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Zebda : "L'OM, c'est plus que du foot"
InterviewPublié le 18/10 à 14:05

Zebda : "L'OM, c'est plus que du foot"

En concert samedi soir à Marseille dans le cadre de la Fiesta des Suds, Zebda évoque son amour du club phocéen, dont le groupe partage les valeurs.

Samedi soir, Zebda se produira à Marseille dans le cadre de la Fiesta des Suds. L'occasion pour le groupe toulousain de retrouver une ville qu'ils apprécient au moins autant que le club de foot du coin. Mouss, un des deux frangins à la tête rasée derrière le micro (à gauche sur la photo), nous explique pourquoi ils sont fous de l'OM.

Mouss, au travers des divers engagements de Zebda, on a tendance à se dire que, si vous êtes derrière un club de foot, c'est forcément l'OM. On se trompe ?

Mouss Amokrane : "On est évidemment pour l'OM. Mais je n'ai pas une réponse simple. On n'a pas une nature de fervents supporters. Le foot nous fait rêver, ça c'est clair, et l'OM nous a fait rêver. C'est le genre de choses qui ne s'oublient pas. On a eu des relations avec ce club à travers la passion des gens qui nous ont vraiment transporté. Dans nos plus grands souvenirs liés au foot, il y a une série de matchs internationaux comme l'Allemagne-Algérie de 1982, mais il y a aussi la finale de 1993 contre le Milan puisqu'on l'a vécu à Marseille."

Racontes-nous.

M.A. : "On était au Degust', le bar de Brahim à la Plaine. On jouait à Marseille la veille, et on jouait le surlendemain à Macon. On avait prévu d'aller dormir là-bas puisqu'on était hébergé. Mais quand on a dit ça à nos potes marseillais, ils nous ont tous traité de malades. Forcément, on est resté. Et au moment du but de Basile, j'ai le souvenir de la terre qui tremble. De joie, d'énergie positive. Cette ferveur, elle ne peut faire que du bien aux gens."

Le Degust', Brahim, vous étiez proches des MTP.

M.A : "Exactement, de tous les gens qu'on croisait à la Plaine à l'époque comme Depé. Nous, c'est ça qu'on aimait : les gens totalement dans la passion mais avec une grande ouverture d'esprit, à l'opposé de l'image des supporters fermés, centrés sur leur chauvinisme. On aime l'OM parce que les gens qui les soutiennent nous renvoie une image qui nous parle. On adore le foot. Mais notre amour de l'OM dépasse le cadre. L'OM, c'est une harmonie multiculturelle, c'est au-delà du schéma sportif. Et puis Marseille, c'est le premier club qui a fait de joueurs africains des stars, on ne l'oublie pas."

Qu'est-ce que tu penses des supporters maintenant ?

M.A : "Ils ont fait grève l'an dernier et ça ne me dérange pas, au contraire. Je trouve que ça veut dire qu'ils ont encore du pouvoir. Le foot a quand même pas mal évolué, avec un système ultra-libéral qui n'est pas vraiment notre tasse de thé. Alors quand il y a un soulèvement de la part de gens qui s'investissent pour leur passion, ça m'intéresse. Bien des choses ont changé, mais pas eux."

On te voit toujours fourré avec ton frère Hakim. Parfois, vous devez pourtant ne pas être d'accord sur un joueur ?

M.A : "A l'époque, j'adorais Mozer et lui le trouvait trop fou. Mais c'est arrivé encore récemment, avec Gignac. Moi je trouvais qu'il en faisait trop, que c'était surfait après sont passage à Toulouse. Et lui, il était convaincu que c'était un grand joueur, avec une énergie de malade et un mental de fou. Bon, il n'avait pas tort !"

Depuis le début de saison, tu dois prendre cher...

M.A : "Ah oui, c'est clair. A chaque fois qu'on regarde un match ensemble, il passe son temps à me chambrer. C'est normal. Je suis obligé d'admettre qu'il avait raison. A Toulouse, il n'était pas comme ça. Il était dans la dimension professionnelle pure. On n'avait pas cette image là de lui. Mais Marseille, c'est son club de coeur. Pour lui, être à l'OM, c'est une réussite en soi. Il m'a plu quand il a refusé de partir l'an dernier. C'était pas possible pour lui de partir sur un échec. Et maintenant, ça se voit, il est chez lui au Vélodrome. Un peu comme nous, samedi soir au Docks : on sera chez nous. Et on espère avoir la même réussite que lui."