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Toujours seuls !
SaisonPublié le 24/08 à 01:00

Toujours seuls !

L'OM reste le seul club français à avoir gagné une finale de Ligue des champions.

Oui, c'est une délivrance. Un temps additionnel sous tension pour exulter aux trois coups de l'arbitre. Il ne faut pas oublier le contexte. Des jours à se faire dicter la bonne conduite, le maillot à porter le soir du match... des leçons de patriotisme. Personne ne leur disait rien quand ils s'en donnaient à coeur joie pour fêter la victoire de l'Atletico Madrid en 2018, pour ne prendre qu'un exemple récent. Comme si digérer une lourde défaite en finale n'était pas déjà pénible, il fallait faire avec leurs ricanements, leur soulagement. Alors à notre tour. Désolé, malgré les millions, vous n'avez toujours pas gagné. Et, sur cette finale, il est possible de dépasser le simple cadre des émotions par procuration, du "l'autre perd donc je gagne", qu'on adore tous autant qu'on le dénonce. Car plus que de se réjouir de la défaite du PSG, il est possible dans cette victoire du Bayern de voir à quel point le sacre de l'OM il y a 27 ans était beau. Et pas à la portée de tous.


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La différence, c'est que l'OM a gagné...

C'était prévisible, avec cette épopée en Ligue des champions d'un club français, il a encore fallu revenir sur le sacre de 1993, douter sur la légitimité de ce qui est pourtant la seule victoire française en coupe d'Europe majeure. L'OM aurait gagné une compétition d'un autre temps, qu'il était bien plus facile de remporter. Glentoran, Bucarest, CSKA, Bruges et les Rangers, ce n'était pas le plus compliqué des parcours. C'est vrai. Et c'était d'ailleurs un contre-argument efficace lorsque des observateurs faisaient observer aux supporters parisiens qu'avec l'Atalanta et Leipzig, ils n'avaient pas eu la partie la plus corsée du tableau. Oui, en ce sens, on peut comparer les deux aventures. Tout se jouait sur le boss de fin, le méchant du film : en 93, c'était le Milan de Capello et Berlusconi, avec des Boban, Savicevic, Rijkaard, Papin, Gullit et Van Basten pour seulement trois places d'extra-communautaires sur la feuille de match. En 2020, c'était le Bayern Munich, qui a humilié Tottenham en poule, puis Chelsea et Barcelone. Vous connaissez la suite, le jeu des comparaisons s'arrête là. Il y a une équipe qui a gagné, une qui a échoué. Quand l'OM pouvait prendre sa revanche sur son meilleur joueur, Papin, parti un an plus tôt par la grande porte, Paris se fait planter par Coman, formé au club mais barré en son temps par Ezekiel Lavezzi, parti depuis chercher toujours plus de dollars en Chine... 

Tuchel rappelle à quel point Goethals était grand

En vrai, il y a une tout autre lecture à avoir : si l'OM a gagné là où Paris a échoué, c'est que l'OM a abordé ce match avec l'état d'esprit adéquat : en équipe. Peu importe les déclarations de Bernard Tapie les années précédentes sur sa politique de stars, cet OM-là était homogène, solidaire, articulé en bloc. La stratégie du PSG ne reposait que sur un éventuel coup d'éclat de Neymar ou MBappé, qui n'est jamais venu. Le football s'est donc fait un plaisir de rappeler que c'est avant tout le collectif qui compte. Et que l'entraîneur a son importance. Les choix peu inspirés de Tuchel, qui n'a jamais osé se servir d'une arme telle que Mauro Icardi, remplaçant Paredes par Verratti alors qu'il était mené au score, montre à quel point Raymond Goethals était grand, lui qui jouait tout aussi gros face à un redoutable adversaire mais qui avait poutant demandé à Di Meco de devenir défenseur central en seconde période pour prendre l'attaquant d'en face, qu'il connaissait bien, en individuelle... Pendant encore un an, l'OM sera donc le seul club français à avoir remporté la Ligue des champions. Mais si, Paris et les autres, continuent de ne pas respecter comme il le faut cette histoire et de s'en inspirer, cela risque de durer encore pendant bien longtemps...