OM : Villas-Boas et le défi de la deuxième saison

La saison 2020-2021 a donc déjà commencé pour l'OM. Vu le contexte sanitaire, sans campagne d'abonnement, puisqu'on ne sait pas encore si les matchs pourront se jouer avec du public. Avec ce qu'il s'est passé il y a un mois, les tensions entre Eyraud et Villas-Boas au sujet du départ de Zubizarreta, pas sûr que le coach marseillais aurait de toute façon été mis en avant sur des 4x3 dans la ville. Et pourtant. Pour vendre cette saison auprès des supporters, il n'y a rien de mieux que le technicien phocéen, qui a redonné espoir à tout un peuple. Si la signature de Pape Gueye provoque tant d'effervescence, c'est aussi parce que c'est une recrue estampillée AVB. C'est lui qui l'a appelé, qui lui a exposé le projet. S'il croit en lui, c'est que l'ancien havrais peut exploser au Vélodrome, c'est sûr. Villas-Boas, exigeant et droit dans ses bottes, inspire une confiance qu'il est difficile de gagner à Marseille. Attention, car la dernière fois qu'un coach avait cette aura à cette période de l'année, il faisait ses valises un petit mois plus tard... 

AVB et le blocage de la deuxième saison ?

Même si tout est possible dans le football, André Villas-Boas ne devrait pas faire comme Marcelo Bielsa. Mais il ne devrait pas s'éterniser non plus. "Dans l'état actuel des choses, il ne se voit pas rester avec ce président et cette situation financière. Il l'a même annoncé à certains joueurs qu'il allait faire une année, la plus belle possible, mais que ça serait sa dernière" glissait Bastien Cordoleani lors du Mercatalk de lundi dernier. Vous pouvez retrouver la partie concernée en vidéo. Le challenge est connu depuis des mois maintenant. Après être celui qui ramène l'OM en Ligue des champions, AVB espère être celui qui maintient le club dans cette compétition en finissant à nouveau sur le podium de la Ligue 1. Le plus délicat, être au départ d'un cercle vertueux. De quoi avoir une reconnaissance indélébile des fans de l'OM, encore plus justement que les "one season wonder" Bielsa, ou encore Drogba. Une manière aussi de se prouver qu'il peut réussir une deuxième saison sur un banc, ce qui n'a pas été le cas jusque-là. Oui, c'est une particularité que l'on oublie dans le CV du technicien portugais : une saison à Coimbra, une saison à Porto, huit mois à Chelsea, et un an à Shanghai. Les seuls clubs où il est resté plus, c'est à Tottenham et au Zénith. Chez les Spurs, malgré une bonne première saison avec un record de points en Premier League, son lien avec les cadres du vestiaire explose au mois de janvier et il doit faire ses cartons. En Russie, la deuxième saison, même s'il gagne la coupe de Russie et la supercoupe, il ne parvient pas à conserver le titre de champion et se fait sortir en 1/8e par Benfica en Ligue des champions alors qu'ils étaient favoris. La direction du club fera appel à Mircea Lucescu pour la saison suivante. 

Intérêts convergents

Attention, cela ne veut pas dire que l'OM court un grand danger à laisser le destin de l'équipe à Villas-Boas pour une deuxième saison. Le technicien a appris de ses expériences passées et entend sûrement corriger le tir, prouver qu'il peut être aussi inspiré sur deux exercices. Il a d'ailleurs travaillé cela avec son staff, déjà discuté des éléments qui pouvaient connaître une baisse de forme, voir comment son message peut passer toujours efficacement... Dans ce club, il est difficile de garder sa raison, et parfois, ce sont les coachs qui, à trop pousser le curseur, explosent en vol, comme Alain Perrin. A voir donc comment va se débrouiller AVB. Le défi est excitant, pas impossible, et va autant servir ses intérêts, sa réputation, que le club et son avenir financier. Une association sur le papier qui donne envie d'aborder la saison avec sérénité.Tout du moins, jusqu'au mois prochain !