Romao, l'homme de main d'El Loco
Honni par les supporters il y a encore peu de temps, le Togolais est en train de se refaire la cerise. Encore un ressuscité de l'ère Bielsa.
Après six premiers mois réussis à l'OM, Alaixys Romao est vite tombé très bas dans l'opinion, ses indéniables qualités de récupérateur ne suffisant plus.
Mais cette saison, comme pour la plupart de ses coéquipiers, on assiste à la renaissance du Togolais.
Depuis quelques années, le poste de numéro 6 est hanté par le fantôme de l'ancien capitaine olympien, Lorik Cana. L'Albanais, pourtant transfuge du PSG, avait réussi l'exploit de faire la quasi-unanimité autour de lui, fédérant l'ensemble du peuple marseillais derrière ses valeurs de combat. Depuis son départ, les milieux récupérateurs de l'OM n'ont jamais été considérés comme des points forts, alternant entre le statut de bon joueur et celui de paria.
Arrivé de Lorient en janvier 2013, Alaixys Romao a d'abord été considéré comme une bonne recrue qui apportait ce zeste d'agressivité et même de vice qui manquait au groupe. Mais seulement quelques mois plus tard, il faisait partie, pour une grande partie des observateurs, des maillons faibles de l'OM version Baup-Anigo. Technique sommaire, vision du jeu limitée, fautes bêtes et dangereuses, rien ne lui était épargné. Et puis Bielsa est arrivé avec son oeil neuf, dénué de tout a priori.
Aujourd'hui, ses performances depuis la reprise du championnat font de lui un joueur important de l'Olympique de Marseille façonné par le maître argentin. Sur le terrain, le Togolais est de tous les combats. Il détruit le jeu adverse. Il fait le lien entre la défense et l'attaque en jouant vers l'avant. Il harcèle le porteur du ballon. Il met de l'impact, et son jeu est propre, épuré. Depuis le début de saison, il fait indiscutablement partie des meilleurs numéros six de notre championnat. Mais son importance ne s'arrête pas là pour El Loco. Adepte des changements de système en cours de match, le technicien argentin a fait du milieu de terrain de 30 ans son joueur clé dans cette bascule entre le 4-2-3-1 et le 3-3-3-1.
Touché aux adducteurs hier mardi, à Reims, Romao a dû laisser sa place à la mi-temps à Mario Lemina, qui n'a pas eu, lui non plus, à rougir de sa prestation. Mais ses 45 premières minutes auront en tout cas confirmé son début de saison. L'OM aura, c'est certain, besoin cette année de l'impact de son numéro 20. Romao, mais aussi Morel, sont peut être finalement les deux seules vraies recrues de Marcelo Bielsa.
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