Alors, quels jeunes ont tiré leur épingle du jeu durant cette prépa ?

La phase de préparation de l'OM n'est pas terminée. Il reste un match à disputer, à Bournemouth samedi prochain. Dès lors, pourquoi faire un bilan ? Parce qu'en ce qui concerne les jeunes, la phase où l'on remplace les internationaux dans le groupe qui rentrent plus tard de vacances est bel et bien finie. Pour preuve, pour le sixième match, à Lisbonne, il n'y a que Lucas Perrin qui a joué parmi eux et encore, il est rentré au début du temps additionnel. Il y a deux ans, l'OM a fait de Maxime Lopez un joueur qui compte en Ligue 1, élu meilleur joueur du championnat pour le mois de novembre. L'an passé, c'est Boubacar Kamara qui s'est intégré au groupe de Rudi Garcia. A chaque fois, les jeunes pousses ont passé le cut de la préparation physique en plein été, prouvant au staff olympien qu'il pouvait s'intégrer sans difficulté à ce vestiaire marseillais. Alors, qui a tiré son épingle du jeu cette année ? 

Avec 249 minutes de jeu et 5 matchs sur 6 de cette préparation, Christopher Rocchia a incontestablement marqué des points. Il a su se montrer entreprenant offensivement et autoritaire derrière. Surtout, avec très peu de déchets dans la construction du jeu, où il a montré qu'il était capable de revenir dans le coeur du jeu balle au pied, et avec toujours une qualité de centre intéressante. L'an passé, Rudi Garcia ne lui avait pas donné sa chance, l'incitant à plus travailler. Le capitaine de l'équipe réserve a été bougé après certains matchs moyens en National 2. Mais le coach de l'équipe première a toujours expliqué qu'il voulait le garder à la Commanderie pour surveiller sa progression de près. Est-ce pour lui le moment d'éclore. Il y a clairement un coup à jouer. Dans la hiérarchie des latéraux, il pourrait prendre une place de numéro 4 derrière Jordan Amavi, Bouna Sarr et Hiroki Sakaï qui peut couvrir les deux côtés. Un recrutement était espéré dans ce secteur de jeu, mais au vu des performances de Rocchia, le staff peut-il changer d'avis ? Une chose est sûre, l'état-major olympien entend être fidèle à sa ligne de conduite : depuis plus d'un an, aucun élément ne signe à l'OM pour être doublure ou faire le nombre (même les flops Abdennour et Mitroglou ont, à la base, été recrutés pour être titulaires à leur poste). Donc soit Rocchia voit débarquer quelqu'un capable de mettre directement Amavi en concurrence, soit il aura sa chance. Du côté de l'entourage du joueur, alors que des intérêts en Espagne pour un prêt s'étaient matérialisés au début de l'été, on a tout mis de côté, en attendant de savoir ce qu'il en était à l'OM. Enfin, au milieu de terrain, Alexandre Phliponeau a fait preuve d'une belle solidité. Volontaire dans les duels ce qui ne veut pas dire qu'il ne sait faire que ça puisque ses passes réussies n'étaient pas sans risque. Avec 112 minutes sur 5 matchs il peut légitimement espérer apprendre encore toute cette saison de Luiz Gustavo au même poste lors de séances d'entraînement en commun. 

Défenseur central de formation, Lucas Perrin a joué les six matchs de préparation pour un temps de jeu total de 172 minutes et a même dépanné au poste de latéral droit. Vu son physique longiligne, c'était tout sauf un cadeau mais il a eu la bonne idée de ne pas se faire remarquer, avec une perte de balle trop facile par exemple. Cette saison, il est surtout attendu en réserve où il doit s'imposer comme un élément incontournable. Ali Abdallah Mohamed a plus joué, avec 199 minutes sur les cinq premiers matchs. Mais le latéral droit de formation avait un avantage certain puisque Hiroki Sakai est rentré plus tard avec la coupe du monde et que Bouna Sarr n'a pas fait les trois premiers matchs par rapport à son épaule. Elément le plus régulier de la réserve l'an passé, "Bala" n'a pas cassé la baraque. Il s'est par exemple montré un cran en dessous de Rocchia qui évoluait de l'autre côté. Parmi les éléments offensifs, c'est Florian Chabrolle qui a montré le plus. Pas de but, pas de passe décisive, mais quelques gestes qui prouvent sa technique alors qu'il a joué 113 minutes en cinq rencontres. Au milieu, Nassim Ahmed a joué 82 minutes sur trois matchs. Trop peu pour exhiber sa principale qualité, son moteur et sa science du harcèlement du porteur. Niels Nkounkou a fait ce qu'on lui demandait dans le couloir les trois parties qu'il a disputées (pour 68 minutes de jeu). Il est attendu lui aussi pour une saison pleine en réserve. Enfin Romain Cagnon a joué 71 minutes et deux matchs dans les cages, qu'il a passés sans encombre. 

Tout le monde ne peut pas en dire autant. Florian Escales a joué deux rencontres pour un temps de jeu total de 135 minutes. Et l'on retiendra sa bévue contre Saint-Etienne où il veut dribbler mais finit par provoquer un penalty. Cela a beau être des matchs amicaux, Rudi Garcia et Stéphane Cassard n'ont pas dû apprécier. Dans cette catégorie, on retrouve également Yusuf Sari. Pourtant, le milieu offensif a joué cinq matchs pour un temps de jeu global de 134 minutes. Aurait-il été autant aligné s'il n'avait pas le niveau ? La réflexion est ailleurs. L'international espoir turc avait justement l'occasion de se mettre en évidence alors que de nombreuses formations de Ligue 1 réfléchissent à l'idée de le prendre une saison en prêt. Ca n'a pas été le cas. C'est peut-être la faute d'un collectif, stars incluses, qui n'a pas brillé puisqu'il n'y a qu'une victoire en six matchs. Mais au final, Sari est peut-être celui qui y a le plus perdu...