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Gaby, c'est fou comme tu nous manques !
SaisonPublié le 25/03 à 07:00

Gaby, c'est fou comme tu nous manques !

L'ancien défenseur de l'OM prend sa retraite. L'occasion de faire le parallèle avec le comportement actuel des olympiens...

Gaby Heinze, l'opposé du vestiaire d'aujourd'hui

Ce qui fait le charme du football et de ses histoires, c'est aussi le timing. Alors que l'OM déçoit semaine après semaine, que l'état d'esprit de l'équipe, qui refuse de la jouer collectif contre Rennes après s'abstenir de faire un tour de plus à l'entraînement, consterne les observateurs, un ancien joueur prend sa retraite. Il a beau n'avoir joué que deux ans à Marseille, soit une saison de moins qu'au PSG, il a marqué l'histoire du club, et l'annonce de sa retraite envoie une sacrée dose de nostalgie dans la tête. Il s'agit de Gaby Heinze, bien évidemment.
Cela fait trois ans qu'il a quitté le club. Après une saison, moyenne, à la Roma, il est retourné jouer en Argentine, aux Newell's Old Boys, là où il avait démarré. Déjà sur la fin de son séjour phocéen, il n'offrait plus toutes les garanties. En Ligue des champions, il avait eu toutes les peines du monde à museler Chicharito Hernandez de Manchester United (défaite et élimination à Old Trafford). Mais Gaby Heinze incarnait pourtant ces valeurs qui mettaient des étoiles dans les yeux de tous les supporters : passion, humilité, combativité. Premier arrivé, dernier parti au centre Robert Louis-Dreyfus, il préférait passer du temps avec le personnel administratif plutôt qu'à valoriser son image en copinant avec les journalistes. À ce sujet, il avait même obtenu du club que les joueurs et les reporters ne voyagent pas dans le même avion. Cela aurait pu indirectement lui valoir de moins bonnes notes les lendemains de matchs mais Gaby s'en foutait : ce qu'il voulait, c'était que les joueurs se concentrent sur l'équipe, le collectif. À ses yeux, les flashs donnaient forcément envie de tirer la couverture à soi. Un exemple, parmi d'autres, qui montre le gouffre qui le sépare des joueurs qui composent actuellement l'effectif. Et qui donne envie de se repasser les bandes de la conférence de presse de son départ.

Ce qu'il avait dit à son départ

Car il y avait plus d'un message passé alors par le défenseur. Il venait annoncer son départ, car l'OM qui allait amorcer un nouveau projet avec la nomination de Vincent Labrune en tant que président, n'était plus en phase avec ce qu'il souhaitait pour le club "Le projet pour lequel je suis venu ne va pas continuer. Je pourrais rester ici pour toucher ma dernière année de contrat. Je gagne beaucoup comme c'est écrit dans la presse tous les jours. Oui, c'est vrai, mais je ne suis pas comme ça". Ce 27 mai 2011, Heinze quittera la salle de presse sous les applaudissements. Il assure aujourd'hui que la scène l'a profondément marqué. C'est que Gaby s'était bien livré, notamment sur ce qui était, à ses yeux, un grand club. "C'est une question de mentalité. Si tu veux avant tout être fort sportivement, tu peux y arriver. Ici, il y a la place. Après le reste va venir : les résultats, l'argent... Mais pour ça, il te faut un projet fort, envoie-t-il avant de préciser un peu plus tard. Le projet, c'est de donner les clés au commandant du bateau. Et le commandant du bateau, c'est l'entraîneur". A l'époque, alors que Deschamps, las de ne pas avoir la main sur le recrutement, menace de quitter le club, l'exposé est lourd de sens. Si DD reste, ce ne sera finalement pas dans ce schéma...

Les caractères chassés ?

Désormais retraité, Gaby Heinze a prévu de faire un tour à l'OM et au PSG, comme il l'a confié à Sofoot.com : "Dès que j’arrêterai le foot, je viendrai faire un tour dans ces deux clubs. Ils font vraiment partie des plus beaux moments de ma vie". Les inconditionnels auront bien évidemment noté qu'il a très bien connu Marcelo Bielsa, et qu'il ferait un très bon adjoint. Mais au-delà de son cas personnel, Heinze doit surtout servir d'alerte : les joueurs de caractères existent. Ce ne sont pas tout le temps les plus chers et ils permettent de faire le lien avec les supporters quand l'absence de résultats se fait sentir. Il faudrait donc peut-être s'appuyer dessus quand ils sont au club, plutôt que de vouloir à tout prix les faire partir, au prétexte qu'ils ne rentrent pas dans le moule de la communication voulue par la direction...