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Marcelo Bielsa, "un Picasso à interner"
InterviewPublié le 03/09 à 07:00

Marcelo Bielsa, "un Picasso à interner"

Le mensuel So Foot consacre un long portrait de 14 pages à l'entraîneur de l'OM. Où l'on en apprend encore de belles.

Le championnat a beau avoir commencé depuis déjà 4 journées, le mystère Marcelo Bielsa demeure encore presque entier. Et fascine toujours autant une France du foot qui n'a pas réussi à trouver la juste interprétation de ses faits et gestes. Dans son numéro de rentrée, So Foot consacre ainsi 14 pages au parcours de l'actuel entraîneur de l'OM. De son Rosario à Bilbao en passant par le Chili, ceux qui l'ont côtoyé tout au long de son parcours témoignent. Et alimentent ainsi la légende. "Sur le terrain, dans le travail du football, c’est Pablo Picasso. Mais en dehors de ça, pour tout le reste, il faudrait l’interner dans un asile psychiatrique" témoigne ainsi Claudio Olmedo, attaché de presse de la sélection chilienne de 2007 à 2010.

Il faut dire qu'il y a de quoi être marqué au fer rouge par ce qu'il a vécu. Comme cette anecdote du tournoi de Toulon en 2008. "Un soir, Marcelo vient me voir et me dit : "Claudio, vous savez où on peut louer des bicyclettes? J’aimerais faire un tour de la ville avec vous". Je lui dis: "Oui bien sûr je vais en louer à l’hôtel". Il était très content et on s’est donné rendez-vous le lendemain dans le lobby de l’hôtel à 8 heures, pour aller faire un tour. Je descends à 8 heures moins 5, il m’attendait. Il prend son vélo et il me dit: "Et le plan?" Je dis: "On va faire un tour de vélo, ça marche comme ça, pas besoin de plan". Là il me regarde comme si j’étais fou et me dit: "Comment vous pouvez penser ça ? Je suis un homme plus carré qu’un Allemand, je ne vais pas me balader à vélo sans plan". Il n’a pas voulu sortir et donc j’ai rendu les vélos. Une semaine plus tard, en rentrant au Chili, je passe dans son bureau, et il en profite pour me donner une somme d’argent. Je ne savais pas pourquoi c’était, et il me dit: "C’est ce que je vous dois, pour la location des vélos en France". C’était exactement, au centime près en pesos, la somme que ça m’avait coûté.”

Christian Domizzi, buteur de son équipe de Newell's au début des années 90 témoigne de la difficulté d'adhérer au projet Bielsa sur la durée. Mais il se souvient également : "Un jour, il m’apporte des cassettes pour que j’étudie les mouvements du Finlandais Jari Litmanen. Je n’avais aucune idée de qui était ce mec. C’est devenu un phénomène à l’Ajax et au Barça ensuite, mais quand Marcelo m’a passé ces cassettes, il jouait en Finlande et personne ne le connaissait. Je ne pouvais pas le croire".

Sa finale en Europa League avec l'Athletic Bilbao en 2012 a également marqué les esprits. Fernando Llorente, aujourd'hui à la Juventus Turin, lui tire un grand coup de chapeau : "Pendant des années, l’Athletic jouait direct, avec un grand avant-centre dans la surface, comme Urzaiz par exemple. On était un club de Premier League en Liga. Marcelo a fait notre révolution en à peine quelques mois. Ça a été radical, dans tous les sens. Au début, nous les joueurs, on était un peu perdus, il a fallu qu’on s’adapte à sa philosophie. La base de travail de Bielsa, c’est le joueur. Il arrive à te faire sortir des choses de ton subconscient footballistique dont tu n’imaginais même pas l’existence! Il faisait des mises en situation très longues, très pointilleuses, très répétitives, très ennuyeuses, il nous disait souvent: "Pour s’améliorer, il faut s’ennuyer". Pour lui, la répétition est le seul moyen d’arriver à la perfection".

Retrouvez dans le dernier numéro de So Foot le dossier complet sur Bielsa de 14 pages, où l'on apprend notamment pourquoi il a choisi l'OM et pourquoi il met autant de distance entre lui et les journalistes.