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Un minot recruté par le Milan AC !
InterviewPublié le 26/09 à 07:00

Un minot recruté par le Milan AC !

Johad Ferretti aurait pu appartenir à la génération des 94 à l’OM, sauf que non conservé par les dirigeants marseillais, il est aujourd’hui au Milan AC.

Johad Ferretti aurait pu appartenir à la génération des 94 à l’OM, celle qui commence à faire parler d’elle avec Abdullah, Azouni et Fabri. Sauf que non conservé par les dirigeants marseillais, il est aujourd’hui au Milan AC.

Le Phocéen : Johad, tu as signé au Milan, ça doit être spécial…

"Le Milan, c'est un rêve de gosse"

Johad Ferretti : "Evidemment, c’est un rêve de gosse. Monsieur Galliani est venu me voir, il m’a même glissé quelques mots. Comme je suis arrière droit, il m’a dit que si je voulais réussir au Milan, aller en équipe première, il fallait que je monte beaucoup. Avec la crise, ils font un travail sur les jeunes. Là, j’ai fait mes 3 premiers matchs avec la Primavera, quelques entraînements avec les pros. Pour l’instant c’est super. Mais rien que pour garder cette place, il va falloir beaucoup travailler. On est 4 arrières droits en réserve. Mais ils m’ont dit qu’ils me suivaient depuis deux ans donc j’y crois."

Fais gaffe, le maillot avec lequel tu as posé sur la photo (voir ici), c’était celui de la saison dernière.

J.F : "Ils avaient plus de maillot dans le bureau. Il restait que celui-là. Galliani ne voulait pas faire la photo, il m’avait dit qu’on pouvait attendre le lendemain l’arrivée de De Jong, de Manchester City pour être présenté ensemble. Mais le journaliste a insisté. Il faut dire que moi aussi j’étais content d’être juste avec lui !"

Tu es né à Saint-Loup et tu n’as pas été gardé à l’OM. Tu dois donc mesurer le chemin parcouru, limite être revanchard...

"C'est dommage pour l'OM"

J.F : "C’est sûr que je me suis dit plein de fois dans ma tête que j’aurais pu être à l’OM. Le soir avant de me coucher des fois ça revient. Le coup de la petite voix qui me fait regretter. Surtout que je suis toujours en contact avec Larry Azouni, Julien Fabri, Laurent Abergel… Mais après ce n’est pas de ma faute, c’est leur problème. Mais l’OM, c’est l’OM, même maintenant, si on regarde bien, ils ne font pas tant monter les jeunes. C’est dommage."

Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

J.F : "Il y a de très bons jeunes. Mais il y a trop de grands noms pour leur laisser leur chance. Regardez ce mercato : à la dernière journée ils ont pris 3 joueurs. C’est n’importe quoi. Il faut avoir le courage de faire jouer les jeunes. Mais c’est la mentalité française. L’OM fait déjà jouer Raffidine (Abdullah) c’est bien. Mais 1 sur combien ? C’est trop peu pour un club qui a dit qu’ils allaient désormais se tourner vers son centre. Au Milan, De Sciglio et El Shaarawy sont nés en 1992 et ils sont titulaires."

Comment ça s’est passé pour toi ?

J.F : "J’ai commencé à l’OM grâce à Freddy Assolen (recruteur du centre de formation olympien). Ca a démarré avec les poussins Honneur. Je suis monté 13 ans DH quelques années plus tard. On a terminé champion de France avec Julien Fabri, Larry Azouni… C’était une très belle année mais on m’a dit que pour moi ça s’arrêtait là. J’étais très déçu de ne pas être gardé avec les 14 ans fédéraux."

Et derrière ?

"Flamini m'a très bien accueillli"

J.F : "Derrière, je suis allé faire un essai à Sochaux. Ils voulaient me faire signer un contrat de 3 ans aspirant mais je n’étais pas chaud. Le climat, ça ne me tentait pas. J’ai fait une année à Luynes, j’ai même fait la coupe à Clairefontaine. De là, Grenoble m’a vu et j’ai signé à là-bas, en 16 nationaux. Mais le climat, encore, et une blessure au genou ne m’ont pas permis de m’éclater. Alors j’ai cassé mon contrat et je suis parti au Genoa. J’ai fait une année pleine en 16 ans nationaux. Après j’ai refait 6 mois puis j’ai demandé à être prêté. Je suis parti dans la Primavera (réserve) à Novara. Et là, quand je suis revenu à Gênes, j’ai fait deux-trois matchs, et le dernier jour du mercato, je reçois un appel du directeur sportif qui me dit : « Viens, prépare tes affaires, tu dois signer avec le Milan AC ». J’étais choqué, surpris, mais j’y suis allé, bien sûr."

Tu as du croiser la route de Mathieu Flamini depuis.  

J.F : "On a fait connaissance, il m’a très bien accueilli. Si j’ai besoin de quoi que ce soit, je sais qu’il est là. Mais ça se passe bien avec les francophones. Il y a aussi Constant, Mesbah, Traoré… Je suis actuellement en chambre avec M’Baye Niang, qui est redescendu de l’équipe première. Et puis le Milan, surtout, c’est encore des grands joueurs. Celui qui m’impressionne le plus, c’est Boateng. Il ne lâche jamais rien, même à l’entraînement. C’est loin de l’image que l’on a de lui à la télé, il ne fait pas la star."

Quels sont tes objectifs là-bas ?

J.F : "Il y a un psychologue du club qui est venu nous parler. Je leur ai dit que je voulais d’abord être titulaire en Primavera, puis embêter les pros, gratter des minutes. Et l’an prochain, on verra s’ils me gardent ou s’ils me prêtent à l’étage inférieur."

Et niveau sélection ?

J.F : "Ma préférence va à l’équipe de France. Mais s’ils ne me connaissent pas, je ne vais pas dire non à l’Italie ou à l’Algérie, puisque j’ai la triple nationalité."


R.Ca.