Lopez : le retour du kid

Avec une note de 6 pour Le Phocéen, mais aussi pour La Provence et L'Équipe, Maxime Lopez a été une nouvelle fois l'un des Olympiens les plus en vue à Caen. Et ce n'est pas la première fois ces derniers temps, loin de là. Il semblerait même que celui que l'on jugeait un peu en retrait après ses débuts en fanfare en 2016 soit en train de remettre tout le monde d'accord. Au point de s'affirmer comme un titulaire indiscutable dans un secteur où évoluent des pointures comme Luiz Gustavo, Strootman ou Sanson ? On n'est pas loin de le penser, en tout cas au vu des performances actuelles des uns et des autres.

Il faut dire qu'en dépit de ses 21 ans tout juste sonnés, le gamin du Burel a déjà de la bouteille. En effet, mercredi dernier à Saint-Etienne, Maxime disputait son 100e match sous les couleurs de l'OM, dont une grosse partie comme titulaire. Une performance que l'on a tendance à perdre de vue parfois, tant nous avons pris l'habitude de le voir sous le maillot ciel et blanc. "On ne réalise pas, mais c'est énorme, explique l'ancien milieu formé à l'OM Benjamin Gavanon. Avoir joué autant de matches à son âge, c'est déjà beaucoup, mais dans un club comme l'OM, avec la concurrence et la pression qu'il y a, c'est énorme". Pas faux, d'autant que le garçon joue beaucoup avec 21 matches cette saison (16 comme titulaire), 51 la saison dernière, et 45 en 2016-2017, lorsque Rudi Garcia en avait fait un titulaire à son arrivée.

En fait, le Lopez actuel nous fait penser à celui qui s'est révélé à cette époque et qui avait alerté les recruteurs du Barça. Ce milieu infatigable aux courses intelligentes, qui sait se rendre disponible et rendre des ballons très propres. Un jeu qui, malheureusement, ne produit guère de statistiques et qui a peut-être fini par se diluer dans la masse la saison dernière. "Il souffre de cette discrétion au niveau des statistiques, mais c'est son jeu qui veut ça, explique Gavanon. Personnellement, que ce soit face à Monaco, à Saint-Etienne ou face à Caen, je trouve qu'il fait partie des tout meilleurs Marseillais. Dans une période difficile, il ne se cache jamais et demande sans cesse le ballon. Bien sûr, il doit progresser dans les finitions avec sa qualité technique. Je ne parle pas forcément des buts ou des passes décisives, mais aussi de l'avant-dernière passe. Tout ce qu'il fait est simple et limpide, mais il pourrait par exemple choisir une transversale au lieu d'une passe courte. C'est plus spectaculaire, plus visible, et ça le mettrait plus en avant".

Une discrétion qui s'est accentuée depuis que Garcia l'a fait reculer à un poste de défensif qui n'est pas le sien au départ, et qui l'empêche de réaliser ce qu'il faisait chez les jeunes. Mais, dans le marasme actuel, on voit bien que Maxime a choisi de ne pas renoncer et surtout de remettre un coup de boost à sa jeune et prometteuse carrière. En revenant sur le devant de la scène et sans trahir son jeu naturel, il démontre actuellement que les lauriers récoltés à ses débuts n'étaient pas galvaudés. "On le disait en dedans, mais on se rend compte de ce qu'il apporte quand il n'est pas là, plaide Benjamin Gavanon. On le critique parfois, mais je trouve qu'il bonifie énormément le jeu. Je lis souvent qu'il n'a pas fait un bon match, alors que je l'ai trouvé très bon. Ça ne saute pas aux yeux, c'est vrai, mais ce qu'il fait donne de la fluidité au jeu". Un jeu de plus en plus précieux ces dernières semaines qui est en train de le remettre au centre des débats. Si le reste de l'équipe pouvait s'en inspirer...