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Plus que trois recrues dans le dur, c'est 60 millions...
SaisonPublié le 05/10 à 12:00

Plus que trois recrues dans le dur, c'est 60 millions...

Entendons-nous bien. Si l'OM en est là aujourd'hui, ou plutôt s'il n'est justement pas au rendez-vous, il serait injuste de ne s'en prendre qu'aux seules recrues du mercato. On l'a souvent dit et répété, ce que l'on pensait être le plus de cet OM 2018-2019 était d'abord d'avoir su conserver les forces vives de l'équipe de la saison dernière. Dix matches plus tard, on s'aperçoit que, hormis Payet et Thauvin, rares sont ceux qui ont su conserver leur niveau. On pense à Mandanda, blessé ou hors de forme, à Rami pour les mêmes raisons, à Luiz Gustavo, lassé d'être trimballé entre deux lignes, ou aux latéraux Sakai et Amavi, méconnaissables. Mais, l'avantage d'une intersaison réussie, est de pouvoir ajouter du talent à celui déjà en magasin, et là, le constat est pénible, pour ne pas dire édifiant.

Des premiers choix, pourtant...

Là encore, pas question de vous jouer l'air du "on vous l'avait dit". Personne ne s'est plaint des arrivées de Caleta-Car et Radonjic, en tout cas, pas nous. Au contraire, l'idée d'aller chercher deux jeunes "prospects", internationaux, performants en coupe d'Europe et présents cet été en Russie, avait quelque chose de rafraichissant. Et que dire de l'arrivée de Kevin Strootman ? Un joueur dont on n'osait même pas rêver il y a encore quelques semaines et que nous serions allés chercher à pied à Rome, comme le veut l'expression. Il paraît en plus que la ville éternelle le pleure encore. Autant dire que ce mercato ne nous a pas déçus, même si nous n'aurions pas craché sur l'arrivée d'un avant-centre de niveau européen. D'ailleurs, les dirigeants n'ont pas caché leur satisfaction non plus, comme Andoni Zubizarreta récemment dans les colonnes de La Provence : "Si Strootman est un cas à part, Caleta-Car et Radonjic faisaient partie de nos premiers choix". Bref, un marché bien ficelé, et surtout pas de "panic buy" de dernière minute comme l'été dernier.

Strootman a souffert face à Kévin Bru

Seulement voilà, dix matches plus tard, on cherche encore l'apport de ces "premiers choix", et il est bien caché. Hier jeudi, après la triste démonstration chypriote, Rudi Garcia s'est d'ailleurs interrogé pour la première fois sur les nouveaux arrivants. Plus qu'une interrogation, c'est même un avertissement, en tout cas pour deux d'entre eux : "Il faut continuer à montrer à certains d’entre nous et notamment ceux qui sont arrivés, je pense à Radonjic et Caleta-Car, qu’il y a des choses qu’ils doivent apprendre vite". Le coach olympien a volontairement épargné Strootman, question de statut certainement, mais le Néerlandais a eu du mal face à l'international mauricien et ancien Istréen Kévin Bru, de quoi situer le niveau de sa prestation à Nicosie. Mais, Garcia a raison : comment expliquer le si faible niveau d'un Caleta-Car, en difficulté face à tous les attaquants qu'il a affrontés jusqu'à présent, alors que Zubizarreta nous présentait il y a quelques jours un joueur si convoité ? "Deux autres clubs ont essayé de le prendre la veille de son arrivée à Marseille, expliquait le Basque. Pour sa venue, on a affrété un avion privé pour faire Zagreb-Marseille. Après l'histoire de Malcom avec Rome et le Barça, j'ai insisté pour qu'on soit sûrs que le type qui entre dans l'avion s'appelle vraiment Duje Caleta-Car". On n'ira pas jusqu'à la vanne du frère jumeau ou du cousin, mais pas loin. Même chose pour le Radonjic percuteur et dribbleur que nous annonçait Zubi : "On voulait un profil différent de nos attaquants, capable de prendre la profondeur, avec de la vitesse. Il joue à droite et à gauche, on a pensé que son profil était complémentaire". Complémentaire de qui, de quoi ? Mystère...

Plus que trois recrues, c'est 60 millions...

Encore une fois, la saison ne fait que commencer, ou presque, et il n'est pas question d'enterrer des joueurs dont les difficultés d'adaptation ne sont peut-être que passagères. On sait aussi que, dans un passé pas si lointain, des Thauvin, Benjamin Mendy ou Imbula ont suscité les mêmes commentaires avant de s'affirmer. Mais, on doit aussi constater que ces trois recrues ont coûté pas loin de 60 millions d'euros, et qu'un club comme l'OM ne pourra pas remettre l'équivalent cet hiver ou la saison prochaine pour rectifier le tir. C'est un peu en ça que le mercato de l'OM fait peur. Avoir trois recrues qui ne s'affirment pas encore au mois d'octobre, c'est déjà arrivé. Mais si on prend l'exemple de Boudewjin Zenden, Karim Ziani, Gaël Givet, ils n'avaient pas coûté aussi cher. Et c'est tout sauf anecdotique car cela impacte la suite des évènements. Combien de mercatos phocéens ont souffert de l'échec industriel André-Pierre Gignac (acheté 18 millions d'euros avec le plus gros salaire du club pour un départ libre cinq ans plus tard) ? Ces dernières années, Doria, qui avait été acheté à un prix "capitaine de la sélection espoir brésilienne" et dont le club a eu toutes les peines du monde à refourguer au Mexique cet été, était vu comme un coup dur pour les finances du club. La trajectoire de Caleta-Car sera suivi avec bien plus d'attention car il a coûté quatre fois plus cher... D'où l'urgence pour Garcia, mais aussi pour leurs coéquipiers, de les remettre dans le sens de la marche, car on sait qu'à l'OM, l'étiquette du recrutement raté a tendance à vite coller...