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Bielsa laisse les clés aux joueurs
InterviewPublié le 14/03 à 07:00

Bielsa laisse les clés aux joueurs

La dernière fois que l'on avait parlé d'autogestion à l'OM, c'était lors des dernières semaines de l'ère Alain Perrin il y a plus de dix ans. Contesté par certains leaders de son groupe, l'actuel sélectionneur de la Chine avait laissé les clés du jeu à son équipe à la mi-temps d'un match mal embarqué face à Nice (finalement gagné 2-1). L'Equipe avait alors parlé de "La république des joueurs". Un groupe qui finira par avoir le dernier mot quelques mois plus tard avec le limogeage de l'intéressé, bien aidé par deux défaites face au PSG.

Autogestion ne veut pas dire rupture

Evidemment, la situation actuelle n'a rien à voir, mais Marcelo Bielsa n'a pas hésité à employer ce mot la semaine dernière après la flamboyante victoire à Toulouse, et l'a de nouveau employé à plusieurs reprises hier vendredi en conférence de presse. Rien de comparable cependant, car contrairement à Perrin, l'Argentin est loin d'être lâché par son groupe. Mais les signes d'usure envoyés depuis deux mois par certains de ses joueurs ne lui ont pas échappé, et il reconnait avoir procédé à une remise en question de sa méthode, notamment en terme de dosage d'entraînement, mais pas que. Après la réunion avec ses leaders, évoquée au sortir de la défaite à Caen, Bielsa parle maintenant d'une certaine forme d'autogestion :

"Mes exigences ont provoqué de la fatigue et du rejet"

"Nous sommes dans une période où l’autogestion du groupe est une priorité. La maturité d’une équipe est un élément indispensable du haut niveau pour résoudre les problèmes. Parfois, le staff donne la dynamique, mais souvent, l’initiative vient des joueurs. En ce moment, c’est ce qui se passe, et pour moi, c'est un signe de maturité et de croissance. Quand un groupe n'a pas besoin de recevoir d'ordre pour savoir ce qui est nécessaire, l'intervention du coach n'est pas obligatoire. Après Caen, mes exigences ont provoqué de la fatigue et du rejet, donc je lis ces messages et j'essaie de donner des réponses pour diminuer la pression mentale. La défaite diminue les exigences de l'entraîneur".

Une autre facette d'El Loco

Que tout le monde se rassure, on doute fort que Marcelo Bielsa se soit privé du jour au lendemain de ses prérogatives. Mais le fait de lâcher un peu la bride alors que le groupe semblait sérieusement s'essouffler montre à ceux qui en doutaient que l'Argentin n'est pas aussi psychorigide qu'on veut bien le croire. Il a d'ailleurs conclu sur une belle note de modestie, une nouvelle fois : "Admettre qu’il faut parfois changer les outils, cela exige de diminuer l’estime de soi. Dans mon cas, elle était peut-être surestimée par la valorisation qui se faisait de mon travail à l'extérieur".
Si beaucoup d'entraîneurs on tendance à se défausser sur leur joueurs en cas de tempête, avec El Loco, on est pas loin de l'excès inverse.