. Environ 120 millions d'acquisitions joueurs depuis leur arrivée. Il y a donc de quoi penser que l'OM est en mesure de s'offrir un joueur à 30 millions d'euros, comme Dimitri Payet, si l'opportunité se présente. D'enrôler 7 joueurs pour 50 millions d'euros, comme l'été dernier, si l'opportunité se présente. Mais également de refuser toutes les offres pour des joueurs de l'effectif, si l'état-major n'y trouve pas son compte. Pour le coup, c'est de nature à rassurer les inquiets du dénouement de cette saison, en cohérence parfaite avec les discours passés. Le plus important, c'est que ce soit encore le cas au 1er septembre, à la clôture du mercato.