Et si le meilleur mercato pour l'OM était de ne pas bouger ?

Le mercato d'hiver arrive ! Avec lui, son lot de rumeurs, de négociations, de déstabilisations et de transactions. Au vu de la tournure des deux précédents mercatos de l'ère McCourt, tout le monde s'attend à voir l'OM se renforcer. Pas de manière spectaculaire c'est vrai mais de manière à renforcer encore un peu plus ce groupe. Ne pas recruter pourrait sembler étrange vu la dynamique globale du club. Mais à bien y regarder, le mercato, c'est comme la communication. Ne pas en faire, quelque part, c'est déjà en faire. 

Pourquoi stopper cet élan ? On le sait, ce mercato est avant tout un mercato de correction. Mais il n'empêche qu'il faut recruter. Certains postes semblent peu fournis (arrière gauche par exemple), d'autres sont améliorables (milieu de terrain, aile gauche, attaque...). Lors du précédent mercato d'hiver, l'OM était allé chercher un défenseur central, un latéral gauche, un milieu de terrain et un meneur de jeu. Quatre éléments qui avaient lancé le Champions Project. Un recrutement vital. Car si l'OM était 5e au nouvel an et 5e au classement final, la concurrence n'était plus la même, avec notamment un Malcom qui s'était révélé à Bordeaux. Il faut donc savoir anticiper. Parfois, il faut savoir saisir les opportunités au bond. Morgan Sanson, arraché à Montpellier pour 12 millions d'euros il y a un an, aurait peut-être coûté plus cher au mois de juin. Ce ne sera pas facile, mais il faut tout faire pour renforcer encore cet effectif qui aura trois compétitions à jouer à fond. S'il n'y a plus la coupe de la Ligue, la Ligue Europa devient désormais une compétition à élimination directe en match aller-retour. Il n'est donc plus possible de faire tourner comme lors de la phase de groupe. Rudi Garcia l'a rappelé également en conférence de presse récemment, le groupe a eu de la chance d'être plutôt épargné par les pépins physiques. Et si ce n'était malheureusement pas le cas dans les prochains mois ? Enfin, injecter du sang neuf dans ce groupe ne serait pas du luxe, tant certains semblent profiter de cette situation où ils n'ont quasiment pas de concurrence pour jouer comme ils l'entendent.  

 Et si l'OM jouait la carte de la stabilité ? C'est une théorie originale, mais qui a le mérite d'avoir quelques avantages. Le premier est évident : elle permet de maintenir une totale confiance à un groupe qui vit bien et qui a donné satisfaction au club en étant bien placé pour le podium en Ligue 1, avec une moyenne de deux points pris par match. Autre élément majeur, cela permet de placer certains joueurs en difficulté lors des matchs aller, dans des conditions idéales de réussite. On pense ici évidemment à Kostas Mitroglou ou Valère Germain, qui peuvent être, notamment pour le Grec, la "première recrue du mercato", comme le veut la formule consacrée lorsqu'on évoque un joueur qui signe dans un club avec une préparation estivale tronquée. Enfin, si l'effectif semble léger à certains postes, ce n'est peut-être qu'en apparence. Prenons pour exemple la situation de nos latéraux gauches. Si Jordan Amavi semble bien seul, en réalité, ne pas recruter permettrait peut-être l'éclosion de Christopher Rocchia, dont la préparation estivale fut saluée par tous. Sans oublier qu'Hiroki Sakai n'a pas à rougir de ses sorties à ce poste. Les flops Grégory Sertic et Patrice Evra doivent servir car ils ne furent pas sans conséquence. En les recrutant, même à bas coût, l'OM a rendu indisponible une belle partie de sa masse salariale l'été suivant. Si des joueurs sont à vendre au mois de janvier, c'est bien qu'il y a une raison... prudence donc, et patience, il y a peut-être de meilleures affaires à faire en juin, une fois la saison écoulée. Dans la précipitation, on peut parfois en faire de belles, comme lorsque Daniel Van Buyten a été envoyé en prêt à Manchester City pour faire la part belle à... David Sommeil. Sur les dix dernières années, la seule fois où l'OM n'a pas été actif lors du mercato, c'était l'année du titre en 2010.