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Avi Assouly : "Boleslav, souvenir douloureux"
InterviewPublié le 10/12 à 08:00

Avi Assouly : "Boleslav, souvenir douloureux"

Ce jeudi, l'OM joue une qualification européenne en République tchèque, dans le petit stade champêtre du Slovan Liberec. Les données du problème sont simples, l'OM est qualifié en cas de victoire ou de match nul. Tout s'arrête en cas de défaite, peu importe le résultat de l'autre rencontre du groupe, Groningen - Braga, le goal-average ou même le bénéfice du but à l'extérieur. Il n'empêche, personne n'y échappera, les allusions à Avi Assouly et ce qui s'est passé à 70 kilomètres de Liberec, à Boleslav pour être précis, seront très nombreuses à l'approche et pendant la rencontre. Ce qui peut se comprendre puisque celui qui était alors la voix de l'OM en commentant tous les matchs sur France Bleu Provence est entré, ce 26 septembre 2006, dans la légende du club malgré lui. Rien que ça.

"C'est un nuage noir dans mon ciel bleu"

Rappel des faits. Après s'être imposé 1-0 au Vélodrome à l'aller, l'OM se fait sortir du premier tour de la coupe UEFA, juste avant les phases de poules, par une modeste équipe tchèque du Mlada Boleslav, retournée à l'anonymat depuis. Mais qui se sera sublimée ce soir-là pour l'emporter 4-2. Un épisode à vite oublier normalement car la formation phocéenne était quand même composée d'Habib Beye, Mickaël Pagis, Franck Ribéry, Samir Nasri, Lorik Cana ou encore Mamadou Niang. Mais de ce couac, on ne retiendra vite qu'une chose : la confusion du journaliste de Radio France, qui annonce à l'antenne en direct que l'OM est qualifié, appliquant sans attendre que les équipes soient à égalité sur les deux matchs la règle du but à l'extérieur, "qui compte double". Un moment de solitude, qui se retrouve très rapidement sur Youtube et Dailymotion, les sites de partage de vidéos qui commencent alors à exploser. La poignée de minutes devient un sujet de bêtisier et les références à l'épisode deviennent carrément une thématique pour certains journalistes, visiblement adeptes du comique de répétition. Lors de l'Euro 2012, la punchline "ils me font douter ces Tchèques" sera utilisée sous toutes ses déclinaisons possibles, pour tous les articles concernant la sélection de Petr Cech. Aujourd'hui à la retraite, l'épisode n'a pas empêché Avi Assouly de tracer sa route, puisqu'il a été député et conseiller régional depuis. Mais celui qui était capable de s'enflammer pour une touche en faveur de l'OM au moins autant que pour un but n'arrive pas à prendre l'épisode totalement au second degré aujourd'hui. "Ca ne me fait pas rire. C'est un nuage noir dans mon ciel bleu perso. Des gens en ont profité. Le soir-même, j'ai eu un rédacteur en chef qui voulait me virer, qui assurait que j'avais fait disparaître tous les auditeurs de Radio France, dans un mail que j'ai découvert à 4 heures du matin, en rentrant au bureau pour déposer les sons pour les journaux du matin. Pour moi c'est une cicatrice. Si je peux faire rire des gens, qui se souviennent de ça en se disant qu'eux aussi avaient cru à la qualification, tant mieux, mais je ne peux pas oublier comment certains ont voulu se servir de cet épisode. Pour que la bande se retrouve si rapidement sur internet, c'est que des gens de l'intérieur le voulaient" explique l'intéressé, aujourd'hui dans une retraite paisible, qui lui permet d'aller au stade pour tous les matchs de l'OM.   

Du match en question, il ne se rappelle lui aussi que ce moment de flottement en guise de dénouement, et tente une explication : "C'était le stress, je ne voyais pas le tableau d'affichage. C'était en dehors de la ville, on n'avait pas de voitures, on ne rentrait pas avec les joueurs, il fallait prendre un taxi, je pensais plus à ne pas louper mon avion. C'est une erreur mais qui n'en fait pas ? 35 ans de carrière, avec beaucoup de matchs, et on ne retient que ça". Sans doute le revers d'une médaille qui permet tout de même de rentrer dans la légende du club, ce qui n'est pas donné à tout le monde.