Défense : il manque des pièces au puzzle

Jeudi soir face à Ostende, le public a répondu présent au rendez-vous, alors que les précédentes campagnes de Ligue Europa n'excitaient pas franchement les foules, notamment sur ce type d'affiche. Preuve que l'OM de McCourt est en train de reconquérir le public, sensible aux promesses affichées durant les matches de préparations. Des promesses largement tenues face aux Belges, et en particulier par une attaque de feu dirigée par un remarquable Valère Germain. Mais la classe du nouveau chouchou du Vel' ne doit pas effacer les largesses accordées aux attaquants d'Ostende tout au long de la partie par une défense qui, elle, semble encore loin de sa forme optimale.

En effet, l'OM s'est offert une grosse demi-douzaine de frayeurs, notamment en début de match, avec un Evra pas loin du rouge et un ballon bêtement perdu perdu par Lopez conclu par un penalty évitable. Un constat confirmé par l'ancien latéral de légende Manu Amoros : "La défense n'a pas été sereine, c'est vrai, mais je pense que c'est tout le bloc défensif qui n'a pas été bon, des attaquants jusqu'aux défenseurs qui ont laissé les Belges développer leurs contre-attaques. Il faut travailler cet aspect-là, pour ne pas que les lignes s'étirent au fil du match. Tous les joueurs doivent faire les efforts. Mais il est vrai que les défenseurs, les centraux comme les latéraux, ont eu des difficultés à endiguer les vagues belges. Ils ne s'attendaient peut-être pas à ce qu'ils jouent aussi haut et aussi vite". Une vitesse que Patrice Evra a subie, mais il n'a pas été le seul, tant les attaques rapides des Belges ont semblé gêner l'ensemble de la ligne olympienne. "Evra a été en difficulté lors des matches amicaux et il a été touché contre les Rangers, plaide Amoros. Il faut lui laisser le temps de revenir petit à petit, mais il est sûr que sa performance face à Ostende ne plaide pas en sa faveur. Ce qui est rassurant, c'est qu'il se connait parfaitement, et avec son expérience, il va savoir rebondir".

En revanche, il y a aussi eu des satisfactions dans ce secteur, ou plutôt une satisfaction, avec la bonne performance d'un Adil Rami déjà affûté, comme l'explique l'ancien défenseur central Bernard Bosquier : "J'aime beaucoup Adil Rami. Quoi qu'on en dise, il est sûr techniquement, il monte sur tous les coups de pied arrêtés et il est enthousiaste. Il va nous apporter beaucoup. Ce qui me dérange, c'est que nos deux centraux ont le même profil, ils jouent sur la même ligne. Rolando, sans lui enlever ses mérites, n'est pas le complément idéal pour Rami. Mais, face aux Belges, les latéraux ont aussi été fébriles par moment. Sakai n'a pas été bon, alors que je l'aime beaucoup d'habitude. Quant à Evra, il ne semble pas encore prêt physiquement". Résultat, le constat établi dès le début du mercato par l'ensemble des suiveurs marseillais reste le même : le recrutement d'un deuxième axial s'impose. "Je pense qu'il manque un central pour jouer à côté de Rami, confirme Amoros. On a senti Rolando très fébrile, il a manqué d'agressivité et a raté des duels. La relance n'a pas été très bonne non plus, car il ne prend pas de risques pour casser les lignes. Il manque un élément, c'est sûr".

Les noms de Koscielny, De Vrij, Abdennour ou Kjaer sont cités depuis plusieurs mois sans qu'aucune de ces pistes n'aient vraiment été approfondies. Avec un dernier mois de mercato à venir, le dossier du deuxième central accompagnera à coup sûr celui du deuxième attaquant, même si on glisserait bien aussi une petite pièce sur un latéral polyvalent. Avec ça, l'OM commencera à avoir vraiment une belle gueule d'outsider, voire plus si affinités...