OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Payet, le Transformer
InterviewPublié le 05/12 à 07:00

Payet, le Transformer

Longtemps inconstant, voire intermittent, l'ancien ailier est devenu le meilleur numéro 10 du championnat. Et ceux qui connaissent le poste le confirment.

En fin de saison dernière, alors que l'on annonçait l'arrivée imminente de Marcelo Bielsa, Gérard Gili confiait au Phocéen que le jeu de l'Argentin tournait autour de son numéro dix, son joueur le plus important. Il avait vu juste.
Restait à savoir qui serait son meneur de jeu, sachant que "Petit Vélo" n'avait que très peu de chances de continuer avec l'OM. On imaginait alors l'Argentin placer Florian Thauvin au poste de meneur de jeu derrière l'attaquant, voire Ever Banega, longtemps évoqué dans la rubrique "rumeurs", tout comme le Chilien Valdivia. Ce ne sera finalement ni l'un, ni l'autre.
Le N°10 de l'OM, l'homme orchestre, c'est Dimitri Payet, que l'OM est allé chercher à Lille il y a un an et demi pour déborder et centrer.
Avec 4 buts et six passes décisives, le Réunionnais fait briller ses coéquipiers, mais aussi les yeux des connaisseurs. Exemple avec l'un des derniers vrais N°10 du football français, passé par l'OM et aujourd'hui coach de l'En-Avant Guingamp, Jocelyn Gourvennec. Il a vu éclore le petit Payet au centre de formation du FC Nantes, et ne s'étonne pas de sa réussite à ce poste. C'est ce qu'il explique dans cet entretien avec Le Phocéen :

- Jocelyn, surpris de voir Dimitri briller à ce poste ?

J.G : "Ça me fait très plaisir car je l'ai vu débuter à Nantes, et il a toujours été un joueur spécial. Cela n'a pas toujours été linéaire pour lui, que ce soit à Nantes, St-Etienne, Lille ou l'OM. Il y a toujours eu les mêmes réserves à son sujet. Cette année, il montre enfin la plénitude de son talent à un poste pour lequel il est fait. C'est d'autant plus remarquable qu'il fallait assurer la suite de Valbuena qui, dans ce registre-là, est pour moi exceptionnel".

- Quelles sont ses qualités pour mener le jeu ?

"Dans cette position axiale, il voit bien le jeu, il anticipe tout, il accélère dans ses prises de balle, et dans le jeu sans ballon, il a su s'adapter dans une position où les déplacements sont différents du jeu sur les côtés."

- Quelle est la différence ?

"Pour jouer n°10, ce qui est fondamental, c'est de voir avant. Et quand tu vois avant, tu sais avant. Lui, quand il reçoit le ballon, il sait déjà ce qu'il va faire. De plus, il a une super qualité de passe et il est aussi capable d'accélérer et d'éliminer. Il a vraiment tout ce qu'il faut à ce poste-là".

- Quand on t'écoute, on a l'impression qu'il sait tout faire !

"Il a les deux pieds, des supers appuis pour se sortir du pressing. Quand on joue sur le côté, on est contre la ligne de touche et on ne voit le jeu que d'un côté. Alors que le meneur de jeu doit avoir une vision à 360°, parce que ça vient de tous les côtés. Grâce à sa prise d'information, il est à l'aise là-dedans".

- Après s'être imposé à l'OM, tu le vois faire de même en équipe de France ?

"Sur le plan football, aucun souci, c'est du très haut niveau. Après, il faut du tempérament et l'envie de s'affirmer. On a vu l'exemple de Lacazette lors des deux derniers matches des Bleus, c'est plus difficile au niveau international. On joue avec les grands joueurs et il faut s'imposer par sa personnalité, pas que par le talent. Dimitri a tout ce qu'il faut, il peut devenir important en équipe de france".

> L'entretien du Phocéen avec Jocelyn Gourvennec en vidéo ci-dessus.