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Labrune, la loge et le synthé
SaisonPublié le 29/11 à 15:41

Labrune, la loge et le synthé

Les images de Vincent Labrune en loges à la fin du match n'en finissent plus de faire parler. Une situation qui amuse Christophe Champy.

* synthé : incrustation sur une image télé pouvant, par exemple, indiquer un score douloureux

Les images n'ont pas de pitié. Encore moins lorsqu’elles sont furtives, floues et paraissent volées. Elles favorisent le raccourci et la sentence est sans appel. “Voici” ou “Closer” nous démontrent à longueur de pages que les stars planétaires sont de grosses dégueulasses. Elles se grattent le nez mais ce n’est pas tout : elles bouffent leurs mickeys ! Preuves à l'appui ! Ben oui, sur la photo 1 Beyoncé porte clairement son index à son nez, qu’elle a joli d’ailleurs... et sur la 2 ce même index se promène discretos sur ses lèvres ! CQFD. Beyoncé est dégueu, il paraitrait même qu’elle fait l’alphabet en rotant pour égayer les fins de repas avec ses copines. Bon. Ça, c’est le danger du raccourci, de l’instant volé, du hors-contexte.

Ton cas est légèrement différent Vince, que tu le veuilles ou non. Canal ne t’a pas piégé. Tu t’es piégé tout seul, comme un grand, tel le Raymond Barre tapant une sieste en lousedé sur les bancs de l’assemblée, la Dati feuilletant un catalogue Louboutin en pleine séance sur la lutte contre la pauvreté à Bruxelles, un Copé enchaînant les bombes dans la piscine de Takkiedine dans un esprit de saine camaraderie. Toi, le king de la com’, tu t’es fait pécho comme un roockie, la main dans le sac à emmerdes ! C’est le football Vinnie! Sur le terrain comme dans la loge présidentielle, la moindre seconde d’inattention se paie cash, tous les entraineurs te le diront. Ils ne savent dire que ça d’ailleurs...

Pour en revenir aux faits, pendant que tes boys se font déculotter par les quenelles 30 mètres plus bas, Canal panote un petit coup sur les loges. Toi, le producteur, tu connais ça par cœur, c’est du contrechamp.. ou du people. Ou les 2. Bref, rien d’infamant, ils font la même chose au Parc et partout où il y a du bling-bling (note que je te range au niveau du Prince du Qatar et de Salma Hayek, ce qui en dit long niveau respect). Même France Télévision le fait ! Parfaitement Monsieur! Le téléspectateur a le droit et même le devoir de savoir que Pflimlin et Bilalian en personnes ont fait le déplacement, et que ce sacrifice justifie à lui tout seul l'augmentation de la redevance TV.

Toi, le natural born killer au regard noir, à la patte grisonnante, à la crinière de geai, si tant est qu'un geai puisse avoir une crinière, à la chemise sur mesure ouverte telle un défi au temps, à la berlutti en pécari élevé sous la mère, au 501 stonewashed mais pas trop, au bracelet Hermès en poil d’éléphanteau offert pour ton anniv par Balkany et Acaries un soir d'hiver au cirque... ou au cirque d'hiver, je ne sais plus. Toi, le pape du gipsy-chic qui murmure a l'oreille de la tsarine et claque des checks à José, je rends hommage à tes adducteurs qui, jusqu'à présent, plient mais ne rompent pas.

Toi, disais-je, peinard dans ta loge, débusqué par une camera de Canal te gondolant à gorge déployée des calembours d'un obscur agent camerounais. Lâchait-il une série de "Monsieur et Madame ont un fils.." en Baoule ? tentait-il de te refourguer Pius N'Diefi sous le prétexte fallacieux qu'il n'ira pas a la CAN ? Nous ne le sauront probablement jamais. Ou plutôt nous préférons penser que tu te fous royalement des appréciations de trajectoires d'un Diawara vieillissant ou du désespoir d'un Baup qui, paradoxalement, boude quand il regarde son petit banc. Oui Enzo, la vie est une chienne ! Et nous ne sommes que des ingrats à la mémoire sélective. Ta réussite insolente et ton physique de playboy international font de toi une cible trop facile. Tu as le droit de trouver ça injuste, je le pense aussi.

Une demi-seconde de rigolade accolée à un synthé score peu flatteur t'a plongé dans les bras inconfortables de la vindicte populaire. Tu as rejoint ton gourou à talonnette : c'est ton "casse toi pov'con" à toi.

La bise,

Christophe Champy