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"Vendre ? Mais pour acheter qui ?"
InterviewPublié le 31/07 à 07:23

"Vendre ? Mais pour acheter qui ?"

Cet été, l'OM inquiète dans les virages marseillais. Nous sommes allés prendre le pouls du côté des Yankee...

Campagne d'abonnement inhabituellement prolongée, mercato au point mort, ambitions mesurées : l'OM inquiète dans les virages marseillais. Nous sommes allés prendre le pouls du côté des Yankee et de son président Michel Tonini.



Les campagnes d'abonnement sont inhabituellement prolongées chez la plupart des groupes de supporters de l'OM :  ressentez-vous cet engouement en baisse par rapport aux saisons précédentes ?

"Les gens n'ont plus confiance"

"Les gens n'ont plus confiance. Cet été, il ne se passe rien, on nous annonce clairement que le club est à la rue financièrement, qu'il n'y aura pas de nouveaux joueurs... Ce n'est pas la meilleure façon de faire venir des gens au stade. Le phénomène est aussi accentué par la crise économique qui touche certains supporters. Quand tu n'as pas d'argent, et que tu n'as pas confiance, tu as plus de mal à faire l'effort de te réabonner."

Cette situation vous inquiète ?

"Il n'y a pas d'inquiétude à avoir. Quand j'entends parler de désamour, c'est faux, on est tous supporter de l'OM et on le sera toute notre vie. Toutefois, il y a des moments où on n'a pas envie, s'abonner c'est un engagement personnel. Tu ne vas pas au stade comme au ciné ou au théâtre, tu y vas pour partager une passion, une ambition, un plaisir. S'il n'y a pas ce sentiment de partage, tu n'as pas envie d'y aller."

Êtes-vous en phase avec les objectifs du club cette saison, c'est-à dire de finir entre la 2e et la 5e place ?

"On y croit, sinon, on n’irait pas au stade si c'est pour finir 15e."

"On se dit que le championnat va se résumer à jouer la 2e place. Après quand on regarde nos 'concurrents', il y a la place. Lille est peut-être mieux armé, mais a perdu Hazard. A Lyon il ne se passe rien. Montpellier a perdu Giroud. On y croit, sinon, on n’irait pas au stade si c'est pour finir 15e. Au contraire des années Deschamps, l'OM a vocation de faire vibrer, de donner plaisir, d'aller droit au but. C'est dans l'histoire du club."

L'OM annonce qu'il doit vendre un ou deux joueurs cet été, que cela vous inspire ?

"Si c'est vendre des cadres pour recruter des doublures, je ne vois pas l'intérêt, autant garder cet effectif-là. Si on avait un joueur qui vallait 35 millions, on pourrait reconstituer un effectif avec son transfert. Mais on ne l’a pas. Tu vas vendre un joueur à 4-5 millions pour acheter qui ? Et à chaque fois qu'on achète, ce n’est jamais à moins de 10 millions. À moins que la situation soit encore plus dramatique que ce que l'on pense, et que l'OM ait besoin de vendre, pas pour acheter, mais pour équilibrer les comptes. "

Que pensez-vous des premiers pas d'Élie Baup ?

"Avec Baup, on peut viser plus haut, mais la marge de manoeuvre est étroite"

"On ne va pas le juger sur les résultats des matchs amicaux. Avant on gagnait tous nos tests amicaux, mais après on ne gagnait pas nos quatre premiers matchs de championnat. On verra. Toute manière, ça ne pourra pas être pire que l'an dernier. En trois ans, on n'a jamais eu de projet de jeu, c'était on bétonne et on fait confiance à la chance pour gagner. C'était tout sauf l'OM, ça. Même si on a la même équipe que l'an dernier, je pense qu'on peut viser plus haut, mais la marge de manoeuvre est étroite"

L'OM rentre en lice jeudi en Europa League, faut-il vraiment la jouer à fond ?

"C'est un débat bien français. Ils jouent toute la saison pour être européen, puis après, quand ça arrive, ils disent 'on n'a pas effectif, ça vous nous plomber le championnat'. Si l'OM joue l'Europa League, c'est pour la gagner, sinon tu le dis directement que tu ne vas pas la jouer à fond. Et comme ça, on reste à la maison. Car les supporters ont l'impression de passer pour des imbéciles. Par rapport à la C1, l'Europa League, les joueurs s'en foutent, les dirigeants aussi. Mais il faut leur rappeler que l'OM de par son histoire, a la vocation de toujours tout jouer à fond."