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Stojkovic : "Goethals a fait une erreur"
InterviewPublié le 23/03 à 15:45

Stojkovic : "Goethals a fait une erreur"

Le mythique meneur de jeu yougoslave revient sur sa carrière à l'OM et sur la fameuse finale de Bari, contre ses anciens coéquipiers en 1991.

Même s'il n'a pas vraiment brillé à l'OM, à cause de multiples blessures au genou, Dragan "Pixie" Stojkovic, reste un souvenir à part pour tous les supporters. Il faut dire qu'au moment de sa signature, il faisait partie des meilleurs joueurs du monde. À presque 50 ans, plus de 20 années après son passage en tant que joueur, il était de retour au Vélodrome. Interview.

Dans quel état d'esprit tu étais quand tu as signé à l'OM ?

Dragan Stojkovic : "C'était en 1990, juste après le Mondial en Italie. J'ai choisi l'OM parce que c'était la plus grande équipe en Europe. Quand j'ai vu les noms qui composaient l'effectif, c'était très facile de choisir une équipe comme Marseille. J'y ai vu le futur champion d'Europe. On avait les mêmes ambitions".

Mais vous vous inclinez en finale contre votre ancien club, l'Étoile Rouge de Belgrade.

D.S : "Malheureusement, j'avais une blessure au genou gauche. Marseille est toujours la ville de mon coeur. Il ne faut pas oublier que ma fille et mon fils sont nés ici, ils sont 100% Marseillais". 

Il y a des regrets quand même.

D.S : "Si je peux changer quelque chose, c'est le genou. Pour mon premier match contre Nice, Gérard Gili me fait rentrer à la mi-temps, on gagne 1-0. La première mi-temps, ce n'était pas bon, la seconde, c'était une ballade. Mon premier match avec le maillot blanc, c'est quelque chose que je ne peux pas oublier. Après, ça, malheureusement, je n'ai pas eu de chance, parce que j'ai eu une blessure qui m'a pratiquement tué. J'ai beaucoup bossé pour revenir au niveau, grâce à tous ceux qui ont été derrière moi".

Si tu devais garder un match à l'OM, ce serait lequel ?

D.S : "Je ne l'ai pas joué à cause de ma blessure, mais à Munich contre l'AC Milan, quand on a écrit l'histoire du football français. On a battu un grand, grand Milan, avec la tête de Basile. On a réalisé un rêve. De l'autre côté, Bari, on a joué contre mon ancien club... Les deux équipes n'avaient pas fait un grand match. C'était 0-0, et à la fin, l'Étoile Rouge avait eu plus de chances aux penalties".

Sur le coup, tout le monde disait que les Yougoslaves te craignaient, qu'il fallait te faire rentrer plus vite.

D.S : "Je pense que Goethals a fait une erreur. C'était un match pour moi, mais il pensait différemment. Mais ils avaient peur de moi, et moi, j'étais très motivé. Une semaine avant, j'avais fait 90 minutes contre Nice, un match presque parfait. Et l'OM avait exactement besoin d'un joueur comme moi pour la finale. Mais Raymond a dit non".

L'Étoile Rouge misait tout sur les tirs au but.

D.S : "Ils avaient peur de Marseille, parce que jusqu'à la finale, l'OM a joué un vrai spectacle. Tous les matchs étaient d'un grand niveau. D'un autre côté, l'OM a trop respecté l'Étoile Rouge. Si seulement Marseille avait joué comme d'habitude... mais tactiquement, c'était une erreur".

Tu suis toujours l'Olympique de Marseille ?

D.S : "Oui, toujours. Je pense qu'il y a beaucoup de changements. Dans ces conditions, c'est logique que les résultats ne soient pas bons. Neuf points derrière la troisième place, ce n'est pas bon. Mais avec la puissance et le potentiel d'un grand club, que l'OM est toujours, il y a de quoi sortir de cette situation, qui n'est pas un désastre quand même".