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Le calvaire de Najib Ammari à Rouen
InterviewPublié le 26/03 à 07:00

Le calvaire de Najib Ammari à Rouen

Prêté à Rouen en début de saison, Najib Ammari n'a eu que 7 minutes de temps de jeu depuis. La situation avec son entraîneur est plus que délicate.

Prêté à Rouen en début de saison, Najib Ammari n'a eu que 7 minutes de temps de jeu depuis. Et encore, c'était contre l'OM, en coupe de France. La situation avec son entraîneur est plus que délicate.

Najib, il paraît que tu t'es fait exclure de l'entraînement pour excès d'engagement.

Najib Ammari : "Je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu jusqu'à présent. Aussi, quand l'entraîneur m'a dit qu'il fallait que je gagne ma place à l'entraînement, j'ai mis le bleu de chauffe comme on dit. Et sur un tacle, comme il y en a une vingtaine par entraînement, un peu appuyé, il m'a viré sans aucune raison valable".

"Casse-toi le Marseillais"

Ça ne semble pas être le grand amour avec ton coach, Didier Ollé-Nicolle.

N.A : "À la base, il m'a fait venir pour jouer. Il m'a dit qu'il m'avait vu jouer contre Sion et Benfica, que j'étais un joueur d'avenir. Donc j'ai refusé le Red Star et Luzenac pour jouer la montée avec Rouen. Marseille a donné son accord parce qu'il y avait aussi une promesse au niveau du temps de jeu. Après oui, je me suis blessé..."

Tu t'es blessé au début, mais derrière, tu es revenu en coupe de France contre l'OM.

N.A : "Je me suis préparé pendant la trêve comme un fou. Depuis d'ailleurs, je m'entraîne deux fois par semaine avec l'Insep pour travailler mon explosivité avec des athlètes qui vont faire les JO. J'ai eu sept minutes contre Marseille. Ce n'est pas très conséquent mais je pense avoir fait une entrée correcte, pour en avoir parlé avec Élie Baup ou Monsieur Passi à la fin du match. Ils m'avaient dit qu'ils me trouvaient bien dans mes baskets. Mais après ce match, je n'ai pas eu l'occasion de m'exprimer. Et aucune raison valable. C'est compliqué et incompréhensible".

Rouen ne jouant plus la montée, l'entraîneur prépare peut-être la saison avec ceux qui seront là l'an prochain.

N.A : "C'est sûr qu'il les privilégie. Pourquoi m'avoir fait venir alors ? Je ne peux pas répondre à cette question. C'est frustrant parce que je suis venu pour jouer. A la limite, j'aurais joué, je n'aurais pas été bon, d'accord. Mais là je suis le seul de l'effectif à ne pas avoir une minute de temps de jeu en championnat !"

Pas de contact avec les dirigeants de l'OM

À ce rythme, autant rester à Marseille.

N.A : "Bien sûr. J'aurais pu aider l'équipe réserve à monter. L'entraîneur de Rouen avait eu Monsieur Anigo pour valider le prêt, il a promis du temps de jeu, sinon je ne serais pas parti. J'avais eu une discussion avec le coach aussi. Élie Baup m'avait dit que j'avais des qualités, mais que j'avais certaines absences dans les matchs, et que ça ne pouvait se gommer que par du temps de jeu. Au final, quoiqu'il arrive, ça fera une saison gâchée. Je n'ai pas eu encore l'OM, je me prépare, je m'attends un peu à tout. J'essaie de ne pas y penser, je continue à bosser, on verra bien. Il reste 15 matchs, je ne vais pas lâcher. Je vais essayer de gratter du temps de jeu. Il y a eu tellement de matchs reportés que pendant un mois, un mois et demi, on va jouer tous les trois jours. Je vais m'accrocher, prendre ma chance si elle tombe".

Aller au bout, c'est une manière aussi de se forger un mental d'acier.

N.A : "Ah oui. Vu comment on me traite ici, vu comment l'entraîneur me parle, à me dire "ferme ta gueule" ou "casse-toi le marseillais"... C'est indigne d'un entraîneur pro. J'ai eu la chance de côtoyer Didier Deschamps et Élie Baup, je ne les ai jamais vus insulter un joueur, surtout un jeune qui débute".

Peut-être qu'il n'a pas digéré l'élimination en coupe de France, et le but de Sougou qui n'avait pas franchi la ligne.

N.A : "Vous rigolez, mais c'est fort possible. Le lendemain du match, on a eu entraînement le matin, il ne m'a pas dit bonjour, arguant qu'il ne parlait pas aux Marseillais tant qu'il ne digérait pas. Moi, je n'y suis pour rien si l'arbitre a validé le but. Dire que c'est la faute des Marseillais, c'est ne pas assumer ses erreurs".