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Il y a 10 ans, l'OM "lâchait" déjà
InterviewPublié le 28/04 à 11:01

Il y a 10 ans, l'OM "lâchait" déjà

Il n'y a de cela que trois semaines, l'OM recevait le PSG au Vélodrome. Les coéquipiers de Steve Mandanda bataillaient pour le titre de champion de France, avec deux points de retard sur son adversaire du jour, et un sur Lyon. Un final explosif que l'on avait plus vu depuis longtemps. Mais Paris reste maître du jeu et s'impose 3-2 dans un vélodrome en ébullition, avec des tifos que l'on n'est pas près d'oublier. Peu importe, il reste encore beaucoup de points à prendre, et rien n'est fini, car le podium nous tend encore les bras.

Las, trois semaines et quatre matches plus tard, l'OM n'a pas avancé d'un pouce et a même sévèrement reculé, avec autant de défaites d'affilée, onze points de retard sur les deux leaders, et cinq sur le troisième, Monaco. Les olympiens ont "lâché", comme on dit dans le jargon, et ce n'est pas la première fois que cela arrive.

Souvenez-vous il y a dix ans, lors de la saison 2004-2005. Après des débuts compliqués, Philippe Troussier avait pris la place de José Anigo. Une belle série plus tard, l'OM revenait à six points du leader lyonnais à dix journées de la fin. Mais les principaux cadres de l'équipe n'ont pas apprécié le changement de coach et l'unité, de façade, commence à s'effriter. Résultat, l'équipe ne gagnera plus rien et n'accrochera même pas l'Europa League.

Le défenseur Johnny Ecker* faisait partie de l'effectif, et il se souvient pour Le Phocéen. Interview :

- Johnny, te souviens-tu de cette chute en fin de saison ? Que s'était-il passé ?

"Oui. Cette année-là, Philippe Troussier attendait une reconduction de contrat, et les dirigeants ne le voulait pas. Il y avait déjà une cassure à ce niveau. Beaucoup de joueurs étaient en fin de contrat également et voulait partir. On entendait tout et n'importe quoi, qui allait partir, qui allait arriver ? Peut-être qu'inconsciemment on avait lâché, même si ce n'était pas volontaire. Mais quand tu n'es pas à 100% et qu'en face, les équipes jouent à fond, tu n'as plus de résultats. C'est ce qui s'était passé, à mon avis".

- Tu vois des similitudes avec la fin de saison actuelle ?

"Oui, ça y ressemble, bizarrement. On entend beaucoup de choses sur les joueurs qui ne seront pas là, Bielsa qui ne sera pas renouvelé ou qui veut partir... c'est très compliqué quand il arrive ce genre de choses".

- On parle de joueurs qui ont lâchent leur entraîneur...

"Je ne pense pas qu'un joueur puisse lâcher un match volontairement parce qu'il ne s'entend pas avec l'entraîneur. Mais à l'époque, Troussier avait fait ce qu'on appelle maintenant un loft à trois mois de la fin, et j'en faisais partie. Il s'est retrouvé avec un groupe plus restreint, avec des blessures, des suspensions. Nous, on était déçus d'être écartés et l'ambiance était mauvaise".

- C'est pour ça que vous n'avez plus gagné un match ?

"A cinq journées de la fin, on était sûrs de ne pas être champions et même le podium s'éloignait, donc on a fini en roue libre."

- C'est ce qui se passe en ce moment ?

"Là, c'est assez bizarre, car il y a encore trois ou quatre journées, ils jouaient pour être champions. Ils étaient en position de force avec les réceptions du PSG, de Monaco...".

- Pourquoi cette chute de régime, alors ?

"Est-ce que le schéma de Bielsa ne plait pas à certains joueurs ? Je peux le penser, effectivement. C'est compliqué de ne pas savoir comment tu vas jouer le weekend... Mais, c'est dommage. Ils jouaient le titre il y a encore trois semaines, et là, il ne termineront peut-être même pas sur le podium. C'est grave pour l'OM !...".

* Défenseur à l'OM entre 2002 et 2005, Johnny Ecker est aujourd'hui responsable des jeunes au Stade Beaucairois.