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Est-ce un problème si Villas-Boas fait le recrutement ?
MercatoPublié le 19/06 à 07:00

Est-ce un problème si Villas-Boas fait le recrutement ?

L'entraîneur doit-il faire venir des joueurs qu'il a déjà entraîné ?

C'est une interrogation naturelle qui est venue à Sébastien Volpe lors du Mercatalk, alors que la piste Salomon Rondon, que Villas-Boas a entraîné au Zénith en 2015 (20 buts et un titre de champion à la clé) était évoquée : "Si c'est pour faire comme avec Rudi Garcia... je croyais qu'on était parti dans une optique où l'entraîneur demandait des profils et Andoni Zubizarreta allait chercher ce que le club pouvait faire de mieux". Une réflexion que beaucoup de supporters se font et que vous pouvez retrouver dans la vidéo. C'est qu'il ne faut pas oublier le contexte de l'Olympique de Marseille et le traumatisme de la saison dernière. Une saison qui s'est crashée dès la préparation, de l'aveu même de Jacques-Henri Eyraud, et où le recrutement a été géré avant tout par l'entraîneur. Cela a été symbolisé par un achat : alors que l'OM attendait un attaquant et que la piste menant à Balotelli s'évaporait, Rudi Garcia faisait jouer ses relations pour convaincre un de ses anciens poulains, Kévin Strootman, de signer. Le Hollandais sortait d'une demi-finale de Ligue des champions avec la Roma. Une belle recrue à première vue sauf que ce n'était pas le poste où il fallait recruter pour équilibrer l'effectif. Résultat, l'entraîneur a cherché la bonne formule pour faire tourner l'équipe jusqu'à la fin de la saison.


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"Tant qu'il y a des résultats..."

Un flop qui fait penser à une autre erreur, le recrutement d'Alou Diarra pour la dernière saison de Didier Deschamps sur le banc du club. Le faible rendement de la sentinelle, qui avait pourtant un de plus gros salaires de l'effectif, fera germer une banderole au Vélodrome en 2012 passée depuis à la postérité : "Deschamps et tes joueurs, cassez-vous". L'actuel sélectionneur de l'équipe de France n'avait pourtant jamais entraîné celui qui est désormais commentateur sportif. Mais ils avaient le même agent. "C'est le problème, c'est que tout le monde confond tout en permanence, souffle un habitué de la Commanderie. Il y a ceux déjà coachés, ceux qui ont le même agent, ceux qu'ils recrutent par leur propre réseau... ce n'est jamais pareil, mais il y a une constante, quand il y a des résultats, personne ne se plaint jamais. Mais si un joueur n'est pas bon, vous pouvez être sûr que tout le monde va chercher à se refiler le bébé". Effectivement, cela se vérifie plutôt facilement avec certains exemples marquants. L'année où Didier Deschamps est champion par exemple, il recrute deux joueurs qu'il a déjà eus sous ses ordres à Monaco (Rool et Morientes). Deux joueurs qui ne jouent quasiment jamais et qui trouveront un onéreux accord à l'amiable avec le club. Mais comme c'était au lendemain des festivités du titre, personne n'a vraiment été offusqué. Au niveau des responsabilités des uns et des autres, c'est la seule face visible de la passe d'armes entre Rudi Garcia et Andoni Zubizarreta. Lorsque Nemanja Radonjic est recruté par l'OM, Rudi Garcia en profite pour glisser dès ses premiers jours qu'il ne se souvenait plus l'avoir vu passer en équipes de jeune de l'AS Roma, comme pour se dédouaner. Dans un entretien accordé à L'Equipe un peu plus tard dans la saison, Andoni Zubizarreta sous-entendait qu'on ne l'avait vraiment écouté que sur un dossier : celui de Luiz Gustavo... 

"Ce n'est pas un bon signal"

Mais maintenant, tout cela est censé être de l'histoire ancienne. L'arrivée d'André Villas-Boas a été présentée comme un choix d'Andoni Zubizarreta, les deux hommes ayant pris le temps de s'apprécier avant de travailler ensemble. Et Rondon a été proposé par un agent à l'OM, pas par le nouvel entraîneur. Mais si jamais c'était le cas, est-ce que ça serait grave ? Un recruteur répond : "Ce n'est pas forcément grave, mais cela témoigne d'un certain mode de fonctionnement au club, c'est un signal qui n'est pas forcément bon. Si l'entraîneur passe par son propre réseau, envoie ses hommes à lui superviser les futures recrues, cela veut dire qu'il n'a pas confiance en son directeur sportif pour faire correctement le job. Et comme tout se sait rapidement dans le football, difficile derrière de peser dans les débats". Là encore, l'histoire s'est déjà vérifiée à l'OM. Deschamps était passé par son réseau pour enrôler César Azpilicueta alors que Rudi Garcia avait envoyé des membres de son staff superviser Duje Caleta-Car. Dans les deux cas, cela a créé derrière des dissensions dans l'organigramme. Alors, vu le contexte, autant être prudent...