Qu'auraient fait Diouf et Bouchet avec Bielsa ?

Depuis la débâcle face à Lorient, et plus globalement depuis l'effondrement des résultats de l'OM. Chacun y va de son commentaire concernant Marcelo Bielsa et sa méthode. Après l'avoir élevé au rang de sorcier, nombreux sont ceux, aujourd'hui, à lui trouver tous les défauts de la terre, de sa personnalité à ses capacités à entraîner une équipe de haut niveau. Rien de bien scandaleux finalement, un entraîneur étant jugé pour ses résultats, comme un avant-centre au nombre de ses buts ou un gardien à ses arrêts.

Ce lundi matin, La Provence interrogeait les trois derniers présidents qui ont précédé Vincent Labrune à la tête du club : Jean-Claude Dassier, Pape Diouf et Christophe Bouchet. Si le premier cité préconise de conserver l'Argentin la saison prochaine, peut-être trop heureux de voir son successeur dans la mouise jusqu'au cou, les deux autres n'hésitent pas à égratigner Bielsa. Reconnaissons-leur qu'ils restent fidèles à leur ligne de conduite, puisqu'ils tenaient déjà ce discours dans nos colonnes il y a de cela plusieurs mois.

Pour Christophe Bouchet, la panoplie du magicien ne suffit pas. pour lui, l'Argentin n'est pas un homme de projet et son caractère empêche toute stratégie à long terme. En ce qui concerne Pape Diouf, il réitère son concept du rôle très relatif de l'entraîneur. Pour lui, l'homme-orchestre ne fait pas tout. Seuls les bons joueurs font les bonnes équipes. Il reproche, de plus, à Bielsa de ne pas parler français.

Mais il est facile de se prononcer lorsqu'on est sorti de la lessiveuse olympienne, dans le confort du retour à la vie normale. Qu'auraient-ils vraiment fait à la place du chef ? Aurait-ils vraiment sorti manu militari le coach le plus populaire de l'histoire ? Se seraient-ils exposés à la colère des virages ? Pas sûr... Dans un passé pas si lointain, Pape Diouf a-t-il assumé son refus de prolonger Eric Gerets ? Christophe Bouchet a-t-il intronisé José Anigo pour ses qualités d'entraîneur, ou parce que sa popularité d'enfant du pays (à l'époque) lui retirait une belle épine du pied ?

Et si l'on changeait de mode de gouvernance, et l'on donnait le pouvoir à ceux qui ne l'exercent plus ? Bonne idée, non ?