Où va l'OM avec ses 38 points ?
Ouf ! Le mois démentiel avec ses matches tous les trois jours est enfin terminé, et les Olympiens vont pouvoir faire souffler leurs ischios une bonne quinzaine de jours avec la satisfaction d'avoir évité la casse physique, ce qui souligne en passant le bon travail du staff médical dirigé par Franck Le Gall. Mais ce constat est une satisfaction parmi d'autres, dans une première partie de saison où le nouvel OM de Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud aura globalement répondu aux attentes, et inutile de dire que l'on s'en réjouit.
La principale satisfaction concerne évidemment le plan comptable, à savoir l'essentiel de ce que l'on demande à Rudi Garcia et ses troupes. Avec 38 points en 19 journées, les Olympiens ont largement fait le boulot en gagnant les matches qu'ils devaient gagner, ce qui est en train de devenir une signature de l'ère Garcia. On entend par là les matches face aux équipes jugées inférieures, ces mêmes équipes qui se faisaient un plaisir de nous faire régulièrement la nique lors des saisons précédentes. De plus, les chiffres tordent le cou à ceux qui estiment que l'OM de Garcia ne produit pas de spectacle et gagne souvent à l'arrache. C'est faux. Avec 38 buts, les coéquipiers de Payet tournent à 2 réalisations par match (comme pour les points) et en ont planté 20 de plus que Nantes, leur poursuivant. Bien sûr, c'est aussi 20 de moins que le PSG, mais pas si éloigné de Lyon et Monaco (46), considérés comme des références offensives. On ajoutera qu'il s'agit d'un record offensif partagé avec l'équipe de Bielsa, elle aussi considérée comme une référence.
Alors, comment regarder objectivement ce confortable matelas ? Dans les faits, il s'agit du sixième meilleur total de points depuis plus de 30 ans, et il est intéressant de noter que l'équipe championne de Deschamps (2009-2010) ne comptait "que" 35 points à mi-parcours. On peut ajouter que l'OM se situe à +1 en terme de "moyenne anglaise", ce qui est également un parcours théorique de champion, mais Monaco est à +2, Lyon à +4 et Paris à... +11. À l'inverse, on peut aussi constater que ce matelas n'offre aucune garantie, puisque la troupe de Bielsa en comptait 41 avant de s'effondrer en deuxième partie de saison. Mais l'épisode "Loco" reste à part et, sauf crise inattendue, on voit mal l'OM de Garcia se déliter à ce point-là. Pourquoi ? Parce que cet OM semble immensément plus serein en coulisse, et moins sur le fil du rasoir en terme de jeu. Reste que le paysage de la Ligue 1 a changé cette saison, et que le haut du tableau se réduit aujourd'hui à une compétition à quatre entre Paris, Monaco, Lyon et nous. Il s'agit en fait de la principale interrogation et même de la principale inquiétude, car on en revient aux fameuses "confrontations directes" et, sur ce plan, le bilan olympien n'est pas reluisant. Hormis la belle surprise d'OM-PSG (2-2), les hommes de Garcia ont cédé à Monaco (1-6) et à Lyon (0-2), d'où le différentiel de points avec ces deux concurrents. Mais, il ne vous a pas échappé que ces deux équipes viendront disputer la deuxième manche au Vel', ce qui laisse augurer un avenir beaucoup plus clair et surtout deux affiches qu'on ne ratera pour rien au monde.
En conclusion, dans ce match à trois pour deux strapontins, on constatera que l'OM est à l'heure, et qu'en dépit d'un mercato contrasté (Gustavo-Rami-Amavi vs Mitroglou-Abdennour) cette équipe commence vraiment à nous plaire. On ne crachera pas sur une ou deux petites pépites de Noël, mais on peut partir en vacances avec le sourire, et c'est déjà beaucoup !
Camille Daurès