OM : pourquoi il ne faut pas avoir de regrets pour Marcus Thuram

Le timing est parfois sans pitié en football. Alors que Dario Benedetto n'a toujours pas trouvé le chemin des filets cette saison (11 matchs, 1 passe décisive), Marcus Thuram est appelé en équipe de France par Didier Deschamps. Et si le destin des deux hommes est lié, c'est parce qu'ils ont été tous les deux évoqués pour être le renfort offensif de l'OM à l'été 2019. Celui qui jouait à Guingamp avait des partisans à Marseille, mais c'est finalement l'avant-centre de Boca Juniors, qu'André Villas-Boas a réclamé presque depuis son arrivée, qui a finalement été choisi. En vidéo, retrouvez l'avis de Régis Delanoë, journaliste pour So Foot, sur les qualités mais aussi les défauts de Marcus à son époque de l'EAG. Un an plus tard, peut-on parler de nouvelle grosse plantade du club phocéen ? Pas si vite... 

En fait, Thuram ne marque pas plus que Benedetto...

Déjà car il faut se rappeler du contexte. Malgré des tweets pour se faire mousser auprès des supporters de l'OM, Marcus Thuram n'était pas vraiment partant pour rejoindre l'OM. Le président de Guingamp l'a confirmé dans un entretien : Lilian Thuram a poussé pour que son fils signe en Allemagne plutôt qu'à l'OM, alors que la proposition phocéenne était supérieure. De quoi en vouloir au champion du monde 1998 ? Se rappeler qu'il avait dû finir sa carrière en 2008 au PSG avant qu'un problème au coeur ne lui soit décelé ? Absolument pas, ses arguments se tiennent. L'ancien joueur de la Juventus et de Barcelone estimait que l'Allemagne était tout simplement un environnement plus propice pour un attaquant. Comment le contredire ? Là-bas, les buts pleuvent, de quoi embellir les feuilles de statistiques. Depuis l'été 2019 et la signature des deux joueurs, le Borussia a une moyenne de buts par match de 1,94. L'OM est à 1,36. Pour autant, en Bundesliga, Marcus Thuram a marqué 11 buts, entre l'année dernière et cette saison. En 38 matchs. L'attaquant argentin de l'OM a également marqué 11 fois, mais en 36 matchs (et sans compter par exemple son but au Parc des Princes en début de saison qui était parfaitement valable). Si l'on se penche un peu sur le parcours de Thuram en Allemagne, on se rend compte cette saison qu'il était sur le terrain pour les deux plus larges succès de son club (à Oberneuland en coupe 8-0 et à Donetsk en Ligue des champions 6-0) mais qu'il n'a pas planté un seul but. Curieux pour un attaquant. En même temps, il joue sur l'aile gauche. Et c'est justement ce qui fait revenir au point de départ et amène à dire que la comparaison avec Benedetto n'a peut-être pas lieu d'être. Car Benedetto a joué pleinement ce rôle de neuf, contribuant à lancer la saison dernière avec notamment ce but où il est au départ et à la finition contre Saint-Etienne pour la première victoire au Vélodrome d'AVB (1-0). Au delà des stats et du potentiel supposé, Marcus Thuram, à 22 ans, aurait-il pu tenir un rôle aussi capital ? Personne ne peut répondre à la question. 

En fait, il aurait fallu prendre Thuram à l'été 2018...

Attention, cela ne veut pas dire que Marcus Thuram est un joueur surcoté et que les dirigeants de l'OM doivent se féliciter chaque jour de ne pas l'avoir signé. Il suffit de repenser aux montants engagés un an plus tôt sur Nemanja Radonjic pour se dire que le club phocéen aurait été plus inspiré de convaincre les dirigeants de l'EAG de lâcher Thuram après une saison seulement en Bretagne. Cela ne veut pas non plus dire que Dario Benedetto est intouchable car il a permis de lancer la saison dernière, que l'OM a fini à la deuxième place. L'Argentin a évidemment sa part de responsabilité dans sa mauvaise passe actuelle et il doit faire beaucoup plus pour éviter toutes les critiques qui s'abattent sur lui. C'est juste que, rappeler le contexte, ça ne fait jamais de mal.