Villas-Boas : "Le meilleur match de la saison"

Est-ce que c'est le meilleur match de l'OM depuis le début de la saison ?

André Villas-Boas : "Oui je pense. C'est le match le plus stressant aussi ! C'est incroyable. C'est le meilleur match, on a tous bien joué. C'est la première fois qu'à la mi-temps, je n'avais rien à dire aux joueurs, car ils ont été parfaits. On a été inquiet pour la fatigue occasionnée par le pressing, donc on a parlé avec les gars de ça, car soutenir un tel pressing pendant 90 minutes est très difficile. Quand on a manqué un peu de pressing, on a reculé et on a encaissé ce but. Mais sinon tout était parfait : les combinaisons, le pressing, le jeu. On a fini le match avec une minute de terreur puis une minute de magie de Nemanja ! Je suis très content, car c'est mérité, mais c'est vrai qu'on a de nouveau un peu souffert au Vélodrome."

Dans quel secteur votre équipe a le plus progressé depuis le début de la saison ?

AVB : "On se trouve dans un très bon moment. La confiance, la tranquillité d'être 2e, les résultats, je pense que ça a donné à l'équipe une entrée dans la surface qui est celle d'une équipe en confiance. J'étais très inquiet pour ce match, car Brest est une équipe qui joue avec cette philosophie. Ils n'ont pas peur de la quantité d'erreurs qu'ils font dans les phases de construction, ils prennent des risques, avec des latéraux très haut. Pendant la semaine, on a pris beaucoup de temps pour préparer ce match, car on avait un peu peur de cette équipe. Les gars sont rentrés dans le match avec une détermination excellente, c'est ce qui nous a donné la victoire. C'est dommage de souffrir d'une telle façon, mais ce fut un très beau match."

Dans un autre contexte, le stade aurait sifflé quand Brest a égalisé...

AVB : "Oui peut-être, mais aujourd'hui tout le monde a vu qu'on était tellement bien que c'est impossible que tu siffles dans les tribunes. En plus, on n'a pas eu  de chance. Larsonneur reste l'homme du match pour moi, avec Radonjic peut-être. Il a été parfait, il a tout repoussé. Le Vélodrome nous a soutenus tout le temps, c'est important de créer ce type de climat pour nous, pour aller de l'avant. On doit rester concentré sur Angers et Bordeaux qui sont les deux clubs les plus proches de nous et espérer les décrocher de notre 2e place. Ça pourrait nous faire arriver à Noël dans une position très confortable. Il nous manque ces matchs, mais demain on va pouvoir regarder les autres rencontres un peu plus tranquillement."

C'est plus simple de jouer au foot face à une équipe comme Brest qui ne ferme pas le jeu ?

AVB : "Oui c'est une option, une philosophie bien entrainée par le coach. Ce qui est important, c'est qu'il n'y a pas de doute de la part des joueurs pour faire ce type de philosophie. J'apprécie. Ils ont fait plusieurs erreurs, aussi par notre pressing qui était excellent de la part de nos milieux, de Bouna, de Payet, de Dario... on était très bien placé pour les presser et on a récupéré plusieurs ballons. Aujourd'hui ça n'a pas très bien fonctionné pour Brest. C'est vrai que contre le PSG, ils ont joué de la même façon. Pour moi c'est intéressant, même s'il reste toujours le débat entre philosophie de jeu et résultat."

Rongier et Sanson ont fait un gros match au milieu, vous attendez ça d'eux à chaque match ?

AVB : "C'est vrai qu'ils ont bien travaillé, et Strootman aussi. Ils ont gagné plusieurs ballons. Rongier doit presser le 2e central et Strootman doit venir au milieu pour presser aussi. Il a fait un bon match. On a maintenant un jour de plus qu'Angers qui joue demain contre Nice, ça peut nous donner un peu de fraicheur, mais c'est une semaine dangereuse pour nous. On va juste récupérer les joueurs. C'est vrai que Sanson et Rongier se trouvent dans un très bon moment au milieu de terrain."

Quelle potion magique avez-vous donné à Radonjic ?

 AVB : "Rien, c'est lui ! Il était très triste de ne pas jouer le match à Toulouse après son but en sélection. Il n'avait pas fait une bonne entrée, mais il avait marqué. Aujourd'hui, il est entré dans un état d'esprit correct. Cela nous fait plaisir, car le banc est là aussi pour faire la différence. Cela va lui donner un boost pour la confiance. On doit profiter de ça. Tout le monde veut jouer, Max veut rentrer, Valère veut rentrer, Radonjic veut rentrer... c'est bon pour le coach. J'ai peu de problème maintenant dans la tête pour prendre les décisions."

Avez-vous hésité à faire rentrer un 3e défenseur avec Perrin sur la fin ?

AVB : "Non. J'ai seulement eu des doutes sur faire sortir Rongier. Payet m'intéresse toujours par sa capacité à jouer entre les lignes en étant faux numéro neuf, il l'avait très bien fait contre Naples, il a encore bien fait aujourd'hui. Mais le problème est qu'il était fatigué pour presser. Alors on a commencé à jouer plus proche de notre but. Cela a duré cinq minutes, mais ça a suffi pour que Brest marque."

Normalement, avec toutes les occasions que vous avez eues, vous auriez dû le gagner combien ce match ?

 AVB : "5-1 ou quelque chose comme ça non ? On a fait 34 tirs, dont 13 dans la surface de réparation. Je crois que c'est un record. C'est un match où tu dois arriver rapidement à 2-0." 

Les centres ont été meilleurs qu'à l'accoutumée ?

AVB : "Je ne sais pas. C'est le geste le plus difficile pour un joueur de foot, de mettre le ballon en vitesse. Et c'est facile pour les défenseurs de défendre s'ils sont bien placés. On doit être dans la surface pour finir ce type d'action et des fois on n'est pas assez nombreux. Mais on va continuer à travailler sur ça, c'est une phase de jeu que j'aime travailler, alors..."