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"Il faut trois Mozer derrière !"
InterviewPublié le 26/08 à 13:01

"Il faut trois Mozer derrière !"

L'ancien coach de l'OM décrypte le système Bielsa, et notamment la défense à trois axiaux. Les particularités, les besoins en renfort... Analyse.

Deux fois champion de France avec l'OM (1989, 1990) et auteur du doublé championnat-Coupe de France, Gérard Gili semble avoir raccroché son sifflet et son survet' à 62 ans, après une longue carrière sur plusieurs continents.
Très intéressé par Marcelo Bielsa, qu'il a cotoyé et observé lorsque ce dernier entraînait les olympiques argentins et chiliens, il a accepté de décrypter pour le Phocéen le système du "Loco" après trois matches de L1, et les particularités de son organisation.

L'organisation défensive

"En fait, son schéma est évolutif en fonction de la position des attaquants adverses. Lorsqu'il y en a deux, il forme une ligne de trois avec un libéro et deux stoppeurs en zone. Du coup, sachant ça, les adversaires passent souvent à trois attaquants avec une pointe et deux ailiers, et là, il passe à quatre en faisant passer Romao en six. Mais je répète qu'en général, tous les entraîneurs qui voient face à eux une défense à trois lui mettent en face trois attaquants".

Le schéma offensif

"Offensivement, quand l'équipe s'écarte avec Dja Djédjé et Mendy qui montent, il y a un triangle qui se forme avec Gignac dans l'axe et Thauvin et Alessandrini (ou Ayew) qui rentrent. Payet, lui, se place dans l'axe en n°10. Du coup, les latéraux adverses suivent nos deux ailiers qui rentrent et cela libère des espaces pour Mendy et Dja Djédjé. Quand le ballon est perdu, nos deux ailiers s'écartent à nouveau pour bloquer les extérieurs".

Les contraintes du schéma

"Ce système évolutif n'est pas une nouveauté, mais cela peut déstabiliser l'équipe. A mon sens, partir avec une organisation à quatre derrière évite ce type de problème, quelle que soit la configuration en face, tu es sûr d'être bien placé. Evidemment, cela permet d'apporter du surnombre au milieu et mettre une pression devant, mais l'adversaire a des solutions pour te contrer. Du coup, c'est toi qui est obligé de te réorganiser. Dans ce système, quand tu es en déséquilibre, rapidement les défenseurs centraux sont laissés tout seuls avec beaucoup d'espaces. Donc, leurs points faibles individuels ressortent, manque de vitesse, de technique..."

Les besoins urgents

"A ce niveau là, pour jouer comme ça, il faudrait trois Mozer, ou K.H. Forster (ses deux centraux de l'époque, internationaux brésiliens et allemands) ! A ce moment là, tu peux jouer, car en un contre un, même un contre deux, tu ne crains rien. Là, tu exposes chacun des trois défenseurs à des situations où il faut aller très vite pour combler un vide ou couper une trajectoire. Il faut vraiment un profil très rapide et très puissant".